5 février 2000
| publié le 5 février 2000 |
A l’initiatve du Collectif Anti-Expulsions et du Collectif de Sans-Papiers du Val de Marne, l’appel à cette manifestation a été signé par Scalp Reflex,la FA,Ras Le Front,la CNT,Voie Prolétarienne,l’OCL.
Depuis l’arrêt officiel de l’immigration en 1974, l’Etat français s’est progressivement doté d’instruments de contrôle et de répression des populations étrangères présentes légalement ou illégalement sur son territoire et les lieux de détentions spéciaux pour étrangers se sont multipliés, prisons qui ne veulent pas dire leur nom. Il en existe de deux sortes : les centres de rétention pour procéder aux expulsions du territoire et les zones d’attente pour les refoulements aux frontières. Tout deux ont en commun de permettre, sur simple décision du préfet ou d’un officier de police, la privation de liberté, pendant une durée plus ou moins longue, de certaines catégories d’étrangers : étrangers arrêtés au guichet des administrations alors qu’ils sont convoqués pour un « examen de leur situation », ou lors d’un contrôle d’identité, demandeurs d’asile qui comptaient sur la protection de la France et qui seront livrés à leurs bourreaux (le cas d’Algériens tués au pays après expulsion est de notoriété publique, celui des Sierra Léonais est moins médiatisé car plus récent, Kurdes, etc.), enfants séparés de leur mère, femmes fuyant aussi le patriarcat et le mariage forcé dans certains cas (Sémira Adamu par exemple).
Le but de cette politique menée par les gouvernements de droite et de gauche est de maintenir sans-droits toute une partie de la population, les rendant ainsi exploitables à loisir par les patrons qui profitent du travail « clandestin » tout en en faisant les boucs-émissaires des problèmes sociaux, cautionnant ainsi les thèses de l’extrême droite. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la politique de la France et de l’Europe vis à vis de l’immigration : remise en cause de par la loi Chevènement de la carte de 10 ans, plus de fichiers informatiques à l’échelle européenne, plus d’interpellations, plus de prisons spéciales pour étrangers pauvres, plus de contrôles d’identité pour tous, plus de doubles peines (prison + expulsion, plus de suspicion envers les non-européens sans fric. Mais aussi plus de morts aux frontières de l’Europe, à Gibraltar, dans l’Adriatique, entre la Pologne et l’Allemagne ou tout simplement entre les mains meurtrières de policiers zélés lors d’expulsions ordonnées « en application de la loi » (plus de 1600 morts aux frontières de l’Europe forteresse depuis 1993).
Les centres de rétention font partie de l’arsenal de répression visant à précariser et terroriser les sans-papiers.
Être solidaire de nos camarades sans-papiers, c’est renforcer la lutte des sans-papiers du Val de Marne qui occupent depuis le 13 novembre un local paroissial en face du centre de rétention de Choisy-le-Roi.
Être solidaire de nos camarades sans-papiers, c’est tout faire pour obtenir la fermeture des centres de rétentions, c’est dénoncer les entreprises publiques ou privées qui participent matériellement à la machine à expulser (RATP, SNCF, compagnies aériennes, compagnies maritimes, groupe ACCOR qui fournit au gouvernement ses hôtels IBIS de Roissy et d’Orly en guise de zones d’attente et sa filiale Carlson Wagonlits qui fait du fric en réservant les billets pour les expulsions).
Gagner la régularisation de tous les sans-papiers par carte de 10 ans, c’est freiner la précarisation qui s’étend pour tous les dans tous les aspects de nos vies. C’est nous défendre tous ensemble contre la logique du marché.
– abrogation de toutes les lois xénophobes
– Libération des sans-papiers incarcérés et retour des expulsés
– Abrogation de la double peine
– Fermeture des centres de rétention et des zones d’attente
– Régularisation de tous les sans-papiers par carte de 10 ans
– Égalité des droits
– Liberté de circulation et d’installation