Le 1er avril 1998, un tribunal d'Athènes confirme en
appel la peine de prison de quatre ans et deux mois pour "diffamation"
et "dépôt d'une fausse plainte" à
l'encontre de Makis Psomiadis, journaliste et propriétaire
du quotidien populiste Onoma, et ordonne son incarcération.
Le journaliste avait publié en février 1996 un
article dans lequel il accusait le ministre de l'Environnement
et des Travaux publics, Costas Laliotis, d'avoir touché
une commission pour l'adjudication à une entreprise allemande
de la construction du nouvel aéroport international d'Athènes.
Le 8 avril, Makis Psomiadis est remis en liberté : selon
la justice, son absence du journal "peut entraîner
la faillite de celui-ci et le licenciement de ses employés".
Le journaliste doit néanmoins se rendre une fois par semaine
au commissariat de son lieu de résidence.
Le 18 août, le ministre de la Justice, Evangelos Yannopoulos,
soumet un projet de loi au Parlement qui propose d'étendre
la législation sur la diffamation aux journalistes de
la radiotélévision.
Le 2 septembre, Abdulahim Dédé, journaliste
grec de la minorité musulmane, est condamné par
le tribunal de Xanthi (nord-est du pays) à huit mois de
prison pour avoir voulu installer une antenne d'émission
radio dans son jardin. Interpellé et gardé toute
la nuit au commissariat, le journaliste est jugé le lendemain,
suivant la procédure des flagrants délits. Il a
fait appel du verdict. Abdulahim Dédé avait déjà
été condamné en 1997 pour avoir "diffamé"
une militante ultranationaliste (cf. Rapport 1998).
Le 3 septembre, Giorgos Kondiloudis, journaliste et éditeur
du quotidien Eolika Nea de l'île de Lesbos, est
condamné à huit mois de prison pour avoir "insulté"
par voie de presse le député Franklinos Papadelis.
Il avait écrit que ce dernier avait des vues "enfantines"
et était "indigne des suffrages de la population".
Le journaliste a fait appel.
Le 3 septembre, Yannis Tzoumas, éditeur du quotidien
Alithia de l'île de Khios, est condamné à
quatre mois de prison pour "diffamation". Le journaliste
a écrit que le ministre Stavros Soumakis a séjourné
dans une propriété appartenant à un armateur
suspecté de malversations financières. Yannis Tzoumas
affirmait également que le ministre et son épouse
avaient bénéficié d'un traitement de faveur
pour obtenir des billets d'avion afin de se rendre sur l'île.
Même si ces faits se révéleront exacts par
la suite, le journaliste est condamné pour le ton de son
article jugé trop "insultant". Il a fait appel.
Le 17 septembre, le journaliste Makis Triantafilopoulos,
est condamné à huit mois de prison pour avoir diffamé
le ministre de la Justice, Evangelos Yannopoulos, dans un article
paru en janvier dernier dans le quotidien Kalimera. Il
écrivait notamment que le ministre était intervenu
en faveur du directeur de la Sécurité sociale,
Gregori Solomos, dans une affaire de justice le concernant. Makis
Triantafilopoulos a fait appel.
Le 22 septembre, le tribunal de Salonique condamne Georges
Tsiroyannis, Georges Kouris et Stelios Vorinas,
respectivement propriétaire et journalistes du quotidien
sensationnaliste Avriani, à des peines de quatre
ans et onze mois de prison pour "diffamation aggravée".
Ces condamnations interviennent après la publication de
plusieurs articles accusant Yannis Raftopoulos, un homme d'affaires
et patron d'un groupe de presse concurrent, d'avoir détourné
d'importantes sommes d'argent. Les journalistes ont fait appel.
Le 21 octobre, Georges Harvalias et Noni Karayianni,
journalistes du quotidien d'opposition Eleftheros Typos,
ainsi que deux de leurs confrères du quotidien Apogevmatini,
inculpés en 1997 pour "espionnage et incitation à
la violation de secrets d'État", bénéficient
d'un non-lieu. Les journalistes avaient publié, en mars
1997, deux documents jugés confidentiels sur les relations
gréco-macédoniennes (cf. rapport 1998).
Début septembre, une équipe de la chaîne
de télévision macédonienne MTV se
voit refuser un visa d'entrée sur le territoire grec.
Elle devait se rendre au procès du parti de la minorité
slave (Arc-en-ciel), poursuivi pour usage de la langue macédonienne.
Le 10 octobre, Luftu Karakas, journaliste turc travaillant
pour l'agence de presse Hurriyet, est expulsé de
Myki (Nord) alors qu'il couvre le premier tour des élections
municipales dans cette région où vit la minorité
musulmane du pays. La réglementation actuelle de cette
zone limitrophe de la Bulgarie ne permet pas l'accès des
non-nationaux sans une autorisation délivrée par
les autorités militaires. Le journaliste est brièvement
détenu par la police avant d'être renvoyé
vers la Turquie le lendemain.
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