COPAF
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Contre le rapport Cuq
Vingt trois propositions sur
les foyers de travailleurs
immigrés
- Avant toute construction et réhabilitation rappeler la fonction
essentielle d'un foyer : assurer un logement en accord avec le choix de vie
de personnes dans un ou des immeubles comportant à la fois des locaux
privatifs, des équipements et des locaux collectifs.
- Appelés à loger et vivre en foyers les « Résidents »
exigent que le maintien, la réhabilitation et la construction de ces
établissements se fassent en concertation, dialogue et avec l'accord de
leurs représentants.
- Que toute innovation et restructuration des foyers ne s'opposent pas
à aux différents choix de vie collective et solidaire de ses
locataires.
- Dans l'état d'urgence souligné par le rapport de Monsieur CUQ,
au regard de la situation de suroccupation de certains foyers, que soient
décidées en Ile-de-France 50 nouvelles fondations et
constructions de foyers à destination d'immigrés, au rythme
annuel de 5 fondations de 120 locataires minimum.
- Dans l'état d'urgence et de délabrement de certains foyers, que
soient conduites simultanément, en Ile-de-France, des
réhabilitations de foyers d'immigrés au rythme minimum de cinq
réhabilitations annuelles.
- Que les rénovations de foyers anciens améliorent l'existant
par une diversification du bâti (chambres individuelles ou chambres
librement partagées à deux, mises aux normes exigées en
H.L.M. ou par l'APL) sans omettre pour autant les salles collectives
indispensables à une vie « communautaire », au rôle
culturel dévolu à des foyers fonctionnant comme
« maisons de quartier » et
aux projets de développemment établis et financés par les
immigrés du Sud-Sahel en leurs associations villageoises, Loi 1901.
- Qu'obligation soit faite aux arrondissements de Paris et aux communes d'Ile-de-France
d'autoriser et de favoriser la construction de foyers et
résidences sociales ; leur nombre étant établi au prorata
d'habitants selon des ratio à préciser.
- Que soit redéployé à cet effet, comme le demande
Monsieur CUQ, le 1/9ème, à l'usage d'équipements pour
immigrés en mettant fin à son utilisation
détournée de son objet.
- Dans une perspective d'« insertion » que les nouvelles
constructions de foyers ne se fassent plus dans les zones
périphériques « enclavées » ou dans les zones urbaines
dites « sensibles ».
- Que les immigrés en ces foyers soient considérés comme
locataires de foyers et non comme résidents, avec ce que cela
comporte en termes de contrat de location comprenant droits et obligations
réciproques.
- Que soit instituée en chaque foyer, et selon des modalités
à étudier, foyer par foyer, une représentation effective
des locataires en deux instances distinctes :
- comité ou association de résidents pour tout
problèmes de foyer ;
- conseil d'établissement proche de celui exigé dans les
établissements sociaux.
- Que les montants des locations soient d'un prix accessible aux locataires
actuels et comparables à ceux d'établissements HLM similaires
d'une même région.
- Que soit annuellement fournis aux locataires des foyers (en leurs groupes
de représentation, cf No 11) les comptes et les règles de
fonctionnement financier de leur foyer ; qu'un effort pédagogique soit
apporté pour en simplifier leur décodage.
- Que, par leur aménagement, les foyers demeurent des pôles de
développement et des lieux de médiation et d'échanges
avec leur environnement ; d'où la nécessité de salles
collectives suffisamment vastes et aménagées pour des
réunions et des rencontres de résidents, de parents et amis.
- Que soit asssuré, dans la pratique, sans discrimination, sans
délai d'attente injustifié, l'accès de tous ceux qui le
désirent au parc locatif HLM.
- Qu'une meilleure coordination et visibilité (politique d'ensemble,
projets d'avenir, modes de gestion, etc.) s'établissent entre les
associations gestionnaires (AFTAM, SOUNDIATA, ASSOTRAF, ALPI, CAS VILLE DE
PARIS, SONACOTRA,...) et les propriétaires de foyers, notamment de
foyers Sud Sahéliens d'Ile-de-France. Que chaque année, sous la
direction du FAS, des représentants des foyers puissent participer comme
observateurs aux travaux menés en ce sens.
- Que soient étudiées et légalisées, par
étapes et concertation, les activités artisanales de service et
de commerce des résidents de foyer en des formes juridiques s'inspirant
de conventions spécifiques existantes (pour gens du voyage / pour SDF
vendeurs de revues / pour monastères) ou en s'inspirant de la politique
actuelle de « zones franches ».
- Que les associations de village et de régions organisées et
financées par les locataires actuels de foyers sud sahéliens pour
le développement du Sud-Sahel soient reconnues comme pôles de
développement et que le Ministère de la Coopération ainsi
que les ONG considèrent leurs membres, dont la plupart habitent en
foyers, comme interlocuteurs incontournables pour cette région d'une
politique française d'équilibre des rapports Nord-Sud.
- Sans minimiser le rôle cultuel et culturel assuré en chaque
foyer, que toute ville s'équipe de maisons de quartier et
d'installations indispensables au culte musulman et aux animations festives.
- Qu'un terme soit mis au mépris dans lequel le rapport CUQ, et
certains media qui l'ont relayé, enferment les immigrés des
foyers notamment ceux de l'Afrique du Sud-Sahel. Et que soit mis un terme aux
propos diffamatoires officiels constituant un véritable
réquisitoire à l'encontre de « foyers d'Africains noirs qui
combinent à des degrés divers mais toujours à grande
échelle : trafics en tous genres, drogues, prostitution... »
(rapport CUQ) ; d'autant que lorsque ces dérives apparaissent les
délégués et représentants de ces foyers s'y
opposent systématiquement sans toujours trouver sur place l'appui qui
leur serait indispensable.
- Que soient trouvées des solutions de régularisation de sans
papiers établis en France depuis plusieurs années, comme
viennent de le faire pour une seconde fois l'Espagne et l'Italie.
- Qu'en vue de faciliter le renouvellement des cartes de résidents et
de séjour, les gestionnaires de foyers soit habilités à
délivrer des attestations de domicile aux « surnuméraires »
provisoirement hébergés en foyer par leurs frères, faute
d'autre logement ; et que les services de la Préfecture ne
pénalisent pas en termes de refus de carte de résidents et de
séjour les locataires en conflit et luttes pour des conditions
d'hébergement meilleures.
- Que soient associés des représentants du Collectif Pour
l'Avenir des Foyers (COPAF) et des coordinations de foyers
aux travaux de la « Délégation Interministérielle à
l'Intégration des foyers de travailleurs migrants »
présidé par Monsieur P. Pascal.