par Monique Chemillier-Gendreau membre du collège des médiateurs |
[injustifiable] |
Dans le premier cas, celui des personnes persécutées, le poids des mouvements humanitaires a contraint les États dès avant la seconde guerre mondiale à se pencher sur la nécessité du droit d'asile. Après 1945, le besoin de trouver une issue humaine à des déstabilisations politiques de grande ampleur (qui ne firent que s'aggraver au fil des années) conduisit à inscrire ce droit dans des instruments internationaux. Toutefois le droit d'asile au profit des personnes menacées est dominé par les mêmes ambiguïtés que celles qui obscurcissent la question générale du droit de circuler. En effet, son revers indispensable, c'est-à-dire l'obligation d'accueil, a été évité dans toutes les formulations. Auréolé de sa souveraineté, l'État surplombe les cohortes de candidats à l'asile et soupèse la réalité de leurs persécutions avec les lunettes de l'intérêt national.