Communiqué de presse de l'AVFT
28 juin 1996 10h30
Ce 28 juin 1996, Monsieur
Jacques Toubon, Ministre de la Justice, a reçu une demande de libération
conditionnelle de Véronique Akobé, signée par Maître
Gallot Lavallée, son avocate. En effet, au terme de sa période
de sûreté, Véronique Akobé peut, en application
des règles de la procédure pénale, en bénéficier.
L'AVFT regrette que la décision de grâce présidentielle
et de libération immédiate n'ait pas été prise
avant cette date. C'eût été une reconnaissance symbolique
forte de l'injustice faite à Véronique Akobé. En outre,
c'est sur ce mot d'ordre qu'ont signé plus de 70.000 personnes en
France et en Côte d'Ivoire, ainsi que plus de 150 associations, partis
et syndicats en France et à l'étranger 1.
Par ailleurs, l'AVFT se félicite de l'aboutissement de sa revendication
quant au droit de Véronique Akobé à résider
en France. En effet, le 24 mai 1996, le Préfet d'Ille-et-Vilaine
indiquait que: "Mlle Akobé ne fait pas l'objet d'une mesure
d'interdiction du territoire français ni d'une mesure administrative
d'expulsion" et que "par ailleurs, il lui incombera de régulariser
sa situation administrative à sa libération en ce qui concerne
son séjour sur le territoire français". L'AVFT a reçu
hier copie de cette notification.
L'AVFT maintient sa mobilisation sur le mot d'ordre de grâce et
de libération immédiate. Elle ne peut pas croire que le Président
de la République restera insensible à la situation humaine
actuelle de Véronique Akobé, qui attend depuis plus d'un mois
notification de la grâce qui lui a été promise par une
personnalité officielle le 21 mai 1996, au lendemain de la rencontre
entre le Président de la République et Henri Konan Bédié,
Président de Côte d'Ivoire.
Monsieur Edmond Hervé, maire de Rennes, attend l'autorisation
de Monsieur le Procureur de la République pour procéder au
mariage de Véronique Akobé et de Jean-Jacques Le Dévéhat.
La mobilisation internationale pour la grâce
de Véronique Akobé s'élargit
Communiqué de Presse de l'AVFT
20 juin 1996
Plus de 150 associations, syndicats, partis et organes de presse à
travers le monde soutiennent aujourd'hui la campagne pour la grâce
de Véronique Akobé.
En France, plus de 44 000 signatures ont été recueillies
par l'Association européenne contre les Violences faites aux Femmes
au Travail qui a lancé la campagne le 30 octobre 1995.
L'internationalisation de la campagne se traduit à ce jour par:
- une forte mobilisation en Côte d'Ivoire, où le comité
ivoirien de soutien à Véronique Akobé qui s'est créé
le 14 mars 1996 a recueilli plus de 22 000 signatures.
- l'entrée sur scène de MIGRANTE, Alliance internationale
des travailleuses philippines migrantes, qui a lancé la campagne
pour sauver Sarah Balabagan. Le 14 juin 1996, 60 à 70 personnes,
majoritairement des femmes, représentantes des organisations MIGRANTE,
GABRIELA, BAYAN (New Patriotic Alliance) et LILA-FILIPINA (organisation
des femmes philippines victimes d'esclavage sexuel de la part de l'armée
impériale japonaise pendant la deuxième guerre mondiale)
se sont rassemblées devant l'Ambassade de France à Manille.
Elles ont remis à l'Ambassadeur de France les 100 premières
signatures de la pétition pour la grâce de Véronique
Akobé. L'initiative a été couverte par la presse locale
et internationale.
- la création d'une Coordination Genevoise de 12 associations
pour la grâce de Véronique Akobé: Collectif 14 juin,
Viol Secours, Association d'Auto-défense pour Femmes et Adolescentes,
Association de Familles Monoparentales et de Mères Cheffes de Famille,
Association de Jeunes d'Origine Africaine, Espace Femmes Internationales,
Filigrane, Solidarité Femmes, Black Union, Collectif contre le Harcèlement
Sexuel, F-Information, l'Inédite-Librairie Femmes. Cette coordination
s'est rendue en délégation au Consulat de France le 30 mai
1996, en solidarité avec les associations et personnalités
qui se réunissaient le même jour au Parvis des Droits de l'Homme
à l'initiative de l'AVFT. La mobilisation s'élargit actuellement
à l'ensemble de la Suisse
- le soutien de la Confédération Internationale des Syndicats
Libres (CISL), représentant plus de 127 millions de travailleurs
et travailleuses dans 135 pays du monde, qui s'engage et appelle ses membres
à s'engager pour la grâce de Véronique Akobé
comme elle s'est mobilisée pour Sarah Balabagan (18 avril 1996).
- le soutien de l'Association Internationale des Juristes Démocrates
par une résolution adoptée le 5 avril 1996 par l'Assemblée
Générale réunissant 260 délégués
des 31 pays suivants:
Afrique: Afrique du Sud, Bénin, Kenya, Mozambique, Namibie,
Sénégal, Somalie, Soudan
Amérique: Argentine, Brésil, Cuba, Jamaïque,
Martinique, Etats Unis d'Amérique
Asie: Corée, Inde, Japon, Pakistan
Europe: Angleterre, Belgique, Bulgarie, Espagne, France, Russie,
Yougoslavie
Moyen Orient: Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Palestine,
Tunisie
- le soutien des associations et collectifs d'associations suivants:
EUROPE
Allemagne: Mondsicheln (Freiburg) qui a lancé la pétition
en Allemagne le 1er mai 1996
Belgique: FEANTSA
Danemark: BAWA (Black African Women Association), KULU-Women and
Development
Grande-Bretagne: Kalayan (Justice for Overseas Domestic Workers),
Change, Justice for Women, Hammersmith Women's Aid, Women's Health Matters
(revue internationale)
Italie: DW Press (agence de presse féministe) qui a diffusé
la pétition sur Internet, Commission pour l'Egalité des Chances
de la Ville de Pise, Associazione di Donne (Modugho), Centre de Femmes anti-violence
(Messine)
Pays Bas: Vrouwen voor Vrede (Amsterdam), NOVIB (Nederlandse Organisitie
voor Internationale Ontwikkelingssamenwerking)
AMERIQUE
Argentine: Biblioteca Popular "Jose Ingeniros" (Buenos
Aires)
AFRIQUE
Bénin: Groupe d'Etudes et de Recherches sur la Démocratie
et le Développement Economique et Social (GERDES)
Cameroun: WILDAF (Women in Law and Development in Africa), Association
de Lutte contre les Violences faites aux Femmes
Sénégal: Réseau Africain pour le Développement
Intégré
ASIE
Hong Kong: Association for the Advancement of Feminism
Sri Lanka: Lawyers for Human Rights and Development, Centre for
Society and Religion
FEDERATION SYNDICALE DES PTT
23, rue de la mare
75020 Paris
Téléphone: (1) 44 6212 00
Télécopie: (1) 44 6212 34
Audiphone: (1) 46 36 18 18
Paris le 20 juin 1996
A Mr Jacques Chirac,
Président de la République Française,
Mr Le Président de la République,
La Communauté AGR, (Antillais, Guyanais, Réunionnais) regroupée
au sein de la Fédération SUD a déjà eu l'occasion
de s'adresser à vous à plusieurs reprises sur la reconnaissance
du génocide opéré contre le peuple noir durant la période
esclavagiste.
Le Cahier de Doléances, que nous vous avons remis lors d'une délégation
symbolique à l'Elysée le 22 mai 1995 contient des revendications
qui sont l'expression de la persistance de séquelles coloniales dont
souffrent' en particulier, les originaires des DOM et en général,
les hommes et les femmes du peuple noir.
Mr Le Président, si notre communauté se permet de faire solennellement
appel à vous c'est parce tutelle se sent particulièrement
émue, humiliée, indignée, révoltée par
ce que la justice française a fait subir à un être humain
qui cumule "les défauts": femme, noire et sans papiers...
Cette jeune femme, Véronique Akobé, a été violée
par ses employeurs français qui ont répété les
actes de violence, d'humiliation et de barbarie perpétrés
dans les anciennes colonies par les esclavagistes européens durant
des siècles.
Seulement cette fois-ci nous étions au 20è siècle,
dans le sud de la France et dans une famille bourgeoise!
En tant que femmes et hommes noirs nous nous sentons plus particulièrement
touchés par cette situation car nous ne pouvons pas nous empêcher
de penser ce qui se serait passé si cette femme avait été
blanche et les deux violeurs noirs...
Nous ne pouvons pas admettre que dans un pays démocratique, le pays
des droits de l'homme, la France, une femme victime d'un tel crime et en
état de légitime défense soit condamnée à
croupir 20 ans en prison tandis qu'un de ses criminels violeurs est en liberté!
Qu'un avocat d'extrême-droite, membre du Front National ait pu être
nommé d'office pour assurer la défense de Véronique
Akobé nous semble représenter un inqualifiable manquement
au respect des droits les plus élémentaires de la personne
humaine!
Dans cette affaire tout a été tronqué: l'enquête
de police, I'instruction judiciaire et le procès!
C'est trop, beaucoup trop !
Les Antillais, Guyanais, Réunionnais que nous sommes ne peuvent supporter
pareille infamie et demandent au premier magistrat de France d'intervenir.
La Communauté AGR, sensibilisée par l'excellent travail d'information
et de sensibilisation réalisé par les femmes de l'AVFT (Association
Européenne Contre Les Violences Faites Aux Femmes Au Travail), se
joint aux milliers de voix qui se sont élevées en France pour
demander justice et réparation pour Véronique!
Nous croyons sincèrement que les valeurs universelles autour des
droits de l'homme méritent un investissement plus grand, et de tous,
au moment où tant d'êtres humains subissent les conséquences
des discours haineux et inégalitaires tenus par certains courants
extrémistes, racistes et sexistes qui se nourrissent des difficultés
conséquentes à la crise économique et sociale actuelle.
Garant des libertés individuelles et collectives, nous pensons que
le Président de la République l'est aussi davantage lorsque
le droit des femmes est bafoué. Aujourd'hui nous sollicitons donc
de votre part un geste fort pour Véronique Akobé.
Dans l'attente, veuillez agréer, Monsieur Le Président, nos
respectueuses salutations.
Pour la Fédération SUD
Joss Rovélas.
Communiqué de presse de l'AVFT
le 20 juin 1996
La situation actuelle de Véronique AKOBE à la prison :
- Refus de visites par la direction de la prison de Rennes pour le mois
de juin tout entier :
Depuis le 2 juin 1996, Véronique AKOBE est privée de toute
visite, exceptée celle de son avocate, et ce pour tout le mois, jusqu'au
1er juillet. Cela au nom d'un règlement interne, propre au Centre
Pénitentiaire pour Femmes de Rennes, de "quota horaire"
limitant les visites à 2 heures hebdomadaires à répartir
dans le trimestre.
C'est au moment où l'espoir se fait certitude et où sa
vie est bouleversée par sa prochaine grâce, dont elle a été
personnellement informée ; c'est au moment où elle vient de
recevoir les derniers papiers pour se marier dans moins d'un mois, et que
son futur époux, Jean-Jacques Le Dévéhat, coopérant
au service national au Caire, actuellement en permission en France, ne peut
la voir, que Véronique AKOBE est totalement coupée du monde
extérieur au nom d'un règlement moyenâgeux.
- Une lettre ouverte au Ministre de la Justice Jacques Toubon a été
envoyée le 12 juin dernier par l'AVFT pour soumettre à son
attention cette situation et lui demander des visites immédiates
pour Véronique AKOBE.
Monsieur Edmond HERVE, Maire de Rennes, a adressé en ce même
sens des lettre aux Ministres de la Justice, M.Toubon et de l'Intérieur
M. Debré, ainsi qu'à Madame la Directrice du Centre pénitentiaire
de Rennes, où il se "permet d'intervenir au bénéfice
de Mademoiselle Véronique AKOBE,(...) condamnée injustement",
et "souhaite, qu'eu égard à la situation particulière",
les visites puissent reprendre.
- Le Conseil Municipal de Rennes a par ailleurs prononcé officiellement
un voeu en faveur de la grâce de Véronique AKOBE.
Devant ces sollicitations, la direction de la prison persiste dans son
refus, alors que le Directeur adjoint a convoqué Véronique
AKOBE pour lui signifier, selon elle-même, que si les manifestations
réclamant ces visites se poursuivaient, le permis de visite de son
futur mari serait définitivement supprimé. Véronique
AKOBE, déjà "extrêmement angoissée"
selon son éducatrice, seule, supporte mal ce qu'elle nomme justement
un "chantage".
- Véronique AKOBE a du mal à être informée,
certaines lettres ne lui parvenant manifestement pas.
- Un permis de visite est refusé depuis 6 mois à ses futurs
beaux parents.
- Le Centre pénitentiaire de Rennes ne fait pas diligence quant
à la procédure pour le mariage de Véronique AKOBE,
et ne l'informe en aucune façon.
- Véronique AKOBE a signé, le 31 mai dernier, un document
relatif à sa non expulsion du territoire français, qui semblerait
lui garantir le droit de résider sur le territoire. Elle réclame
depuis à la direction, mais en vain, une copie de ce document à
laquelle elle a droit. Son avocate le réclame également.
Lettre à Jacques Toubon
le 12 juin 1996
Paris, le 12 juin 1996
Monsieur le Ministre de la Justice
Place Vendôme
Paris 75001
Monsieur le Ministre,
Nous nous permettons d'attirer votre attention sur la situation scandaleuse
que vit actuellement Véronique Akobé, incarcérée
depuis bientôt neuf années à la prison de Rennes.
Nous avons eu des informations de sources bien informées sur l'imminence
de la grâce qui serait accordée à Véronique Akobé.
Cette dernière en a été personnellement informée.
Or, à ce jour, alors que cette nouvelle ne lui a pas été
notifiée, Véronique Akobé est aujourd'hui totalement
coupée du monde extérieur, sans possibilité de rencontrer
quiconque à l'exception de son avocate.
Son futur mari qui est coopérant au service national en Egypte et
ne se trouve en France que pour quelques jours encore, se trouve privé
de tout moyen d'entrer en contact avec elle, ayant épuisé
le "quota" de deux heures de visites hebdomadaires accordées
par la direction de la prison. C'est une situation qui confine à
la torture psychologique.
En effet, c'est au moment où l'espoir se fait certitude et où
sa vie est bouleversée par la proximité de sa libération;
c'est au moment où elle vient d'obtenir les dernières pièces
officielles qui lui permettent de se marier dans moins d'un mois; c'est
au moment même où elle a le plus besoin de parler, d'être
confortée par les gens qui l'aiment, -tutelle aime et en qui elle
a confiance; c'est au moment même où elle doit aborder des
problèmes extrêmement graves et urgents et prendre des décisions
qui engagent sa vie future; qu'il lui est interdit de rencontrer quiconque
au nom d'un règlement moyenâgeux et que son futur mari n'a
plus de nouvelles d'elle depuis le 1er Juin.
Nous vous demandons que les visites accordées à Véronique
Akobé puissent reprendre immédiatement jusqu'à la "race
qui lui a été annoncée.
Dans l'attente, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance
de notre considération.
Copie à la presse.
Comité de soutien pour la grâce de Véronique Akobé
avec autorisation de séjour sur le territoire français.
Jean Jacques Le Dévéhat.
Dépêche envoyée à
l'A.F.P.
le 13 Juin 1996, 14 heures 30
L'Association Européenne
contre les Violences faites aux Femmes au Travail récuse l'interprétation
donnée dans un organe de presse selon laquelle elle aurait affirmé
que "le Président de la République semble prêt
à signer un décret [concernant la grâce de Véronique
Akobé] à la fin du mois".
L'AVFT confirme l'information qu'elle avait transmise, dans sa Lettre
Ouverte en date du 12 juin 1996 adressée à Jacques Toubon,
Ministre de la Justice, selon laquelle, depuis plus de trois semaines,"Véronique
Akobé a été personnellement informée de l'imminence
de cette grâce" .
L'AVFT n'a jamais contesté que l'Elysée soit seul habilité
à décider du moment pour annoncer la grâce de Véronique
Akobé.
L'AVFT renouvelle sa demande concernant la reprise des visites à
Véronique Akobé suspendues depuis le 1er juin 1996, notamment
pour Jean-Jacques Le Devéhat, son futur mari.
L'AVFT attend que la décision de la grâce se concrétise
le plus rapidement possible.
La Présidence de la République n'ayant pas démenti
cette décision, l'AVFT suspend son projet de délégation
à l'Elysée.
Communiqué de presse de l'AVFT
7 juin 1996 11h00
L'AVFT, au 25 ème jour de grève, dénonce les promesses
non tenues, les mesures dilatoires, les fauxfuyants du gouvernement
Le 7 mai, I'AVFT, après s'être inquiétée pendant
cinq mois, auprès du Service des droits des femmes, du blocage de
son dossier de subvention, alertait la Ministre chargée des droits
des femmes, Mme Couderc, de son état de cessation de paiement et
des procédures de licenciement économique collectif engagées
Elle exigeait de toute urgence son intervention: malgré la promesse
d'une subvention de 700.000 F, I'AVFT n'avait toujours pas reçu Ie
visa du contrôleur financier, sans engagement de l'État permettant
de solliciter un prêt bancaire.
De fait, 1'AVFT ne pouvait plus fonctionner. Son travail, subventionné
depuis onze années par tous les gouvernements, était de fait
saboté, notamment le traitement des 185 dossiers et des 43 procédures
judiciaires en cours qui ne pouvaient plus être suivis.
Le 13 mai, les salariées déclenchaient une grève illimitée.
Face à cette situation dramatique, le gouvernement a:
- gardé le silence: Mme Couderc, après avoir fait dire
par ses services les 14 et 15 mai 1996 qu'elle "n'étaitpas
concernée", n'a écrit à l'AVFT que le 3 juin.
- laissé accroire notamment à une délégation
de l'AVFT qui s'est rendue le 22 mai au cabinet du Ministre du Travail
et des Affaires sociales, M. garrot, que le problème allait être
"réglé très prochainement ".
- imputé à l'AVFT le retard qui serait dû aux "dossiers
non complètement conformes aux règles habituelles",
prétexte par ailleurs démenti par Mme Godard, Chef du Service
des droits des femmes rencontrée le 4 mai à notre demande.
- fait valoir l'alourdissement de procédures administratives.
- annoncé le gel des procédures de subventionnement et
de crédits.
- Force est donc de constater qu'au 25ème jour de grève,
la situation est non seulement bloquée, mais que les promesses non
tenues, les mesures dilatoires et les faux-fuyants du gouvernement mettent
en péril la survie de l'AVFT.
Concrètement, la grève des salariées de l'AVFT est
un révélateur de: - I'abandon sélectif des associations
de femmes et féministes,
- le désengagement de l'État en matière de lutte
contre le harcèlement sexuel, les violences et les discriminations
à l'encontre des femmes
- la remise en cause du droit au travail des femmes
L'AVFT dénonce les contradictions du gouvernement entre sa politique
et ses engagements internationaux et européens en matière
de droits des femmes, comme de ses engagements nationaux concernant la nécessité
d'une politique de soutien aux associations "indispensables(s) au retour
à la cohésion sociale" (Jacques Chirac, 29 septembre
1995).
Aujourd'hui, à 14 h 00, I'AVFT se rendra en délégation
au cabinet du Ministre du Travail et des Affaires sociales, M. Jacques garrot,
pour exiger un règlement sans délai de sa situation. II s'agit
que concrètement le visa du contrôleur financier soit immédiatement
accordé à la subvention pour l'année 1996 et qu'une
provision soit immédiatement débloquée .
Les salariées en grève de l'AVFT seront accompagnées
de bénévoles, du conseil d'administration, de femmes victimes
de discriminations et de violences au travail, ainsi que de représentant-es
des syndicats, partis, associations solidaires. La grève des salariées
de l'AVFT est notamment soutenue par des parlementaires, des inspections
du travail, des avocat-es, la CGT, la CFDT, FO, le Mouvement pour la gauche
progressiste, les Verts, le Parti Socialiste, le Parti Communiste, I'UFF,
I'Alliance des femmes pour la Démocratie, la Ligue des droits de
l'homme, le Collectif féministe contre le viol, le Mouvement français
pour le planning familial...
L'AVFT appelle à la solidarité toutes Ics forces sociales,
politiques et associatives, conscientes des régressions actuelles
des droits des femmes en France.
Dépêche
de l'AFP
Vendredi Mai 31 12:34
TITRE Femmes-justice
Rassemblement à Rennes pour la grâce de Véronique
Akobé
RENNES, 30 mai (AFP) - Environ 200 personnes ont signé en une
heure jeudi à Rennes la pétition pour soutenir la demande
de grâce présidentielle de Véronique Akobé, lors
d'un rassemblement organisé jeudi soir devant la mairie de Rennes,
a-t-on constaté.
Cette pétition en faveur de la jeune Ivoirienne incarcérée
à la prison des femmes de Rennes a déjà recueil! i
plus de 44.000 signatures.
Le comité de soutien à la jeune femme, condamnée en
1990 à ZO ans de réclusion criminelle pour avoir tué
le fils de son employeur et grièvement blessé son patron qu'elle
accusait tous deux de viol, a également distribué des tracts
affirmant: "Véronique Akobé violée, condamnée,
oubliée". Des badges demandant "grâce pour véronique"
ont également été distribués.
Une demande de grâce présidentielle a été déposée
en décembre dernier mais aucune suite n'y a été donnée
jusqu'à présent
Incarcérée depuis 1987, Véronique, rappelle le comité,
a été condamnée par la même cour d'assises qui
a jugé Omar Raddad, pour lequel le Président de le République
vient de prendre une mesure de grâce partielle La cour était
également présidée dans les deux cas par le même
magistrat, souligne le comité.
mcl/chb AFP 302137 MAI 96
Dépêche de l'AFP
Vendredi Mai 31 12:34
TITRE Femmes-Justice
Rassemblement à Paris pour la grâce de Yéronique
Akobé
PARIS, 30 mai (AFP) - Une centaine de personnes se sont rassemblées,
Jeudi, en fin d'après-midi, sur le parvis des Droits de ['Homme,
à Paris, afin de soutenir la demande de recours en grâce de
la jeune Ivoirienne, Véronique Akobé, dont le cas est assimilé
à celui de Sarah Balabagan, a constaté l'AFP.
"Aujourd'hui nous exigeons la grâce immédiate sans condition
avec maintien sur le territoire français de Yéronique Akobé,
avec excuses du plus haut magistrat de France, Jacques Chirac", a déclaré
le fiancé de la jeune Ivoirienne, Jean-Jacques Devehat .
Véronique Akobe, 32 ans, a été condamnée en
1990 à vingt années de réclusion criminelle pour avoir
tué le fils de son employeur et grièvement blessé son
patron qu'elle accusait tous deux de viol Ses défenseurs comparent
souvent son cas à celui de Sarah Balabagan, la jeune Philippine meurtrière
de son patron qui l'avait violée aux Emirats Arabes Unis.
"Aujourd'hui nous ne comprenons pas le silence persistant de Jacques
Chirac sur notre demande de grâce déposée le 27 décembre
dernier" a estimé M. Devehat, tremblant d'émotion. "Véronique
est emprisonnée depuis neuf ans pour avoir exercé sa légitime
défense, Son seul tort est d'être une femme noire et pauvret',
a-t-il poursuivi. ''Reconnaissons-lui son statut de victime de crime de
viol" a ajouté M. Devehat.
En présence notamment de représentants du MRAP, du GISTI,
de SOS-Racisme, de la FSU, de Lutte Ouvrière, du Planning familial,
du Parti socialiste et de la CFDT, Marie-Victoire Louis, présidente
de l'association européenne contre les violences faites aux femmes
au travail (AVFT), a déclaré que "Véronique Akobe
peut légalement dans moins d'un mois, le 27 juin 1996, demander sa
liberté conditionnelle. Mais si elle n'est pas grâciée
le 27 juin nous aurons échoué dans notre mobilisation".
De nombreux représentants ivoiriens étaient également
présents sur le parvis du Trocadéro Selon l'AVFT, qui mène
le comité de soutien, une pétition de plus de quarante mille
signatures a déjà été envoyée au Président
de la République.
Dépêche
envoyée à l'AFP le 29 mai 1996. 17 heures
L'A.V.F.T. (Association Européenne contre les Violences faites
aux Femmes au Travail) organise un rassemblement pour la grâce de
Véronique Akobé avec autorisation de séjour en France
le jeudi 30 mai 1996 à 18 heures sur le Parvis des droits de l'homme
du Trocadéro à Paris.
Véronique Akobé, jeune ivoirienne employée de maison,
violée à plusieurs reprises par le fils de son employeur et
son employeur, a été condamnée à 20 ans d'emprisonnement
par la Cour d'assises des Alpes Maritimes le 30 janvier 1990 pour l'assassinat
et la tentative d'assassinat perpétrées sur la personne de
ses violeurs. Les crimes de viols n'ont pas été reconnus.
Elle est emprisonnée depuis bientôt 9 ans.
Plus de 35.000 personnes en France et Europe, ainsi que plus d'une centaine
d'associations; 4. 000 personnes en Côte d'Ivoire ont déjà
signé la pétition pour le recours en grâce.
Prendront notamment la parole Me Gallot-Lavallée, avocate de Véronique
Akobé, Jean-Jacques le Devéhat, futur mari de Véronique
Akobé, Paul Arnaud, Président du Comité Ivoirien de
Soutien à Véronique Akobé, l'Association Camerounaise
de Lutte contre les Violences faites aux Femmes, la CFDT, le MRAP, le GISTI,
l'Union des Femmes Françaises, le Mouvement Français du Planning
Familial, SOS Racisme, la FSU, la Fédération Anarchiste, Lutte
Ouvrière, le Parti Socialiste, Monique Benguiga, Sénatrice
représentant les français à l'étranger, Benoite
Groult.
Communiqué de presse
du comité ivoirien de soutien à Véronique Akobé
Abidjan, le 06 Mai 1996
Le Comité Ivoirien de Soutien à Véronique AKOBE (CIS-YA)
porte à la connaissance de la communauté nationale qu'il a
participé en collaboration des groupes de soutien en France (AVFT,
NAFIF etc ...) à la préparation de la conférence de
presse du vendredi 3 Mai 1996 qui s'est tenue dans les locaux du "Mouvement
Français pour le planning Familial" dans le 11e arrondissement
de Paris sur le thème
VERONIQUE AKOBE : LES PREUVES D'UNE INJUSTICE
La date de la tenue de cette conférence, ainsi que le thème
choisi pour son déroulement, saisissent une grande opportunité
à notre sens chargé de symboles, qu 'offre ensemble le déroulement
des choses de la vie et le cheminement du calendrier. En effet, le 7 Mai
1996, le Président de la République Française, Jacques
CHIRAC, fêtera dans l'allegresse, en communion avec le peuple français
le premier anniversaire de son accession au pouvoir suprême dans son
pays.
La constitution française donne tous pouvoirs ( le droit de grâce
est un droit dit REGALIEN du président ) au Président de la
République pour signer sans jamais encourir aucune responsabilité,
un droit de grâce dans les moments jugés les plus favorables
et symboliquement les plus fécondants pour l'exercice du mandat en
cours. C'est de cette manière que s'exprime l'art de gouverner et
le savoir faire qui l'accompagne.
Y-a-t-il date et moment plus chargé de symboles que ce premier anniversaire
pour réparer toutes les injustices faites depuis près de neuf
ans (9) à notre compatriote Véronique AKOBE, notre fille,
notre soeur d'une part' et d'autre part féconder positivement et
spirituellement le mandat du président Jacques CHIRAC ?
A une telle intérrogation, notre comité répond que
le moment est excellent et très favorable pour la réalisation
d'une telle action de correction des injustices passées et réhabilitation.
Nous l'aurons dit à haute voix nous-même à Paris, si
les moyens de notre comité, ainsi que les bonnes volontés
sollicitées avaient permis dégager les ressources nécéssaires
pour financer cette mission. Malgré ce handicap, les technologies
performantes des temps actuels nous ont
permis "grâce au fax de corriger notre déficit de présence
et d' image. Ainsi notre message a pu être lu par les animateurs de
la conférence RFI a par la suite réalisé une interview
téléphonique du président qui sera diffusée
sur les antennes dans la matinée du 7 Mai 1996.
Une belle heure peut sonner pour Véronique AKOBE notre fille, notre
soeur.,.
Unissons-nous tous et toutes dans une grande chaine d'amitié, de
fraternité et de solidarité. Par la pensée positive,
par la prière, par la méditation demandons ensemble à
Dieu le père créateur, le secours de sa miséricorde
et de sa clémence pour sa fille Véronique dont la jeunesse
s'évanouit dans les profondeurs de la prison à Rennes en France.
Et que le Président Français signe dans un esprit de clémence
partagé la "race de notre compatriote.
Fait à Abidjan le 6 Mai 1996
Dépêche envoyée à l'AFP le 18 mai 1996,
10h45.
L'Association Européenne contre les Violences faites aux Femmes au
Travail (AVFT) - qui, depuis décembre 1995, se mobilisation pour
l'obtention de la grâce de Véronique Akobé avec autorisation
de séjour en France - a sollicité un rendez-vous avec Monsieur
le Président de la Côte d'Ivoire, reçu, ce jour, par
Monsieur le Président de la République Française.
L'AVFT rappelle que près de 35.000 personnes en France comme à
l'étranger ont dores et déjà signé la pétition
pour l'obtention de cette grâce et qu'une pétition nationale
est lancé en Côte d'Ivoire pour la "Sarah Balabagan"
de Côte d'Ivoire.
L'AVFT rappelle que le Président de la République Française
a pris la décision de grâcier partiellement Omar Raddad. Pourtant
on ne peut que constater des similitudes dans le traitement judiciaire de
ces deux affaires: instructions lacunaires et orientées, procès
mal menés et partiaux, lourdeurs extrêmes des peines (20 ans
pour Véronique Akobé et 18 ans pour Omar Raddad), prononcées
par la même Cour d'assises (celle des Alpes Maritimes) présidée
par le même Président. Dans les deux cas il s'agit d'étrangers
(en situation régulière pour Omar Raddad, irrégulière
pour Véronique Akobé) dont la parole n'a pas été
entendue : Véronique Akobé n'a cessé de clamer qu'elle
avait été violée, Omar Raddad n'a cessé de clamer
son innocence.
L'AVFT ne peut pas croire que le Président sera moins sensible
à la pression des femmes et des hommes qui se battent au nom des
Principes universels des droits de la personne humaine, qu'à celle
d'Hassan II.
L'AVFT demande donc que le Président de la République gracie
Véronique Akobé avant le 27 juin 1996, date à laquelle
elle est fondée à demander une libération conditionnelle.
Le Président cautionnerait par son abstention une justice qui fut,
en ce qui concerne Véronique Akobé empreinte de sexisme et
de racisme. Seule une décision politique de grâce présidentielle
constituerait une reconnaissance de l'injustice faite à Véronique
Akobé.
Comité de soutien pour la grâce
de Véronique Akobé avec autorisation de séjour en France
Le 31 janvier 1990, Véronique AKOBE, jeune ivoirienne de 23 ans,
employée de maison sans titre de séjour, a été
condamnée à 20 ans de prison par la Cour d'assises de Nice,
dont les deux tiers incompressibles. A peine engagée, elle fut, à
plusieurs reprises violée par son patron et le fils de celuici. Le
3 août 1987, elle a tué le fils et blessé le père.
Les viols, alors que des éléments du dossier les démontraient,
n'ont été retenus ni par les avocats commis d'office, ni par
la Cour. Un comité de soutien s'est créé après
le procès mais n'a pas été entendu. Elle est en prison
depuis bientôt neuf ans.
En raison des conditions iniques dans lesquelles se sont déroulés
l'instruction et le procès, de la sévérité scandaleuse
de sa peine, Véronique Akobé doit être graciée
et ne doit pas être expulsée. Par son abstention, le Président
cautionnerait un jugement qui fut empreint de sexisme et de racisme. Seule
la grâce présidentielle serait une reconnaissance des injustices
qu'elle a subies.
La mobilisation française et internationale en faveur de Sarah BALABAGAN
condamnée, elle-aussi, de manière inique pour un même
crime, lui a sauvé la vie. Une même solidarité doit
s'exprimer pour Véronique AKOBE.
Le procès et la condamnation de Véronique AKOBE sont inacceptables.
Elle doit être libérée immédiatement et graciée.
Elle ne doit pas être expulsée.
Dépêche de l'AFP
15 mai 1996
TITRE Femmes-Justice
Recours en grâce pour Véronique Akobé
PARIS, 3 mai (AFP) - L'association AVFT vient d'adresser au président
Jacques Chirac un complément de recours en grâce en faveur
de Véronique Akobé, jeune Ivoirienne dont le cas est assimilé
à celui de Sarah Balabagan, la Philippine meurtrière de son
patron qui la violait aux Emirats Arabes Unis, a indiqué l'AVFT vendredi
Lors d'une conférence de presse à Paris, l'association européenne
contre les violences faites aux femmes au travail, a expliqué que
"ce complément de recours en grâce est motivé par
une nouvelle lecture du dossier pénal" de Véronique Akobé.
La jeune femme, 32 ans a été condamnée en 1990 à
20 ans de reclusion criminelle pour avoir tué le fils de son employeur
et grièvement blessé son patron. Elle accusait les deux hommes
de l'avoir violée.
Une pétition de 30.000 signatures en soutien à la détenue
a également été envoyée au président
de la République à la veille du premier anniversaire de l'investiture
de M. Chirac à l'Elysée, a ajouta MarieVictoire louis, présidente
de l'AVFT.
Le 27 décembre 1995, l'AVFT avait introduit un recours demandant
"la grâce sans expulsion du territoire français et libération
immédiate" de la jeune Ivoirienne en situation irrégulière,
incarcérée depuis huit ans à Rennes a indiqué
Mme Louis.
L'AVFT, qui estime que la cour d'assises "n'a pas pris en considération
les viols que Véronique Akobé a subie'', soumet au président
"de nouveaux éléments'' du dossier pénal ''révélant
la partialité et les lacunes de l'instruction et les conditions d'un
procès inique", a indique l'association.
Dépêche envoyée à
l'AFP le 15 mai 1996, 10h45
L'Association Européenne contre les Violences faites aux Femmes
au Travail (AVFT) - qui, depuis décembre 1995, organise la mobilisation
pour l'obtention de la grâce de Véronique Akobé - prend
acte de la décision, en date du 10 mai, du Président de la
République de gracier partiellement Omar Raddad. Elle constate que
cette décision a été prise suite à une négociation
entre deux chefs d'État. Elle regrette qu'à ce jour, il n'ait
pas tenu compte de la mobilisation française et internationale pour
le recours en grâce de Véronique Akobé, appuyé
par plus de 30 000 personnes.
Pourtant on ne peut que constater des similitudes dans le traitement judiciaire
de ces deux affaires: instructions lacunaires et orientées, procès
mal menés et partiaux, lourdeurs extrêmes des peines (20 ans
pour Véronique Akobé et 18 ans pour Omar Raddad), prononcées
par la même Cour d'assises (celle des Alpes Maritimes) présidée
par le même Président. Dans les deux cas il s'agit d'étrangers
(en situation régulière pour Omar Raddad, irrégulière
pour Véronique Akobé) dont la parole n'a pas été
entendue : Véronique Akobé n'a cessé de clamer qu'elle
avait été violée, Omar Raddad n'a cessé de clamer
son innocence.
L'AVFT ne peut pas croire que le Président sera moins sensible
à la pression des femmes et des hommes qui se battent au nom des
Principes universels des droits de la personne humaine, qu'à celle
d'Hassan II.
L'AVFT demande donc que le Président de la République gracie
Véronique Akobé avant le 27 juin 1996 , date à laquelle
elle est fondée à demander une libération conditionnelle.
Le Président cautionnerait par son abstention une justice qui fut,
en ce qui concerne Véronique Akobé empreinte de sexisme et
de racisme. Seule une décision politique de grâce présidentielle
constituerait une reconnaissance de l'injustice faite à Véronique
Akobé.
Conférence de presse
L'Association européenne contre les Violences faites aux Femmes
au Travail (AVFT)
vous invite le 3 mai 1996 à 11 heures à
UNE CONFÉRENCE DE PRESSE:
VERONIQUE AKOBE LES PREUVES D'UNE INJUSTICE"
en présence de Maître Gallot-Lavallée Avocate de Véronique
Akobé
Le 3 mai 1996, à la veille du premier anniversaire de l'investiture
de Jacques Chirac, un complément de recours en grâce sera envoyé
au Président de la République en faveur de Véronique
Akobé qui depuis huit ans purge une peine de prison pour assassinat
et tentative d'assassinat sur la personne de ses violeurs. La Cour d'assises
des Alpes Maritimes, qui l'a condamnée le 31 janvier 1990 à
20 ans de réclusion criminelle, n'a pas pris en considération
les viols -tutelle a subis. Ce complément de recours en grâce
est motivé par une nouvelle lecture du dossier pénal, révélant
la partialité et les lacunes de l'instruction et les conditions d'un
procès inique. Ce sont ces nouveaux éléments que nous
voulons porter à votre connaissance. Déjà 30 000 signatures
en faveur de la grâce sans expulsion du territoire français
ont été adressées à la Présidence.
Adresse: Mouvement Français pour le Planning Familial 4 square Saint
Irénée, Paris 75011 (métro Saint Ambroise)
Tél. du MFPF: 16 (1) 48 07 29 10
Texte du recours en grâce de Véronique
Akobé
Envoyé le 2 mai 1996 au Président de la République
par Me Gallot-Lavallée
Monsieur le Président de la République,
Par lettre en date du 27 décembre 1995, Madame Véronique
Akobé, condamnée à 20 ans de réclusion criminelle,
dont les deux tiers incompressibles, par la Cour d'Assises des Alpes Maritimes,
pour les crimes "d'assassinat et de tentative d'assassinat", a
sollicité votre bienveillance dans l'examen de son recours en grâce.
L'Association Européenne contre les violences faites aux femmes
au travail (A.V.F.T.) vous a, depuis lors, à sept reprises, adressé
les pétitions qui lui étaient parvenues, pour appuyer sa demande
de grâce sans expulsion du territoire français et sa libération
immédiate.
Le dernier envoi, qui vous est adressé ce jour, atteint le chiffre
de 30.000 personnes, femmes et hommes, Français et Étrangers
vivant en France ou hors de nos frontières, de tous âges, de
toutes origines sociales. Partis, syndicats, associations provenant de tous
courants idéologiques et/ou religieux se sont joints à cette
mobilisation. Des personnalités vous ont en outre personnellement
demandé la grâce de Véronique Akobé. Jean-Jacques
Le Dévéhat, futur époux de Véronique Akobé
- ainsi que son père, Roger Le Dévéhat - vous ont,
eux aussi, demandé la grâce de Véronique Akobé.
Or, à ce jour, aucune réponse ne lui est parvenue. Nombreux
et nombreuses sont ceux et celles qui ne comprennent pas le silence face
à cette demande de recours en grâce, fondée tant sur
l'extrême sévérité de la peine, que sur le fait
que Véronique Akobé n'a pas bénéficié
d'un procès équitable.
Si je me permets de réitérer cette demande de grâce
présidentielle, c'est que j'ai pu, depuis ma première requête,
rencontrer longuement Véronique Akobé en prison et avoir ainsi
une nouvelle lecture du dossier.
Il est incontestable que la parole de Véronique Akobé n'a
pas été entendue.
Pourtant, dès son interpellation, sans avoir consulté le
moindre conseil, alors qu'aux yeux de tous elle n'est qu'une voleuse criminelle,
elle dénonce les viols.
Elle décrit avec précision les rôles, gestes et paroles
de chacun au cours des "séances" qu'elle a subies pendant
les trois fins de semaines de séjour du fils au domicile de ses parents.
Dans le procès-verbal du 11 août 1987, à minuit trente,
au sujet des viols imposés par M. Georges Scharr, son employeur,
et par Thierry Scharr, le fils, elle déclare :"M. Scharr accompagné
de son fils Thierry est entré dans la chambre, ils m'ont déshabillée,
le fils me tenait les jambes, son père s'est couché sur moi
et il m'a pénétrée dans mon sexe. Ensuite Thierry m'a
retournée puis M. Scharr a mis son sexe dans l'anus (...) Pour m'empêcher
de crier M. Scharr m'avait mis une main sur la bouche, je ne pouvais pas
beaucoup bouger car il est gros. Après ça, le fils à
son tour m'a pénétrée devant et derrière. Ensuite
il a exigé que je prenne son sexe dans la bouche. En partant ils
ont dit que j'avais intérêt à ne pas parler".
Ces scènes se sont répétées à Andon
et à Cannes où ils lui "faisaient faire des choses comme
dans les films pornos. Ils voulaient me pénétrer à
deux en même temps dans mon
vagin ou l'un devant et l'autre par derrière. J'ai tenté
de m'opposer ils m'ont menacée".
La dernière séance de viol s'est déroulée
du dimanche 2 au lundi 3 août: "Cette nuit là, en plus
de ce qu'ils me faisaient habituellement, ils ont parlé en même
temps et en disant que je n'étais rien, même pas un animal,
qu'un chien était plus que moi, ils m'ont traitée de sale
négresse en même temps qu'ils abusaient ensemble de moi".
Tout au long de l'instruction, comme lors du procès, elle a maintenu
ses dépositions, affirmant ainsi son statut de victime, sans être
entendue, : "J'ai tué pour laver mon honneur".
Outre que les déclarations de Véronique Akobé quant
aux viols ont été immédiates, précises et constantes,
les expertises médicales de Véronique Akobé ont, tout
au long de l'instruction, reconnu la possibilité de leur authenticité.
Le lendemain de son interpellation, le 11 août 1987, dans les locaux
du commissariat de police, un médecin des Urgences Médico-Judiciaires
de l'Hôtel-Dieu de Paris, A. Finkelstein, conclut ainsi son expertise:
"Ces constatations ne permettent pas d'exclure l'hypothèse
de rapports sexuels récents notamment par sodomie".
Sept mois plus tard, le 5 mars 1988, l'expert désigné par
le juge d'instruction, le docteur Jacques Leblanc "observe qu'elle
est toujours atteinte de troubles fonctionnels anaux et de lésions
anales qui peuvent correspondre à des séquelles d'une sodomisation".
Il ajoute: " Les troubles que décrit l'inculpée, de façon
claire et précise, à la suite des trois viols anaux allégués,
correspondent à ceux qui peuvent effectivement succéder à
ce type d'agression. Les troubles fonctionnels (...) peuvent également
être la conséquence de celui-ci, d'autant que mademoiselle
Akobé réaffirme qu'elle n'a jamais eu antérieurement
aucun trouble anal."
Ces constatations des atteintes physiques et physiologiques sont corroborées
par les observations de l'experte psychologue, Madame Magaud-Vouland:
"La situation telle que (Véronique Akobé) l'a décrite
où elle nous dit s'être retrouvée 'l'objet' d'un commerce
sexuel particulièrement dépréciatif, vexatoire et humiliant,
peuvent en effet (si leur déroulement devait être retenu comme
tel) avoir suscité une réaction majeure, immodérée,
à la mesure du sentiment intime de la souillure voire de l'effraction
de la personne tout entière, telle qu'elle explique l'avoir subie
et ressentie.
Sur ce fond de sensibilité et d'extrême vulnérabilité,
la tension engendrée par l'exaspération, le désespoir,
ont pu déclencher la décompensation ponctuelle qui s'est traduite,
résumée dans le passage à l'acte où la destruction
de l'autre peut avoir symboliquement permis la réhabilitation de
soi et gommé la souillure symbolique.
La motivation de son geste telle qu'elle la suppose, en même temps
qu'elle la reconnaît insuffisante et nullement apte à être
justifiée, peuvent s'ils sont reconnus comme tels, permettre de resituer
le geste dans le contexte d'un sentiment d'altération, voire d'une
véritable effraction mortifère et destructurante de l'image
de soi.
La démesure du geste homicide pouvant alors faire écho
au sentiment démesuré d'avoir été atteinte dans
sa dignité, son orgueil, voire véritablement détruite."
Or, les crimes de viols aggravés - passibles de 20 ans de prison
- n'ont pas été poursuivis, ni même pris en considération
comme éléments justificatifs du meurtre. Il n'y a eu aucune
instruction spécifique sur les viols; M. Scharr n'a pas été,
à l'époque, inculpé.
S'agissant de M. Scharr il n'y a pas eu d'enquête spécifique
: le juge d'instruction s'est limité à demander "une
enquête complète de la famille Scharr en usant des conditions
propres à sauvegarder l'honorabilité de la famille et en usant
de la discrétion indispensable à vérifier la possibilité
de tels faits" (viols par les Scharr).
Dès lors, il est logique que le rapport de l'Inspecteur divisionnaire
Roland Segear, du service régional de la Police Judiciaire de Marseille
(Antenne de Nice) commence ainsi : "Compte-tenu des précautions
demandées par le Magistrat instructeur, pour l'exécution de
ladite déclaration, en vue de sauvegarder l'honorabilité de
la famille Scharr, il est à mentionné que les investigations
effectuées tant à Paris que sur la région n'ont pas
été faciles pour assurer totalement la discrétion exigée".
Malgré les limites imposées à cette enquête,
le même policier rapporte : "M. Scharr, dans le milieu des "ferrailleurs"
passe pour avoir été une relation intime de Joanovici, le
fameux "Monsieur Jo",,"le passé judiciaire de celui
qui est aujourd'hui "une victime" n'apparaît pas sans tâche".
(...) "Au cours d'investigations entreprises dans la capitale, il a
pu être appris que M. Scharr Georges aurait pu fréquenter des
discothèques à caractère "échangiste ou
voyeur". notamment 'chez Adam' rue Vavin Paris 14ème et à
l'ancien 'Club 106' rue du Faubourg St Honoré. Les vérifications
entreprises par la brigade des stupéfiants et du proxénétisme
de la préfecture de police à Paris n'ont pas pu confirmer
ou infirmer ce renseignement, bien que le nom et le visage de M. Scharr
ne soient pas inconnus dans ces lieux".
Dès le début de l'instruction et jusqu'à sa clôture,
toutes les recherches ont été orientées en fait pour
accréditer la thèse de la partie civile, selon laquelle il
s'agissait d'un "crime crapuleux" (Déclaration de Me Jean-Paul
Guyonnet, avocat de la partie civile à l'AFP, le 18 aout 1987) :
le vol aurait été le mobile de l'assassinat. Il a fallu attendre
la clôture de l'instruction et l'arrêt de renvoi de la chambre
d'accusation du 10 mai 1989 pour lire et entendre que ce mobile devait être
écarté :"Pas plus que l'enquête sur le fond, les
renseignements recueillis sur la personnalité de Véronique
Akobé n'ont permis à l'enquête judiciaire d'établir
une hypothèse solide sur les mobiles expliquant son crime".
Les viols non pris en considération, le mobile du vol écarté,
Véronique Akobé a été condamnée à
vingt ans de prison. Comment peut-on concevoir de condamner à une
peine aussi lourde sans avancer une explication à un acte aussi grave
?
D'autant que concernant le meurtre, le dossier révèle de
graves insuffisances.
D'une part, il subsiste des doutes sur l'heure du meurtre, la position
du corps de Thierry Scharr, les blessures et les cicatrices de Georges Scharr,
les armes utilisées.
D'autre part, on constate un manque de rigueur dans le recollement des
éléments de preuves, une manipulation des scellés,
ainsi que la destruction, quelques heures après le meurtre sur décision
de Mme Scharr de faire appel à l'entreprise de nettoyage de M. Galgani,
d'éventuelles pièces à conviction; celui-ci a déclaré
" Il était 21 heures (...) Mme Scharr était présente
(...) (on m'a) demandé de procéder au nettoiement, et, notamment,
de débarrasser toutes les affaires appartenant à la bonne,
ses vêtements et la literie qu'elle avait utilisée (...) Elle
m'a, alors, demandé de tout bruler Ensuite, cette dame m'a conduit
dans la salle d'eau de la chambre de la bonne et m'a demandé de tout
jeter (...) Le monsieur qui a fait appel à mes services m'a ensuite
demandé de nettoyer toutes les taches de sang qui se trouvaient dans
l'appartement. En même temps, mes employés nettoyaient la chambre
des époux Scharr ainsi que celle de leur fils tué dans laquelle
j'ai remarqué deux traces de mains ensanglantées qui tachaient
le tissu mural. Ils ont arraché toute la moquette souillée
de sang ainsi que la tapisserie murale atteinte par le sang (...) J'ai amené
les divers objets que l'on m'avait demandé de détruire à
la décharge municipale de Vence, le lendemain. (...) Je précise
que j'ai brûlé la literie de la bonne (...) Mme Scharr a même
dit que je pouvais tout passer à l'incinérateur."
Cette nouvelle lecture du dossier constitue l'élément nouveau
justifiant la grâce avec autorisation de séjour sur le territoire
français.
Aujourd'hui, Véronique Akobé demande au plus haut magistrat
du pays de reconnaître, en la grâciant, qu'elle a été
violée et qu'elle est devenue elle-même criminelle parce qu'elle
a été victime de ces crimes de viol.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République,
l'expression de mes sentiments dévoués.
Françoise Gallot-Lavallée,
Avocate de Véronique Akobé.
Justice pour Sarah Balabagan, justice
pour Véronique Akobé!
Déclaration de l'AVFT
Envoyée à l'AFP le 30 Octobre 1995.
Aujourd'hui Sarah Balabagan, violée à 15 ans par son employeur,
a été condamnée .... années de prison.
L'AVFT condamne ce jugement inique et se joint à toutes les initiatives
menées pour la faire libérer.
L'Association européenne contre les violences faites aux femmes
au travail appelle toutes les personnes qui se sont mobilisées en
faveur de Sarah Balagan à demander la libération de Véronique
Akobé condamnée, le 1er février 1990, par le tribunal
de Nice, à 20 ans de prison, dont deux tiers incompressibles, pour
le même crime.
Cette jeune ivoirienne de 23 ans, en situation irrégulière,
avait elle aussi été violée à trois reprises
par son employeur, Georges Scharr, 63 ans, industriel richissime, et son
fils, 22 ans. "L'un me tenait, l'autre me violait et me sodomisait"
a-t-elle déclaré lors de son procès. Véronique
Akobé, catholique pratiquante, décrite comme "un petit
bout de femme toute douce, gentille, réservée, toute menue"
a tué le fils et blessé le père. "Ils ont tué
quelque chose en moi, quelque chose de ma vraie personnalité"
a-t-elle déclaré.
Une psychologue a récusé l'existance de tendances affabulatoires
chez Véronique Akobé; elle a précisé en outre
que les tests et les entretiens correspondaient à ceux recueillis
habituellement aurprès des femmes violées. Un rapport médical
établi sept mois après le crime a indiqué que les troubles
fonctionnels qu'elle décrit avec précision résulterait
d'un viol; l'examen clinique permettait de voir des séquelles d'un
viol anal.
Même l'avocat général lui même avait écarté
le mobile du vol, thèse défendue par la partie civile. "Pour
voler ce serait-elle livré à ce massacre ? Non ce n'est pas
sérieux". Il a pourtant demandé 15 ans d'emprisonnement.
C'est au nom d"un complexe de persécution nourri par la condition
démigrée clandstine, crime d'une femme perdue, crime de l'inadaptation
et de la solitude morale"que Véronique Akobe, sur des préjugés
de classe, de sexe, de race a été condamnée. Ses paroles
:"pourquoi ne me croyez-vous pas" "J'ai tué pour laver
mon honneur" n'ont pesé d'aucun poids face à la convergence
des interêts.
Véronique Akobe avait été défendu notamment
par maître Peyrat, représentant à l'époque du
Front National à Nice qui n'a pas plaidé la légitime
défense et n'a pas retenu l'hypothèse duviol. "Nous sommes
dans les domaines inconnus du psychisme" a-t-il déclaré.
; OU BINE n'avait pas été non plus convaincu de la réalité
des viols. et pourtant véronique aTous les arguments avancés
pour expliquer les meurtres: fantasme, vol se sont avérés
incapables d'expliquer ce double murtre.
Véronique a été condamnée sur ces préjugés
de race, de classe et de sexe.
Elle est actuellement en prison à Rennes et a obtenu une réduction
de peine de 6 ans. Un pourvoi en cassation a été rejeté
le 24 janvier 1991. Elle est libérable en 2001.
Crime: 2 aout 1987. émigrée sans papier Tous les experts
ont conclu qu'elle avait subi des violences sexuelles. mais son employeur
le nie.
Aucune autre explication que le viol n'était plausible.
Extraits des messages de solidarité reçu
par l'AVFT
- - Je souhaiterais que vous disiez à Véronique Akobé
qu'à côté d'une France qui l'a humiliée, exploitée
et enfin violée, il y a une France qui l'aime et qui est prête
à l'accueillir comme une soeur.
- - Dans un contexte de répression accrue et de montée
du racisme encouragée par la droite, la solidarité avec Véronique
Akobé est nécessaire pour lutter contre le sexisme et le
racisme. - Les pratiques esclavagistes se vivent aussi à nos portes
- Nous sommes bouleversées par le sort réservé à
cette jeune ivoirienne.
Solidarité
- Véronique Akobé doit être graciée car elle
est plus victime que coupable.
- Véronique Akobé a subi des dommages irréparables
qui n'ont occasionné aucune condamnation envers son infâme
agresseur.
- On ne peut rester insensible à une chose tellement abominable.
- 11 faut appuyer sa grâce. Tout est possible en France, à
condition d'avoir les appuis nécessaires.
- Je souhaite m'associer à vos efforts pour venir au secours de
la pauvre Véronique Akobé. Alfred Dreyfus connut, lui aussi,
une étape de son calvaire à Rennes!
- J'ai été très émue. Que sont les petits
devant les grands aux mains sales?
- Je suis touchée et en même temps horriblement choquée
et en colère par ce que je découvre.
- Véronique, on te vole ta jeunesse. Quelle honte. Malgré
tout, tu regardes la vie. Courage, mon petit. Nous sommes avec toi.
- J'ai écrit aujourd'hui au Président de la République
pour lui dire mon amertume et ma honte en pensant à Véronique.
- Je donne mon accord complet pour la cause de cette jeune fille et de
ses semblables qu'on ignore.
- Que peuvent faire de simples citoyens indignés pour défendre
Véronique? - Bien entendu je signe votre pétition de mes
deux mains indignées.
- Je suis très touchée et dans le même temps horriblement
choquée et en colère par ce que je découvre.
- Cher président Chirac, en Italie on se préoccupe beaucoup
pour la vie de Véronique Akobé. S.V.P. Graciez Véronique
Akobé.
- Comment ne pas être scandalisé devant le sort réservé
à Véronique Akobé? Violée et condamnée
pour avoir tué son violeur. En prison depuis 9 ans! Je sais ce que
c'est Arrêté par des policiers français de la police
de Vichy à Rennes où je suis condamné par des juges
français; j'ai fait 24 mois de prison en France avant d'être
livré aux nazis et de "vivre" 15 mois dans les camps de
concentration de Compiègne, puis de Mauthausen... De la fenêtre
de ma chambre, je vois la prison centrale de Rennes, je suis à 200
mètres de Véronique.
- Je viens d'écrire un message affectueux à Véronique
Akobé pour qu'elle ne sombre pas dans le désespoir durant
ses longues années de captivité et je souhaite de tout coeur
que vous arriviez à obtenir sa libération! Moi qui vis à
Hyères où Yann Piat a été assassinée,
il y a deux ans je ne crois pas à la justice française, pas
du tout.
- D'après mes informations, une révision du procès
parait indispensable pour un minimum de justice.
- J'ai entendu votre émission concernant cette épouvantable
histoire de Véronique Akobé qui, par bien des aspects m'a
fait penser à l'affaire Dreyfus.
- Je demande que Véronique retrouve sa dignité de femme
libre en obtenant la grâce du Président de la République
et les excuses du Président de la Cour d'assises qui a fait de son
procès une parodie de justice et que le violeur soit mis en examen
et condamné à une juste peine.
- Bien entendu, elle ne doit pas être expulsée après
sa grâce.
- La grâce présidentielle ne me semble pas suffisante, puisqu'elle
n'effacerait pas le délit. - Pour la révision du procès
de Véronique Akobé.
- II faut libérer Véronique Akobé!
Sexisme, racisme et violences faites aux femmes
- Combien sommes-nous à accepter en silence les acquis de notre
situation de mâle dominateur. J'ai moi même des pensées
qui ne font pas honneur à mon éducation et à mon désir
de démocratie ?
- II est impensable que nous laissions cette jeune fille purger une peine
aussi injuste, alors qu'elle n'a fait que se défendre. Je suis de
tout coeur avec elle. Nous devons nous grouper pour que dans notre pays,
cette esclavage indigne soit combattu et que même les ambassades
les plus fermées respectent le droit français, les droits
des hommes et des femmes qui vivent sur notre territoire.
- Ce genre de sentence est finalement une confirmation de l'indignité
prétendue des femmes.
- Au nom du respect que chaque être humain doit envers une autre
personne et au nom des Droits de l'homme qui condamnent entre autres, le
viol je vous demande de faire libérer Véronique Akobé,
condamnée alors qu'elle a agi en légitime défense
envers ses oppresseurs. Elle ne mérite pas de châtiment, ni
la prison.
- C'est le comble d'être en France, en 1996, doublement victime:
en tant que femme et par la faute d'une justice partiale rendue "
au nom du peuple français".
- Aucun pardon pour les violeurs, tristes lâches individus. Courage
à Véronique.
- Nous sommes des femmes au foyer et ressentons par contrecoup toute
la violence faite au travail qui s'exerce aussi sur les hommes et par ricochet
sur nous et nos enfants. Mon mari travaille dans une maison très
respectable est interdit de parler, lui aussi, après le suicide
d'un collègue.
- Nous sommes loin mais si proches de vous dans ce combat pour qu'enfin
soit reconnus à l'être humain femme la libre expression de
son désir et la libre disposition de son corps. Le viol est une
violence inacceptable et intolérable pour toutes les femmes. II
doit l'être aussi pour ceux et celles qui appliquent la loi et être
justement puni. Soyez assurées de notre soutien inconditionnel.
- J'aurais souhaité recueillir plus de signatures; j'ai senti
des réticences... que je ne m'explique que difficilement... mais
il est vrai que le viol est un tel tabou dans cette société.
- Son cas me fait prendre conscience qu'hélas, sur notre bonne
terre de France des êtres nuisibles s'approprient, exploitent, humilient
la dignité d'un être humain démuni de droits
Sarah Balabagan et Véronique Akobé
- Pour Véronique et Sarah, l'acquittement était le seul
valable.
- Je tiens à vous dire que je partage votre indignation et vos
sentiments en faveur de Véronique Akobé. Mais j'aimerais
vous dire que-nous ne devons pas oublier que Sarah Balabagan a été
condamnée à 100 coups de fouet dont elle ne se remettra pas.
Que peut-on faire pour l'aider et interdire cette barbarie?
- Ce serait dommage que la France reçoive des leçons de
droits de l'homme des Émirats Arabes Unis. - Nous voici au même
niveau que les Émirats ! - La France, pays des droits de l'homme,
ne peut pas accepter cette justice d'Émirats.
- Je n'avais jamais entendu parler d'elle. Je m'étonne que la
mobilisation n'ait pas été aussi forte en faveur de cette
jeune ivoirienne qu'en faveur d'autres personnes dans la même situation
...à l'étranger.
- Je m'étonne. Comment est-ce possible? Pourquoi l'opinion publique
n'a pas été alertée? - Je suis heureuse d'être
des quelques 43.000 signataires de la pétition et expéditeurs
de courrier à l'ambassade des Émirats en France, mais aussi
à cause de tant de Sarah dans le monde et parce que j'ai honte que
mon pays ait la sienne.
- Je proteste contre le jugement inique rendu lors du procès de
Véronique Akobé qui m'ulcère en tant que femme et
française, pays dit des "droits de l'homme". Comme je
proteste pour celui rendu pour Sarah. Honte alors à nous.
Justice
- Au titre de la légitime défense, elle aurait dû
être relaxée. L'honneur de notre nation, réputée
patrie des Droits de l'homme et, en toute occurrence, état de droit,
est engagée dans cette cause.
- Nous défendons par cette demande de grâce, non seulement
les droits les plus élémentaires de cette femme, mais aussi
l'honneur de la France qui' par cette détention semble nier l'ignominie
dont elle a été victime.
- L'honneur de notre nation, réputée patrie des droits
de l'homme, et, en tout état de cause, état de droit, est
engagé dans cette cause.
- En tant que Français, nous avons intérêt à
balayer devant notre porte!- Je trouve impensable que des personnes soient
traitées ainsi à notre époque.
- En général, les gens sont surpris de cette situation
en France et outrés du verdict. - Je suis atterrée par la
partialité de la justice de mon pays.
- Je suis profondément scandalisé de voir se généraliser
ces "affaires" qui pourrissent dans les dossiers... Comment est-il
possible que nous laissions dans notre pays le pouvoir de juger et de légiférer
à des hommes dont nous savons que les idées rétrogrades
et fascisantes ont déjà fait tant d'horreurs. La liberté
est déguisée sous des habits de respectabilité sous
lesquels les citoyens n'ont pas les moyens de s'exprimer.
- La condamnation à une peine si lourde est une honte pour notre
pays, d'autant plus que le jury qui représente le peuple français
a dépassé les réquisitions du Procureur. - Comment
un juge peut-il devenir, à ce point, inhumain ? II y a des juges
qui ont encore des comptes à régler avec eux mêmes.
- Mon frère Régis, aumônier à la prison de
Grasse a bien connu Véronique. II est décédé
il y a deux ans. Je sais que Véronique lui a fait le récit
détaillé de ses viols. Régis a été catastrophé
quand il a appris que ce serait ce "juge" qui conduirait le procès.
II savait qu'il serait partial et que ce ne serait pas à l'avantage
de Véronique. Le procès a d'ailleurs été suivi
avec beaucoup de passion. D'après mes souvenirs avec Régis,
tout été fait pour enfoncer Véronique. La pauvre était
hébétée et dans un état second. J'ai été
émue lorsque à l'occasion de l'émission de Michèle
Cotta d'entendre deux femmes qui ont parlé avec beaucoup de flamme
de véronique. L'une d'elle avait l'air de dire que le jour de grâce
mallait pas tarder Ce serait merveilleux.
Pour en savoir plus sur l'AVFT ...
L'AVFT est une association féministe autonome, qui défend
les droits au travail et à l'intégrité de la personne.
Elle a pour champ d'action et de réflexion le harcèlement
sexuel, toutes les formes de violences sexuelles ou sexistes au travail
et les discriminations.
Le harcèlement sexuel est un abus de pouvoir et une manifestation
du sexisme, qui résulte de -la division sexuelle du travail et du
pouvoir dans nos sociétés. C'est un instrument de contrôle
des femmes, un instrument de division entre hommes et femmes, et entre femmes
elles-mêmes. II constitue une discrimination et est un obstacle à
l'égalité.
L'AVFT, dont l'intervention est gratuite, n'est pas un service public, ni
une société de services ou de conseils. Son action, aux côtés
des victimes, a comme limites, celles qu'elles choisissent: l'association
ne va ni plus loin ni moins loin que ce qu'elles ont décidé.
Elle n'intervient pas à la place ni au nom des intéressé-es
dont l'accord est requis à chaque étape de son intervention.
II s'agit d'un contrat tacite où chacune des deux parties s'engage
librement.
L'engagement de l'association n'est pas fondé sur la probabilité
de la réussite ou l'échec de l'action entreprise. Elle agit
si elle est convaincue de la réalité de l'agression, si elle
est d'accord avec la défense choisie par la victime, et en cas de
constitution de partie civile, si son budget le lui permet.
L'AVFT assure une fonction d'écoute, de conseils - notamment juridiques
-, de suivi et d'intervention. Ainsi elle peut:
- recueillir des témoignages
- aider à constituer un dossier et en assurer le suivi - recevoir
et entendre le.~témoins
- rencontrer les allié-es: syndicats, collègues...
- soutenir et accompagner les victimes dans les démarches auprès
de l'inspection du travail, la police/gendarmerie, des syndicats, de la
justice, de l'avocat-e ...
- intervenir auprès de l'employeur/euse ou d'autres instances
concernées
- se constituer partie civile avec l'accord écrit de la victime
lors d'un procès pénal.
En outre, I'AVFT a mis en place un groupe de paroles et d'échanges,
qui se réunit deux fois par mois, animé par une psychothérapeute.
Cet atelier a pour but d'entendre la parole des femmes
de les soutenir psychologiquement et de les aider à dépasser
la victimisation et la souffrance.
Autres activités
L'AVFT propose des modules d'information et de formation aux professionnels-les
confrontés-es dans leur pratique au harcèlement sexuel dans
les lieux de travail. Elle peut animer des groupes de réflexion chargés
d'élaborer des codes de conduite, des actions de prévention,
des procédures de traitement de plainte à l'intérieur
des entreprises. Elle peut procéder à des audits et jouer
un rôle d'expertise. L'AVFT dispose d'un centre de documentation ouvert
sur rendez-vous à ses adhérent-e-s. L'AVFT a des activités
de recherches et de publications. (Cf. L'AVFT diffuse...)
ASSOCIATION EUROPÉENNE
CONTRE LES VIOLENCES
FAITES AUX FEMMES AU TRAVAIL
Siège social: 71, rue Saint-Jacques
75005 -Paris
Sur rendez-vous: 16 (1 ) 45 84 24 24
Fax: 16 (1 ) 45 83 43 93