Décembre 1997

Mercredi 31 décembre 1997

RÉVEILLON au 32 !! Il y a une fête au 32 r. Faubourg-Poissonnière 75010 Paris (métro Bonne-Nouvelle) avec les derniers sans-papiers de Saint-Bernard en lutte, le 31 décembre à partir de 21 heures !! Venez nombreux et nombreuses, amenez vos amis... pour fêter et pour lancer une nouvelle année de lutte !!

Mardi 23 décembre 1997

Il y a actuellement 11 anciens de Saint-Bernard avec un refus de régularisation et une invitation à quitter le territoire. Ils sont expulsables à tout moment, et EN DANGER !!!
Exposition "Eldorados..." à Paris comprenant près de 100 photos d'Olivier Aubert, sur le thème "Mots et images des communautés africaines d'Europe", à la galerie Confluences, 190, bd de Charonne 75020 Paris, Métro Alexandre Dumas. Du 23 décembre 1997 au 8 janvier 1998, de 10 h à 18 h (fermée les dimanches, le 25 décembre et le 1er janvier 1998). Contact : 01 43 67 90 67.

Lundi 22 décembre 1997

Au 32 r. Faubourg-Poissonnière, là où vivent les derniers Saint-Bernard en lutte, l'électricité a été réparée après 10 jours de coupure. C'est la dèche ! Envoyez vos dons à Sans-papiers, 32 r. Faubourg-Poissonnière 75010 Paris, chèques à l'ordre de "CFDT cheminots/Solidarité sans-papiers".

Samedi 20 décembre 1997

14h. Manifestation contre les interpellations au faciès, de Barbès jusqu'au commissariat de police du 19ème arrondissement. A l'appel du 4èeme collectif, avec le concours de la coordination nationale des sans-papiers, CFDT Cheminots, CGT, CNT, SUD-PTT, ACT UP-Paris, Droit au Logement, Droits Devant !!, Ligue des droits de l'homme, GISTI, TMF, FASTI, MIB, MRAP.

Vendredi 19 décembre 1997

Les vendredi de la coordination nationale. À 13h, picketing comme d'habitude devant la préfecture à Paris (métro Cité).
Dans la nuit, l'Assemblée a repoussé la tentative de diversion démagogique du Sénat demandant un référendum sur la nationalité. Au fait, pourquoi les sénateurs n'ont-ils pas demandé un référendum au moment de la loi Méhaignerie en 1993 ?...
Démocratie libérale lance une campagne d'affiches géantes de démagogie "hard" : « Loi Jospin sur la nationalité : 76% des Français sont contre. Manifestement, votre avis ne compte pas... ». Incroyable, non ? On dirait une affiche du FN...

Jeudi 18 décembre 1997

17h. Rassemblement devant le Sénat (RER Luxembourg), à l'appel de la coordination nationale (tél. : 01 46 07 16 19).

Mercredi 17 décembre 1997

17h. Rassemblement devant le Sénat (RER Luxembourg), à l'appel de la coordination nationale (tél. : 01 46 07 16 19).
18h. Réunion du 4ème collectif et de ses soutiens au 22, rue Pajol 75018 Paris, comme tous les mercredi.
De 12h à 14h, sur le Campus de Jussieu, 4 pl. Jussieu Paris 5ieme (Metro Jussieu), Amphi 32 (àa côté de la tour 32), réunion organisée par le "Collectif pour la solidarité et contre la xénophobie de Jussieu", CNT, CGT, MRAP 5ieme-13ieme, RAJ, Sud Education :Réalité de la politique actuelle de "l'immigration" et propositions alternatives.
Adoption à l'Assemblée du projet Chevènement sur les étrangers par 276 voix contre 254 (le projet Guigou a été adopté par 267 voix contre 246). Sur les députés communistes et verts (42 au total), il n'y en a qu'un qui a voté le texte. Cinq écologistes ont boycotté le scrutin. Les autres écolos et l'ensemble des communistes se sont abstenus.
Au Sénat, dépôt d'une motion par le RPR et l'UDF demandant à Chirac de soumettre à référendum le projet Guigou sur la nationalité. Pour que la motion soit transmise à Chirac, il faut qu'elle soit aussi votée par l'Assemblée. Comme ça a peu de chance d'être le cas, ça va seulement retarder les débats, et ça montre surtout l'insondable nullité de la droite dans ces discussions.
Pendant ce temps, la xénophobie court toujours : à Douai, la cour d'appel confirme le jugement du 4 février 1997 contre Jacqueline Deltombe, coupable d'avoir hébergé un étranger en situation irrégulière.

Mardi 16 décembre 1997

Manifestation nationale. 18h à Paris, de Sèvres-Babylone à l'Assemblée nationale. La manifestation a rassemblé un millier de personnes.
13h30, à la 14ème chambre correctionnelle du TGI de Paris (métro Cité), verdict dans le procès de Sylvain Boulme et Frédéric Muller pour l'affaire de l'évacuation de la mairie du XVIIIe le 28 juin 1997.

Lundi 15 décembre 1997

20h, à Paris (177 r. Charonne), débat sur le co-développement organisé à l'initiative du Père Coindé.
Nouvelle manifestation de xénophobie, à l'appel du RPR, rassemblant un millier de personnes à Carpentras.

Samedi 13 décembre 1997

Le collectif des sans-papier-e-s du Val-de-Marne diffuse un questionnaire aux sans-papier-e-s qui ont déposé un dossier de régularisation dans le département afin de faire le point sur l'accueil reçu dans les différentes sous-préfectures et à la préfecture même. Les résultats seront communiqués lors d'une conférence de presse.
15h, rue Archereau (métro Riquet), réunion-débat "Comment aider les foyers à sortir de leur isolement ?" (contact Myriam, murmux@planete.net).
Sondage publié par Le Figaro-Magazine : 52% de Français favorables à l'acquisition automatique de la nationalité pour les enfants nés en France (sans manifestation de volonté). Dans le sondage du 1er décembre 1997 : 76% favorables à la manifestation de volonté pour les enfants d'étrangers. Qu'est-ce que ça prouve ? Qu'un référendum sur la « manifestation de volonté » est une connerie. Èclat de rire général, et bonnet d'âne pour François Bayrou.


Vendredi 12 décembre 1997

Rassemblement devant l'Assemblée nationale. De 17h30 à 20h, place Edouard Herriot, à l'appel de la coordination nationale.
Les vendredi de la coordination nationale. À 13h, picketing comme d'habitude devant la préfecture à Paris (métro Cité). Au compteur du picketing, 370 personnes ce jour-là.
À l'Assemblée, il n'y avait pas assez de députés de gauche aujourd'hui, et la droite a réussi à faire passer des amendements. Ça devient carrément indécent...


Jeudi 11 décembre 1997

Rassemblement devant l'Assemblée nationale. De 17h30 à 20h, place Edouard Herriot, à l'appel de la coordination nationale. Entre 100 et 200 personnes. A peu près 90% de Chinois, le reste d'Africains, où sont passés les soutiens français ? Percussions asiatiques : cymbales et grand tambour chinois. Un tambour à deux peaux est joué d'un côté par un Asiatique, et de l'autre par un Africain. Métissage musical... Dans le bistrot qui donne sur la place, rempli d'Asiatiques, la fille de la patronne a ses nerfs. Elle ne supporte pas tous ces gens « qui parlent leur langue »!...


Mercredi 10 décembre 1997

Rassemblement devant l'Assemblée nationale. De 17h30 à 20h, place Edouard Herriot, à l'appel de la coordination nationale.
À Bobigny, de 17h à 18h, picketing comme tous les mercredi devant la préfecture.

Mardi 9 décembre 1997

Rassemblement devant l'Assemblée nationale. De 17h30 à 20h, place Edouard Herriot, à l'appel de la coordination nationale, comme tous les jours où le projet Chevènement est discuté.
À Créteil, à 17h, picketing comme tous les mardi devant la préfecture.
Ababacar est invité à un débat par des élèves d'un lycée de Drancy.
20h, à Paris, conférence de Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS, "La question de l'immigration en France", au centre Maayau, 6 rue Pierre-Ginier 75018 Paris, tél. : 01 42 93 03 44, fax : 01 42 93 11 55. Entrée gratuite.

Lundi 8 décembre 1997

20h30, à Nantes, débat organisé par le collectif de soutien aux sans-papiers, avec Ababacar Diop et Dominique Noguères.

Samedi 6 décembre 1997

15h, à Paris, place de la République, rassemblement à l'initiative des collectifs des ouvriers sans-papiers des foyers et de l'Organisation politique.
15h, en mairie de Colombes, le Collectif des SP du 92 (Hauts de Seine) relance une série de parrainages (contact : romain.treppoz@ac-versailles.fr).
À Nice, le RPR organise une manifestation xénophobe rassemblant environ 2.000 personnes (sympathisants FN inclus...). Vision d'horreur : une clique de petits bourgeois franchouilllards étriqués défile derrière une banderolle « La France, ça se mérite » :-(

Vendredi 5 décembre 1997

Les sans-papiers occupent le ministère de la justice. On en est à HUIT invitations à quitter le territoire pour les Saint-Bernard. Voilà les noms des premiers perdants de la grande loterie de l'automne (désolé pour l'orthographe...) :
• Dioroko Koulibali
• Doua Camara
• Bala Niakate
• Chekne Haïdara
• Ba Mamadou
• Denkere Diade
• Aboulai Wague
• Boukari Tandia

Les vendredi de la coordination nationale. À 13h, picketing comme d'habitude devant la préfecture à Paris (métro Cité).
Le Figaro  publie un entretien avec Le Pen. Le titre annonce clairement la future grande union de la droite allant des centristes aux fascistes : "Le Front national n'a pas d'ennemis..." Même discours hystérique sur l'« invasion » que dans les autres partis de droite :

« Prenez trois ensembles comme la Turquie, l'Iran, le Maghreb : soixante millions chacun aujourd'hui, cent millions dans vingt ans. Si, dans ces pays, il n'y a pas de croissance économique favorable, tout naturellement, leurs populations viendront renforcer les colonies étrangères qui se trouvent dans notre pays. Alors, quand ces colonies génèrent à la fois le chômage et l'insécurité, le désordre et le déséquilibre, le peuple français est en droit de se proclamer en danger de mort. »

17h, à Evry place des Droits de l'Homme (gare de Evry-Courcouronnes), rassemblement du collectif de l'Essonne (contact Jeanne, tél. : 01 60 11 50 43).

Jeudi 4 décembre 1997

Rassemblement devant l'Assemblée nationale. De 17h30 à 20h, place Edouard Herriot, à l'appel de la coordination nationale. Environ 300 personnes sont là dans le froid, autour des sans-papiers, de Saint-Bernard et d'ailleurs, pendant que de l'autre côté du cordon de CRS commence l'examen du projet de loi Chevènement.

Lundi 1er décembre 1997

Adoption à l'Assemblée du projet Guigou sur la nationalité par 267 voix contre 246. Les députés communistes se sont presque tous abstenus, entrainés par Patrick Braouezec (24 sur 36), et de même pour 5 des 6 Verts (Marie-Hélène Aubert, Yves Cochet, Guy Hascoët, Noël Mamère, Jean-Yves Marchand). Manoeuvres pour accélérer le débat : Elisabeth Guigou fait voter la suppression d'un article de son projet afin de se débarrasser de deux cents amendements du député RPR Thierry Mariani qui s'y rapportent... puis l'article est réintroduit en douce pendant la nuit. Le député FN a pondu un amendement tribal-ethnic (exit le droit du sol) : « Les modes principaux d'acquisition de la nationalité française sont la filiation et la naturalisation ». La palme de la démagogie-sans-vergogne revient à François Bayrou, qui a jeté dans la mêlée l'idée d'un référendum. Sondage :
• 75% de Français favorables à un référendum sur la nationalité. A-t-on déjà vu une majorité de Français CONTRE un référendum ?...
• 76% de Français d'accord avec : « Les enfants nés en France de parents de nationalité étrangère doivent être reconnus comme français, seulement s'ils en manifestent la volonté ». Vous auriez répondu quoi, vous ? Qu'il faut les obliger à être reconnus français quand ils demandent le contraire ?...

À Lyon, six Maghrébins, nés ou arrivés dans leur jeunesse en France et se trouvant en situation de "double peine", ont entamé une grève de la faim pour obtenir l'annulation de leur expulsion et leur régularisation. Leur action est soutenue par l'association Jeunes arabes de Lyon et banlieue (JALB).