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Workshop à la conférence "Next 5 minutes"
<http://www.n5m.org>
De Balie, kleine zaal, Amsterdam
Dimanche 14 mars 1999, 15h-16h30
Avec: Autonoom Centrum (Amsterdam), Marc Chemillier (Paris), De Fabel van de Illegaal (Leiden), IM-media (Paris), Cross the border (Munich), Olia Lialina (Moscow), RTmark (United States), Rex Varona (Hongkong) et d'autres
BIEN sûr, le rêve d'abolir les frontières est bien plus vieux que l'Internet. Le mythe des frontières a toujours été tiraillé par le mythe du recul de ces frontières toujours plus loin et de leur dépassement. Dans le processus actuel de globalisation, les frontières, au moins celles qui délimitent les États-nations, semblent en un sens disparaître - mais seulement pour les flux d'argent, de marchandises et de capitaux, pas pour les personnes. Les régions frontalières sont devenues un laboratoire pour les nouvelles technologies de contrôle, et les frontières postmodernes, ou post-nationales, deviennent les éléments d'un système d'apartheid à l'échelle mondiale.
Quoi qu'il en soit, l'apologie habituelle de l'Internet met en avant la promesse qu'une diffusion à l'échelle mondiale des nouvelles technologies pourrait éliminer toutes les barrières entre les personnes. Beaucoup de critiques ont montré comment cette rhétorique était une manière de détourner l'attention sur les méfaits réels du capitalisme, ou même une propagande pour la suprématie de la barbarie néolibérale. Cependant, il y a une erreur plus dangereuse dans la métaphore habituelle selon laquelle le net est un "continent" alternatif au monde réel, ou un endroit où la communication libre et sans entrave pourrait devenir réalité. En effet, les frontières sont en réalité quelque chose d'immatériel, et le réseau devient une arène pour la mise en oeuvre d'une nouvelle forme de police des frontières.
Ironiquement, le rideau de fer a été remplacé rapidement par ces nouvelles frontières, qui consistent en l'utilisation stratégique des technologies modernes de surveillance. Ainsi, on assiste à l'émergence d'un gigantesque système de données comme celui de Schengen et son complément national appelé SIRENE, ou encore la base de données d'empreintes digitales dans laquelle des informations sont stockées concernant les demandeurs d'asile. Le long de la frontière entre l'Allemagne, la Pologne et la République Tchèque, la police des frontières est armée d'une large panoplie de gadgets high-tech : outils de navigation GPS (Global Position System), caméras thermo et infra-rouge, etc.
Ainsi, la frontière se déplace, se referme sur elle-même : elle s'applique aux régions frontalières et à leurs cités, aux chemins de fer et aux principaux axes, ainsi qu'aux réseaux de communication. Les frontières européennes se déplacent vers les pays voisins, étendant le contrôle à une zone modèle, qui comporte l'espace Schengen en son centre, entouré par un cordon de pays sous haute surveillance. Ces efforts sont marqués également par une intense propagande qui stigmatise les minorités, interdit les migrations et la mobilité, et enrôle la population locale dans des actes de collaboration et d'administration du régime de cloisonnement frontalier.
Mais y a-t-il encore une chance que la promesse du net soit prise au sérieux et que les malentendus soient éliminés au bénéfice d'une approche productive ? Si oui, comment pouvons-nous obtenir pour tout le monde ce qui est réservé à une très petite minorité qui a les moyens de voyager et de se déplacer librement ? Libre circulation pour tous - dans la VIE RÉELLE - est notre but : ouverture des frontières et liberté de circulation pour tout le monde. Ce n'est pas une question de charité ou de compassion, mais une question de principe. Ce n'est pas de l'idéalisme naïf, mais une réalité qui concerne tout le monde : la globalisation n'est pas optionnelle, ses effets ne sont pas limités "aux autres". Le développement de la globalisation va déterminer très directement le champ de liberté et d'action de chacun de nous, dans chacun de ses faits et gestes quotidiens.
Bien sûr, il ne s'agit pas de prier et d'invoquer les nouvelles technologies ou de faire croire qu'elles peuvent être maintenues libres des contrôles étatiques. Conceptuellement et pratiquement, les réseaux deviennent un champs de bataille pour un régime dans lequel la vie et ses composantes sont des objets et des cibles, ou, alternativement, des véhicules pour la singularité, l'autonomie, et le libre flux des idées, des actions, et surtout, des gens eux-mêmes. Cette deuxième vision comporte des champs nouveaux et inconnus, et avec eux, des défis politiques, éthiques et esthétiques.
L'appel "Personne n'est illégal" a été le point de départ d'une campagne basée sur l'activité de douzaines de réseaux locaux dans toutes les grandes ville d'Allemagne. Mais derrière l'appel d'une plate-forme commune, il n'y a pas d'appareil ou de structure centralisée. Connectés par des mailinglistes ou par des envois postaux, les groupes travaillent selon des circonstance spécifiques, mettant l'accent sur l'aide aux immigrés en situation irrégulière, l'occupation d'églises, l'organisation publique ou semi-publique de débats à propos du franchissement illégal des frontières, l'organisation d'actions contre les expulsions. Trois fois par an, des conférences sont organisées, où les groupes font part de leurs expériences et discutent sur les buts communs, la pratique et les problèmes.
En 1998, deux grands événements à l'échelle de toute l'Allemagne ont eu lieu, à l'initiative du réseau "Personne n'est illégal" : la caravane pour les droits des réfugiés et des immigrés, originellement lancée par l'association Human Right de Brème. Quelques semaines avant les élections allemande en septembre, et avec le slogan "Nous ne votons pas, mais nous avons une voix", la caravane a parcouru plus de 40 villes en Allemagne. Plusieurs centaines de groupes, organisations pour les réfugiés, collectifs auto-organisés d'immigrés, et soutiens, se sont joints aux différentes actions.
<http://www.humanrights.de/caravan>
Deux semaines avant, les tentes du premier campement d'été étaient plantées à une centaine de mètres de la frontière Germano-Polonaise, près de Goerlitz.
<http://www.contrast.org/borders/camp/report1.html>
<http://www.contrast.org/borders/camp/report2.html>
Pour la deuxième fois, la campagne "Personne n'est illégal" va se rendre à la frontière européenne entre Allemagne, Pologne et République Tchèque. Durant l'été 1999, du 7 au 15 août, des activistes de différents pays vont se rassembler dans un campement à quelques centaines de mètres de la frontière. La connexion sera établie entre plusieurs campements simultanés qui auront lieu dans toute l'Europe ainsi qu'aux USA.
Le slogan "Hackers contre les frontières" met en évidence le rôle central que les médias tactiques et la militance "de la vie réelle" vont jouer. Nous invitons toutes les radios mobiles, les activistes, les webmestres tactiques, les guerilleros de la communication, les djs, les musiciens, artistes, et autres, à rejoindre le campement et à participer de toutes les manières possibles.
<http://www.contrast.org/borders/camp/actual99.html>
Contact et renseignements:
grenze@ibu.de
Tél. portable: ++49/172/8910825
ou inscription à la mailingliste [cross-l]
en envoyant SUBSCRIBE CROSS-L dans le corps d'un message adressé à
listserv@relay.crg.net
-------------cross the border--
--ueber die grenze ------------
http://www.contrast.org/borders
--phone: ++49/89/172/8910825---
-----mar 12-14 n5m3 amsterdam--
-mar 26-28 conference munich---
---aug 7-15 camp borderline----