par Yves Eudes | [débat] |
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« U KA NIN wale damine na Paris, ni u taara u jigi seme Saint-Ambroise eglisi kono », ce qui signifie « l'action a commencé à Paris, par l'occupation de l'église Saint-Ambroise », dans une langue que l'on rencontre peu sur le Web, le bamanankan. Le site de soutien aux sans-papiers propose des informations en onze langues : huit européennes, dont l'espéranto, et trois africaines. Toutes les versions ne sont pas complètes, loin de là, car les traducteurs sont très intermittents, mais le symbole est important.
En revanche, la partie en français, qui constitue l'essentiel du site, est imposante. C'est d'abord une banque de données réunissant tous les documents de référence sur l'affaire : circulaires officielles, textes de loi, déclarations d'hommes politiques et de personnalités de Jacques Chirac à Ariane Mnouchkine, extraits sonores d'interviews, travaux du collège des médiateurs et de la commission consultative, coupures de presse, comptes-rendus de débats parlementaires, avis du Conseil d'Etat, contributions des Eglises, appels d'intellectuels, textes militants...
Pour Marc Chemillier, responsable du site, et son équipe d'internautes militants, le lancement initial a représenté un dur labeur. Mais à présent que tout est rodé, la tâche est plus raisonnable, d'autant que le site est hébergé gratuitement par un petit serveur californien, appartenant à un Français expatrié.
Cela dit, le travail ne manque pas, car il faut aussi couvrir l'actualité, toujours abondante, et tenir à jour un calendrier des prochaines manifestations et initiatives, à Paris et en Province. Les militants de terrain diffusent les informations locales par le biais d'une liste de diffusion ouverte à tous. A l'intention des visiteurs occasionnels, les auteurs ont affiché une chronologie des évènements marquants, comme l'évacuation par la force de l'église Saint-Bernard, ou l'expulsion manquée de cinq Africains sur un vol régulier d'Air France. L'ensemble est illustré par de nombreuse photos, des dessins d'art, des extraits d'émissions de radio et même un petit clip vidéo montrant le porte-parole Ababacar Diop ceinturé et porté par des policiers lors de l'assaut contre Saint-Bernard. M. Diop, qui entre-temps a obtenu ses papiers, possède à présent sa propre rubrique, consacrée à Terrou (« accueil », en wolof), l'association culturelle qu'il a créée récemment.