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Une grève de la faim a commencé le 6 janvier 1997 à la prison de Rochester (Kent), avec environ 60 personnes, qui ne prennent que du liquide et du sucre. Elle a été initiée par des Nigerians emprisonnés déboutés du droit d'asile, auxquels se sont joints des Algériens, des Jamaïcains et des Européens de l'est.
Il semble que les autorités pénitentiaires aient tenté de les diviser en alléguant que les Africains étaient des fauteurs de troubles, mais les Européens de l'est n'ont pas marché.
Ils exigent d'être libérés, car ils sont des demandeurs d'asile ou des immigrés, pas des criminels. Certains ont été relachés, et on leur a permis de rester en Grande-Bretagne, d'autres ont été transférés dans d'autres prisons ou centres de détention. L'un des dirigeants de la grève a été transféré en catégorie A, qui est un statut de sécurité maximum pour les prisonniers.
Il y a eu un piquet devant la prison le samedi 25 janvier 1997.
Informations :
John O Reilly
johno@ncadc.demon.co.uk
respon
sable de la NCADC à Birmingham.
Plusieurs organismes de radio, télédiffusion et de presse ont reçu des informations détaillées sur cette action et ont exprimé leur volonté de couvrir cette action regrettable mais nécessaire. Par ailleurs, des associations communautaires précédemment informées de l'imminence de notre action ont fait part, depuis le 4 janvier 1997, de leur détermination à soutenir le mouvement par des actions juridiques de protestation.
Toutes nos tentatives précédentes pour mettre fin à notre incarcération illégale sans jugement, audience ou procédure judiciaire, ont clairement échoué. Les autorités de la prison s'abritent derrière le fait qu'elles disent agir à la demande des autorités responsables en matière d'immigration. Ces autorités, de leur côté, arguent de la procédure judiciaire pour justifier le maintien de notre emprisonnement illégal. Pour notre part, nous restons emprisonnés et soumis à la discipline carcérale et aux ordres, alors que nous n'avons commis aucun délit, et nous subissons un système où il nous est impossible de faire entendre notre voix. Bon nombre d'entre nous sont emprisonnés depuis 2 ans, voire plus. Nous sommes détenus sans chef d'accusation et pour une durée illimitée. Nous lançons cet appel grave et urgent pour être entendus par une instance indépendante et une commission judiciaire qui doivent être indépendants des autorités responsables de l'immigration et des autorités pénitentiaires. Notre action se poursuivra jusqu'à ce que notre requête soit suivie d'effet. Les nombreuses tentatives de suicide, de grèves de la faim et de protestations par la voie officielle sont restées lettre morte.
Les autorités pénitentiaires et celles responsables en matière d'immigration réagissent en transférant de force les prisonniers concernés dans l'unité d'isolement, où ils sont soumis au règlement pénitentiaire sans audience ni procès, dans l'attente de leur transfert dans une autre prison. Dans certains cas, les prisonniers sont même hospitalisés sans leur accord, de façon à décharger l'établissement pénitentiaire de ses responsabilités.
Chez environ 45% des détenus, des problèmes de santé mentale ou physique et des traumatismes dus à des tortures psychiques, à la malnutrition et à des conditions sanitaires déplorables, ont été diagnostiqués. Ils ne reçoivent ni les soins mécidaux appropriés, ni toute autre forme d'aide. Du fait de leur état et du comportement qui en découle, ces personnes sont considérées comme des fauteurs de trouble et des fous et placées en isolement.
Nous n'avons donc pas d'autre choix qu'une grève de la faim de grande ampleur et de durée illimitée."
Dernière minute !!!! le 14 janvier 1996
61 demandeurs d'asile continuent leur grève de la faim, 3 grévistes de la faim ont été placés dans l'h&o circ;pital de la prison.
Pour les soutenir, écrivez au groupe de soutien des détenus de Meadway :
Meadway
Detainees Support Group
c/o CRE 16 New Road Avenue, Chatham, Kent ME4
6BA, Grande Bretagne
Envoyez vos lettres de protestation demandant que les revendications des grévistes de la faim soient satisfaites à :
Michael Howard
Secretary for
State
Home Office
Queens Anne Gate
London SW1H 9AT,
Grande-Bretagne
Vous pouvez aussi protester par fax auprès de :
Michael Howard Fax 00 44 171-273-3965
et des autorités responsables des prisons :
Anne Widdicombe Fax 00 44 171-273-2043
Timothy Kirkhope Fax 00 44 171-273-3094
Si possible, envoyez une copie de vos protestations, par la poste, par fax ou par E-mail à l'adresse suivante:
NCADC
22, Berners
street, Birmingham, B19 2DR, England
Tel : 00 44
121-554-6947
Fax : 00 44 121-507-1567
E-mail :johno@ncadc.demon.co.uk
Date:
Wed, 29 Jan 1997 08:13:01 -0800
From: MS Cathie LLOYD
To: Multiple
recipients of
Subject: [ZPAJOL]
greve de la faim: grande-bretagne
La situation devient plus grave : les
grévistes ont commencé hier
de refuser de boire. Les
autorités disent que 5 entre eux n'ont que
quelques jours à
vivre, surtout un prêtre nigérien qui est
près de la
mort. Les autorités n'ont pas le droit de les alimenter
de
force.
Aujourd'hui le parti travailliste demande une réunion
avec le Ministre
de l'intérieur pour demander de l'action, mais
à part quelques
lettres et des mentions sur la radio il n'a rien
sur les medias...
Si on fait quelque chose (fax etc) faire cela
aujourd'hui si possible. Cela
fait penser - en ce moment le film
"Some mother's son" sur la
grève de la faim de l'IRA (Bobby Sands
et ses camarades) est
diffusé - et le thème principal
est l'intransigeance du
gouvernement Thatcher. Espérons que
l'histoire ne se
répètera pas avec des morts.
Il
faudrait absolument faire pression sur le Gouvernement. Essayez John
Major : il prétend qu'il est antiraciste, dans l'espoir
d'avoir les
votes des Asiatiques ! Les officiels du Ministère
de l'Intérieur
auxquels vous avez faxé - Howard et
Widdicombe - font partie de la droite la plus extrême, mais une
pression par d'autres canaux pourrait marcher.
Je réecrirai
aujourd'hui si j'ai des nouvelles.
J'ai aussi faxé aux gens du
MRAP pour qu'ils fassent voter une
résolution lors de leur
Conférence Nationale ce week-end.
Cathie
[Cathie Lloyd travaille au CRER, Centre for Research on Ethnic Relations, University of Warwick, Coventry. C'est entre autres par elle que nous sont parvenus les communiqués du NCADC]
John O du Coalition of Antideportation Campaigns vient
de m'envoyer une lettre
de Maureen West, l'amie de Ben Bekhiche Hamid TB
2494, un des grévistes
de faim. Pour information, circulation,
pression !From:
clloyd@sable.ox.ac.uk
Subject: RE: Rochester
Date: Thu, 13 Feb 1997
16:31:48 -0000
Il y aura une manifestation samedi prochain 15
février, pour laquelle le
MRAP a envoyé un message de
solidarité. John O pense que la
grève ne peut plus durer
très longtemps.
A bientot,
Cathie
Cher John Major,
Mon ami, Ben Bekhiche Hamid, fait la grève de la faim
depuis plus de 5
semaines, et ne prend plus de liquides depuis 2 semaines.
Son état de
santé devient alarmant. Il ne peut se tenir
debout etsa vue se
déteriore. Le lundi 10 février 97, en
vertu du
Mental Health Act, il a été transféré
au Maidstone Hospital, où je suis allée le voir. Il m'a dit
qu'avant d'être transféré à l'hôpital il
a
été très mal traité, mis au
"Bloc",
laissé entièrement nu sans chauffage ni
couvertures. Quand les
gardiens sont revenus plus tard, l'un lui tordu le
poignet derrière le
dos, tandis que l'autre l'a maintenu au sol et
lui a marché dessus ;
un troisième lui maintenait
l'épaule, le blessant en trois endroits.
On lui alors dit de se
rhabiller, et on l'a amené à l'hopital.
Moi, son amie,
je suis révoltée pae ce traitement, et je demande
l'ouverture d'une enquête, car son état de santé est
grave.
Au nom de la simple humanité, je voudrais vous demander
d'intervenir pour
qu'il soit relâché de la prison de
Rochester (où il est
retourné le 12 février)
avant qu'il ne soit encore maltraité
ou qu'il ne meure. Il a besoin
d'un traitement médical.
Je me porte garante que lorsqu'il sera
relâché il vivra chez moi
et se pliera à toutes les
démarches requises.
Avec ma considération,
Maureen West |
14 DEMANDEURS D'ASILE CONTINUENT LEUR GREVE DE LA FAIM
44eme JOUR DE LA GREVE DE LA FAIM DANS LA PRISON DE ROCHESTER
Déclaration des grévistes de la faim.
Nous avons
observé que tous nos efforts précédents pour faire
cesser
notre emprisonnement illégal, sans procès, sans
audition, sans nous
permettre faire valoir nos droits à une
audition correcte et rapide par un
juge ont échoués. Au lieu
de cela les autorités de la prison se cachent
derrière
l'excuse suivant : ils sont responsables devant les autorités
d'immigration qui, de leur côté, utilisent la
procédure judiciaire comme
raison invoquée pour continuer
notre emprisonnement contraire à la loi.
Nous restons
emprisonnés alors que nous n'avons commis aucun crime et nous
sommes responsables face à un systeème dans lequel nous
n'avons pas de voix...
De nombreuses tentatives de suicide, grèves
de la faim et plaintes aux
autorités sont restées sans
réponse. La réponse des autorités
de la prison et des
services d'immigration est le déplacement de force de l'individu
dans
une cellule d'isolement sans audience par le juge en attendant le
déplacement dans une autre prison. Dans quelques cas
extrêemes individus
sont placés à l'hôpital
contre leur accord en dégagant ainsi
la responsabilité de
la prison pour notre action...
UN GREVISTE DE LA FAIM A DEJA EU UNE ATTAQUE D'APOPLEXIE ET IL EST PARALYSE SUR LA MOITIE DE SON CORPS, UN AUTRE A EU UNE DEFAILLANCE DES REINS.
S'il vous plait, faxez au Ministère de l'Intérieur, demandez-lui de relâcher immédiatement tous les grévistes de la faim et tous ceux qui sont détenus.
Michael Howard, Secretary for State : 00 44
171-273-3965
Anne Widdicombe : 00 44 171-273-2043
Timothy
Kirkhope : 00 44 171-273-3094
Prière d'envoyer par courrier ou par fax une copie a NCDAC :
Fax : 00 44
121-507-1567
E-mail : johno@ncadc.demon.co.uk
En toute solidarité | John O. |
Date: Mon, 24 Feb 1997 17:06:56 +0100
(MET)
From: johno@demon.co.uk
To: Multiple recipients of
zpajol
Subject: [ZPAJOL] Rochester 48eme jour
L'état de sante de deux des grévistes de la faim s'est agravé à la fin de la semaine dernière. Nous essayons d'en savoir plus sur ce qu'il est advenu d'un gréviste dont on dit qu'il souffre de troubles rénaux graves et est sous dialyse à l'hopital de la prison, et d'un autre qui est maintenant partiellement paralysé, probablement à la suite d'une attaque. La détérioration de la santé des grévistes de la faim est au coeur de nos préoccupations.
Il est maintenant clair que, les uns après les autres, ils atteignent leur but (la liberté), même si le prix est lours à payer. Vendredi, le Tribunal de Grande Instance (High Court) a libéré sous caution le gréviste de la faim qui était au coeur de la controverse. Il a été cité par Ann Widdicombe (à la Chambre des Communes) comme étant un représentant "typique" des demandeurs d'asile que le Ministère de l'intérieur met en prison. Il ressort de l'audition de ce détenu que, à son retour en GB en 1995, il s'est déclaré au Ministère de l'intérieur, et est resté en contact lorsqu'il a déménagé. Il a été emprisonné environ 18 mois plus tard, sous l'accusation de vol à l'étalage. Le Tribunal de Grande Instance a précisé que le seul motif pour maintenir en prison un demandeur du droit d'asile serait qu'il risque de disparaitre - or dans le cas présent il n'y en avait aucune preuve. Lorsque le cas reviendra en jugement dans deux semaines, on verra très probablement à l'oeuvre l'usage arbitraire et répressif que font de la détention les Services de l'immigration, soutenus par Ann Widdicombe. Si le jugement est en faveur des grévistes de la faim, il sera à l'avenir plus difficile pour les Services de l'immigration d'emprisonner les demandeurs d'asile sous des motifs fallacieux, et plus facile pour les tribunaux de les libérer. Dans un autre jugement rendu mardi (18 février), M. Care, un juge statuant sur les demandes de mise en liberté sous caution (adjudicator), siégeant à Gravesend, a très clairement explicité sa décision de remettre en liberté sous caution un angolais gréviste de la faim : « Les demandeurs d'asile ne sont pas des criminels - cela ressemble à de la détention administrative ». Un tel commentaire, de la part d'un adjudicator, équivaut à un camouflet à l'égard du Ministère de l'intérieur, et met bien en lumière l'arbitraire des décisions de justice. Il est certain que M. Disley, l'adjudicator régional qui a traité la plupart des demandes de mise en liberté sous caution à Gravesend, n'aurait pas adopté cette position, ni n'aurait critiqué si ouvertement les pratiques des Services de l'immigration.
Au moins cinq grévistes de la faim ont maintenant été remis en liberté sous caution, ce qui montre que la décision de leur incarcération n'aurait jamais du être prise. Dans le cas ci-dessus, le Ministère de l'intérieur a cité comme l'une de leurs raisons pour s'opposer a la caution le fait que le demandeur d'asile faisait une grève de la faim. L'adjudicateur a affirmé que ce n'était pas un fait dont il tiendrait compte en rendant sa décision, et que le Ministère était juridiquement en tort.
Nous avons appris qu'à la prison de Rochester les deux Nigérians qui continuaient la grève de la faim ont été mis à l'isolement dans le tristement célèbre sous-sol de l'hopital, où leurs seuls contacts sont les gardes et les Services de l'immigration. On menace l'un d'entre eux de présenter sa demande d'asile comme en partie mensongère. S'il était expulsé vers le Nigéria, nous redoutons que, comme les expulsés dont les demandes ont été publiquement dénoncées, il ne disparaisse dans ce que la Commission Nigériane à Londres appelle « les bras puissants de la justice nigériane ».
Un Tunisien quinquagénaire a reçu un billet d'avion et des papiers pour l'Italie, où son frère a le statut de réfugié. Malgré cela, le Ministère de l'intérieur persiste à vouloir l'expulser vers la Tunisie, où il risque des persécutions. Dans un autre cas, celui d'un Algérien, nous avons appris que le Ministère de l'intérieur "reconsidérait" la demande. Pourquoi ne l'ont-ils pas fait plus tôt, avant qu'il ne courre le rique de lésions physiques irréparables ?
Ce que la grève de la faim a parfaitement mis en lumière, c'est le mensonge proféré par Ann Widdicombe à la Chambre des Communes, selon lequel, au moment de la grève de la faim, "14 des grévistes sur 16 avaient épuisé leurs possibilités de recours", et étaient donc en attente d'expulsion. Le fonctionnement arbitraire et répressif du système de détention, ainsi que ses motivations politiques, seront mis en évidence aux yeux du monde, quand, dans les prochaines semaines, les faits seront connus.
Les bancs du Parti Travailliste sont restés silencieux face à la grève de la faim. Nous avons néanmoins appris avec plaisir que le secrétariat de Jack Straw (Ministre de l'Intérieur dans le "shadow cabinet" travailliste) a invité plusieurs groupes concernés à le rencontrer pour discuter de sujets tels que "Quelles mesures peut-on prendre pour réduire le nombre de détenus et la durée de leur détention ?" et connaître leurs points de vue sur "les inconvénients des procédures actuelles, plus particulièrement les causes de retard". Jack Straw devrait peut-être inviter ceux des grévistes de la faim qui, par leur action, ont mis ces questions à l'ordre du jour ?
Continuez à envoyer des fax et à venir aux manifestations. Vous devez maintenant connaître ces numéros par coeur...
Secretary of State, Michael
Howard : 00 44 171-273-3965
Ann Widdicombe : 00 44
171-273-2043
Les messages de solidarité aux grévistes de la faim affluent du monde entier, il faut maintenir la pression sur le gouvernement pour la libération des détenus
Prochaine manifestation devant le Home Office,
mercredi 26
février.
(station de métro la plus
proche de Queen Anne's Gate :
St James' Park)
Prochaine manifestation devant la prison de Rochester samedi 1er mars de 14h à 15h30
Prière d'envoyer par courrier ou par fax une copie à NCDAC :
Fax : 00 44
121-507-1567
E-mail : johno@ncadc.demon.co.uk
En toute solidarité | John O. |
fax
à : M. Michael Howard Secretary of State fax : 00 44 171-273-3965
responsables des
prisons |
Le syndicat SUD-Education est aux côtés des "sans papiers", travailleurs étrangers qui luttent résolument depuis 10 mois, (y compris par une grève de la faim de 52 jours !) pour le droit de vivre et de travailler en France.
Sud-Education soutient activement leurs revendications :
Ayant pris connaissance de la grève de la faim des demandeurs d'asile politique, détenus dans la prison de Rochester (Grande-Bretagne), le syndicat SUD-Education se déclare solidaire des grévistes. Il considère que les grévistes de Rochester affrontent la même politique xénophobe, anti-immigrés et anti-démocratique que les immigrés en France. SUD-Education soutient les revendications des grévistes de la prison de Rochester, il demande donc :
Jean François
Fontana secrétaire national Sud Education
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COMMUNIQUÉ |
Nous tenons en particulier à dénoncer :
NOUS DEMANDONS QUE L'ENSEMBLE DES REVENDICATIONS DES GREVISTES DE LA FAIM SOIENT SATISFAITES IMMÉDIATEMENT
Diffusion : European Counter Network ECN - Paris e-mail: ecn@altern.org http://www.anet.fr/~aris/ |
Scalp-Reflex / Reseau No Pasaran ! 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris Tél 01 43 48 51 16 - Fax 43 72 15 77 |