BELGIQUE

La tragique épopée de Sémira Adamu
[index]



  • 24 juin 1998 : Nouvelles de Sémira Adamu

    A diffuser SvP!!!

    Comité de Soutien à Semira Adamu
    4, av.de la Porte de Hal
    1060 Bruxelles
    tel: 02/544.18.18
    fax: 02/779.59.00
    e-mail: kesako@infonie.be

    D'abord un grand merci à toutes les personnes qui ont diffusés et qui ont renvoyés le texte de soutien pour Sémira. Nous en avons reçu presque 200 et les envoyons au ministre de l'intérieur. Une personne a réussi à pouvoir se rendre au centre fermé de Stenokerzeel et a des contacts téléphoniques journaliers avec elle. Selon elle, il se pourrait que l'expulsion ait lieu le dimanche 28 Juin 1998. Nous serons de toute façon présent à l'aéroport si l'information se confirmait pour tenter de dissuader les pilotes de l'embarquer à bord. Si vous n'avez pas encore signez la lettre de soutien, signez-la!!!!!


    Madame, monsieur,

    Nous voudrions attirer votre attention sur le cas, particulièrement sensible, d'une jeune femme en menace d'expulsion.

    Semira Adamu a 20 ans, elle est nigériane. Sa belle-mère (ses parents sont morts) veut la marier de force à un homme de 65 ans, qui pourtant a déjà trois femmes. Refusant cet avenir, elle s'est enfuie vers le Togo. Elle a du le faire plusieurs fois. Son (futur ?) époux, qui a le bras long, a réussi à la ramener. Comme même au Togo elle ne trouvait pas la paix et la sécurité, elle a choisit de partir plus loin. Elle est arrivée en Belgique le 25 mars de cette année.

    Directement transférée et incarcérée au centre fermé 127 bis, à Steenokerzeel, elle a attendu son permis de séjour, mais sa demande d' asile a été déboutée. La Convention de Genève ne couvre pas son cas.

    Son avocat a introduit un dernier recours auprès du Bourgmestre de Steenokerzeel et du ministère de l'intérieur, sur base d'arguments humanitaires (article 9.3). Les chances de voir aboutir ce recours sont aléatoires. Qui plus est, celui-ci n'est pas suspensif. Elle peut être expulsée du jour au lendemain.

    Après concertation avec son avocat, il apparaît qu'une campagne de soutien ne peut que bénéficier à Semira. C'est pourquoi nous faisons appel à vous pour faire pression auprès du ministère de l'intérieur et de l'Office des étrangers pour qu'elle puisse rester en Belgique.

    Cette campagne ne peut cependant être médiatique, sur demande de Semira.

    Nous vous demandons de bien vouloir nous renvoyer le texte ci-joint, modifié ou non, que nous adresserons au ministre de l'Intérieur Louis Tobback.

    Dans l'espoir de votre participation à cette vague de solidarité, nous vous prions d'agréer, madame monsieur, l'expression de nos sentiments distingués.

    Le Comité de soutien à Semira Adamu


    A l'intention de Monsieur Louis Tobback, Ministre de l'Interieur

    Monsieur le Ministre,

    Nous souhaitons attirer votre attention sur le cas d'une jeune femme actuellement détenue au centre 127 bis de Steenokerzeel.

    Semira Adamu a 20 ans, elle est nigériane. Sa belle-mère (ses parents sont morts) veut la marier à un homme de 65 ans, qui pourtant a déjà trois femmes. Refusant cet avenir, elle s'est enfuie vers le Togo. Elle a du le faire plusieurs fois mais son futur époux, qui a le bras long, a réussi à la ramener. Comme, même au Togo, elle ne pouvait trouver la paix et la sécurité, elle a choisit de partir plus loin.

    Elle est arrivée en Belgique le 25 mars de cette année. Directement transférée et incarcérée au centre fermé 127 bis, elle a attendu son permis de séjour, mais sa demande d'asile a été déboutée. La Convention de Genève ne couvre pas son cas.

    Un recours pour raisons humanitaires a été introduit, sur base de l' article 9.3. Mais celui-ci n'est pas suspensif et Semira peut donc être expulsée du jour au lendemain.

    Nous estimons que l'expulsion de cette jeune personne, aux vues de son histoire et de ce qui l'attend dans son pays, constituerait une faute grave de la part de la Belgique.

    C'est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Ministre, de bien vouloir prendre les dispositions qui sont en votre pouvoir pour permettre à Semira Adamu de vivre en sécurité et dans la paix en Belgique.

    Nous vous remercions d'avance pour l'attention que vous voudrez bien porter à cette missive et vous prions, Monsieur le Ministre, d'agréer l' expression de nos sentiments distingués.


    Nom:

    Organisation:


  • 24 juin 1998 : Expulsions de Sémira Adamu, Fuuad Ahmed Nur + Actions

    occupation@infonie.be

    Agenda du collectif bruxellois contre les expulsions

    Expulsion de Sémira Adamu confirmée pour le 28/06

    D'abord un grand merci à toutes les personnes qui ont diffusés et qui ont renvoyés le texte de soutien pour Sémira. Nous en avons reçu presque 200 et les envoyons au ministre de l'intérieur. Une personne a réussi à pouvoir se rendre au centre fermé de Stenokerzeel et a des contacts téléphoniques journaliers avec elle.

    L'expulsion est comfirmée pour le dimanche 28/06

    Le RDV pour l'action est fixé à 8h30 à l'aéroport de Bruxelles-National (Zavemtem)

    Si vous n'avez pas encore signez la lettre de soutien, signez-la!!!!!


  • 28 juin 1998 : Sursis pour Sémira Adamu

    occupation@infonie.be

    Communiqué du collectif contre les expulsions

    A diffuser svp

    28-06-98

    Sémira Adamu a gagné son sursis

    Ce dimanche 28/06 était prévu l'expulsion de Sémira Adamu vers Lomé (Togo) via le vol de 10H50.

    Semira Adamu a 20 ans, elle est nigériane. Sa belle-mère (ses parents sont morts) veut la marier de force à un homme de 65 ans, qui pourtant a déjà trois femmes. Refusant cet avenir, elle síest enfuie vers le Togo. Elle a du le faire plusieurs fois. Son (futur ?) époux, qui a le bras long, a réussi à la ramener. Comme même au Togo elle ne trouvait pas la paix et la sécurité, elle a choisit de partir plus loin. Elle est arrivée en Belgique le 25 mars de cette année. Directement transférée et incarcérée au centre fermé 127 bis, à Steenokerzeel, elle a attendu son permis de séjour, mais sa demande díasile a été déboutée. La Convention de Genève ne couvre pas son cas. Son avocat a introduit un dernier recours auprès du Bourgmestre de Steenokerzeel et du ministère de líintérieur, sur base díarguments humanitaires (article 9.3). Les chances de voir aboutir ce recours sont aléatoires. Qui plus est, celui-ci níest pas suspensif.

    Sémira avait manifesté son intention de ne pas se laisser embarquer à bord car elle craint toujours pour son intégrité physique et morale en cas de retour au Togo.

    Des membres du collectif contre les expulsions se sont rendus au camp 127bis de Stenokerzeel et ont réussi à avoir un contact (à travers le fourgon blindé) avec elle, contact rapidement empêchés par les gardiens du camp.

    Sémira était ensuite amené (vers 8h30) à l'aéroport où elle était remise entre les mains de la gendarmerie.

    Cette dernière refusait tout contact avec la détenue.

    Par ailleurs, dès 8h30, une trentaine de sympathisants se chargeaient de prévenir les passagers et d'entrer en contact avec la Sabena pour leur demander de refuser l'embarquement de force de cette personne, le tout sous le regard de la vingtaine de gendarmes mobilisés à notre attention.

    Alors que dans un premier temps la gendarmerie assurait que l'expulsion aurait lieu coûte que coûte, vers 9h30, un responsable de la Sabena affirmait que "la compagnie ne procéderait à aucun embarquement de cette personnes aujourd'hui pour des raisons de sécurité".

    Ces propos était confirmés peu de temps après par les dires du pilote de l'avion.

    Le collectif contre les expulsions appelle le Ministre de l'Intérieur et l'Office des Etrangers à ne pas persévérer dans l'erreur que constituerait l'expulsion de Sémira et à tout faire pour régulariser sa situation.

    Cette revendication est soutenue par des centaines d'associations et plus de 250 personnes du monde entier.

    Nous poursuivrons nos actions pour sa régularisation et restons vigilants à ce que l'Office des Etrangers ne déporte pas Sémira.

    Nous demandons l'arrêt immédiat de toutes les expulsions!!!

    Ne pas avoir les "bons" papiers en poche n'est pas un crime. Refouler, enfermer arbitrairement et expulser par la force des êtres humains, hommes, femmes et enfants parce qu'ils n'ont pas : oui!

    Contacts:

    Collectif contre les expulsions
    2-4 Avenue de la Porte de Hal
    1060 Bruxelles
    Tel: 544.18.18.
    Fax: 779.59.00.
    E-mail: kesako@infonie.be


  • 1er juillet 1998 : Agenda du collectif bruxellois contre les expulsions

    occupation@infonie.be

    Communiqué du collectif bruxellois contre les expulsions.

    2-4 Avenue de la Porte de Hal
    1060 Bruxelles
    Tel: 02/544.18.18.
    Fax: 02/779.59.00.
    E-Mail: kesako@infonie.be

    Agenda.

    Nouvelles de Sémira Adamu.

    Elle est toujours au Centre fermé de Stenokerzeel où elle risque à nouveau l'expulsion. Nous sommes en contact journalier avec elle mais il se peut que l'Office des étrangers ne la prévienne pas du jour de son expulsion. Nous irons donc à tous les vols pour Lomé. Un appel est lancé pour renforcer (vu l'urgence) la campagne de soutien. Cette campagne marche très bien partout sauf en Belgique. Il faudrait donc diffuser, imprimer, faxez,... cet appel au maximun. Plus de 250 messages de soutien ont déjà été envoyés au Minsitre de l'Intérieur. Un autre moyen de renforcer la pression sur le Ministre serait de la faire parrainer par une personnalité: Nous espérons que ce sera fait pour la fin de la semaine. Il y est possible de sauver Sémira de l'horreur qui l'attend dans son pays. Consacrer-y quelques minutes!!!. Le texte de soutien est en attachement

    Fax du ministre de l'intérieur: 02/21979.30.

    Fax de l'Office des Etrangers: 02/205.54.64.

    Expulsion empêchée ce mardi 30/6

    L'information commence à circuler au sein de Stenokerzeel de notre présence et de notre action à l'aéroport. Ce mardi matin, nous étions présents pour l'expulsion de 3 personnes nigériennes.

    L'office des Etrangers avait pris des mesures de sécurité incroyable: des dizaines de membres de l'Office des Etrangers ainsi que des policiers en civils escortaient le fourgon.

    Nous avions prévenu le pilote qu'il y aurait des "troubles" dans son avion s'il acceptait de décoller avec à son bord les 3 personnes expulsées.

    Et c'est ce qu'il se produisit: les passagers et les expulsés commencèrent à mettre un "boxon" monstre dans l'avion. Le pilote de l'avion demanda donc à la gendarmerie de "reprendre" les 3 personnes.

    Action ce Jeudi 2/7 à 8h30 à l'aéroport.

    Venez nombreux!!!!

    5) Soirée-Concerts contre les lois racistes ce Dimanche à 20h00 au Centre social, 2-4 Avenue de la Porte de Hal.

    Si vous voulez aider financièrement le collectif: 063-93349672-71 avec comme communication "colectif contre les expulsions".

    A bientôt.

    Le collectif contre les expulsions.


  • 16 juillet 1998 : Nouvelles de Sémira Adamu

    occupation@infonie.be

    le comité de soutien à Sémira Adamu
    2-4 Avenue de la Porte de Hal
    1060 Bruxelles.
    kesako@infonie.be

    Nouvelles de Sémira Adamu

    Voici plus d'un moins, une jeune nigérienne téléphonait pour nous annoncer qu'elle craignait d'être déportée. Elle nous racontait à cette occasion son histoire.

    Sémira Adamu a 20 ans. Sa belle-mère (ses parents sont morts) veut la marier de force à un homme de 65 ans, qui pourtant a déjà 3 femmes. Refusant cet avenir, elle s'est enfuie vers le Togo. Elle a du le faire à plusieurs reprises mais son prétendant , qui a le bras long, a réussi à la ramener. Comme, même au Togo, elle ne pouvait trouver la paix et la sécurité, elle a choisit de partir plus loin.

    Elle est arrivée en Belgique le 25 Mars 1998. Directement transférée et ioncarcérée au centre fermé de Steenokerzeel, elle y a attendu son permis de séjour.

    Malheureusement, sa demande d'asile a été déboutée. L'Office des Etrangers considère que la Convention de Genève ne couvre pas son cas.

    Son avocat, Me Steven Alcock, a alors introduit un recours pour raisons humanitaires, sur base de l'article 9.3 de la loi sur les étrangers. La réponse notifiée n'a pas encore été envoyée mais la personne en charge du dossier de Sémira à l'Office des Etrangers a déjà répondu négativement.

    Elle affirme que ce recours n'est pas recevable car Sémira n'aurait jamais accédé sur le territoire belge, considérant le centre 127bis comme une zone de transit. Pour toute réponse à Me Alcock, qui lui faisait remarquer que la jurisprudence considère le 127bis comme territoire belge, l'employée de l'Office des Etrangers lui a fait savoir que ce n'était pas son problème. Néanmoins, Sémira Adamu est bel et bien régularisable. Son sort dépend de la bonne volonté de l'Office des Etrangers et du ministre de l'Intérieur Louis Tobback.

    Interpellés par son cas, nous avons directement crée un comité de soutien à Sémira Adamu. Un appel à soutien a été lancé, qui a récolté plus de 400 réponses d'individus de Belgique et d'ailleurs (de la France à l'Uruguay) et d'associations diverses (principalement féministes et de droits de l'homme).Parmi les signatures, notons celles de Anne-Marie Lisin, Vincent Decroly, J-P Brilmackers, du Mrax, du mouvement des Jeunes Socialistes, collectif contre l'exclusion et des dizaines d'organisations internationales,...)

    Soucieux de mettre un maximum de chances dans le camp de Sémira, le comité a demandé à Lise Thiry (virologue et ancienne sénatrice) de devenir la marraine de Sémira, ce qu'elle acceptait généreusement. Une demande de visites a été adressée à l'Office des Etrangers, mais elle était refusée sans justifications. Elles doivent se contenter pour l'instant de communiquer par téléphone.

    Sémira a failli être expulsée le 28 Juin en direction de Lomé. Celle-ci a pu être empêchée grâce à l'intervention du CCE. Lors d'un entretien téléphonique avec Me Alcock ce vendredi 10 Juillet, l'Office des Etrangers affirmait que Sémira pouvait toujours être expulsée du jour au lendemain. Il estime aussi ne pas avoir à communiquer la date prévue pour sa déportation, malgré une obligation légale. Qui plus est, il semble que toute demande de visite à Sémira soit depuis lors refusée, son avocat étant seul autorisé à la voir.

    De plus, il apparaît que Sémira est victime de mesures de répression de part le simple fait de ses contacts avec nous (ses appels sont sous écoute, ellle a été changée d'aile (pas qu'elle soit isolée des personnes qu'elles cotoye,...)

    L'Office des Etrangers ne peut se réfugier en permanence derrière la loi pour justifier l'injustifiable. En cas d'expulsion, Sémira craint à juste titre pour son intégrité physique et morale. Elle bénéficie en Belgique d'un large courant de sympathie et d'une marraine intentionné. Enfin, elle est légalement régularisable.

    Nous attendons de l'Office des Etrangers qu'il accorde à Sémira son permis de séjour afin qu'elle puisse enfin vivre en sécurité et dans la paix en Belgique.


  • 21 juillet 1998 : Action contre les expulsions, expulsion de Sémira empêchée

    ccle@altern.org

    1/ ACTION CONTRE LES EXPULSIONS.

    RDV ce Jeudi 23 à 10Heures à la Place Rogier à 1000 Bruxelles au pied des pyramides. Venez Nombreux...

    2/ SEMIRA.

    Pour rappel, Sémira fuit un mariage forcé au Nigéria. Sa demande d'asile a été refusé. Sémira Adamu a de nouveau faillit être expulsée. Ce matin à 7 heures, elle a été réveillé pour être embarqué en 5 minutes dans un fourgon de l'office des Etrangers. Direction: l'aéroport. Le cas de Sémira étant connu de beaucoup grâce à la campagne menée par le comité de soutien à sémira (400 pétitions dont de nombreuses personnalité, Lise Thiry comme marraine,...), l'Office avait pris des mesures de discretion.

    L'office des Etrangers n'a prévenu (comme il le fait dans beaucoup de cas) ni Sémira, ni son avocat de la date et heure d'expulsion, Sémira a été embarquée en 5 minutes sans pouvoir se laver ni prendre quelques effets personnels...

    De plus, les téléphones du centre de Stenokerzeel ont été coupé jusqu'à 10h50, heure de départ de l'avion.

    Pour faire face à cette éventualité, le collectif bruxellois contre les expulsions a décidé de se rendre à l'aéroport tous les jours où un départ pour Lomé a lieu. Nous étions donc présent (sans savoir que Sémira était dans l'avion) à l'aéroport pour discuter avec les passagers et le pilote de l'éventualité de l'expulsion.

    Sémira a refusé de monter tranquillement dans l'avion. Que s'est-il passé? Des passagers ont-ils refuser de s'assoir tant que Sémira était dans l'avion et le pilote a refusé de la laisser à bord...??? Nous ne savons pas. Nous n'avons pas de contact avec Sémira (qui est retourné au centre de Stenokerzeel) qui a été placée en cellule d'isolement.

    Nous vous demandons de bien vouloir faire pression sur le centre de Stenokerzeel pour qu'elle soit sortie directement des cellules d'isolement.

    Le numéro de téléphone du centre de Stenokerzeel est le suivant :02/759.42.99., le fax :02/759.81.68.

    Merci et à bientôt.

    Le colelctif bruxellois contre les expulsions.
    2-4 Avenue de la Porte de Hal
    1060 Bruxelles.
    Tel: 02/544.18.18.
    Fax: 779.59.00.
    E-Mail ccle@altern.org


  • 22 juillet 1998 : Manifestation de protestation au centre 127 Bis de Stenokerzeel et évasion de 32 détenus

    ccle@altern.org

    Communiqué de Presse du collectif contre les expulsions
    22-07-98. 6h30.

    Manifestation de protestation au centre 127 Bis de Stenokerzeel.
    Evasion des détenus du centre.

    Profitant du 21 Juillet, l'Office des Etrangers a tenté d'expulser Sémira Adamu. Pour rappel, Sémira Adamu a fuit le Nigéria où l'on tentait de la marier de force à un homme de 65 ans qui a déjà plusieurs femmes. Elle est arrivée en Belgique, il y a quelques mois, et a directement été transférée au centre fermé de Steenokerzeel. Sa demande d'asile a été refusée. La convention de Genève ne couvrirait pas son cas. Son avocat a introduit un recours pour raisons humanitaires mais celui-ci n'est pas suspensif. Sémira a déjà failli être expulsée une première fois il y a quelques semaines. Lorsque nous avons appris son histoire, nous avons directement créé un comité de soutien qui a recueilli plus de 400 signatures d'organisations internationales et de personnalités (telles que par exemple JP Brilmaker, V.Decroly, AM-Lisin, W. Taminiaux.,...).

    La virologue de renom (et ancienne sénatrice) Lise Thiry acceptait de devenir sa marraine mais mystérieusement l'Office des Etrangers lui refusa toute visite. Depuis un petit temps, Sémira faisait l'objet de représailles dues à ses contacts avec nous (écoute téléphonique, coups de téléphone interdits, visites refusées, changement d'aile,...).

    Ce Mardi 21 Juillet à 7H00 du matin, des fonctionnaires de l'Office des Etrangers venaient l'embarquer. En 5 minutes, elle fut emmenée à l' aéroport sans pouvoir se laver, prendre ses effets personnels,... Comme d'habitude lors des cas «embarrasants», l'Office des Etrangers n'a pas transmis d'informations concernant la date de son expulsion à son avocat. Le collectif contre les expulsions était néanmoins présent à l'aéroport comme à chaque fois qu'il y a des vols pour Lomé (Togo), pour discuter avec les passagers et le pilote de l'horreur que représentait cette expulsion pour l'intégrité physique et morale de Sémira. Une des passagère à refusé de s'assoir dans l'avion tant que Sémira n' était pas descendue du vol. Le pilote décida dès lors d'optempérer et demanda que Sémira ne soit pas embarqué à bord.

    Elle a apparement subi des mauvais traitement lors des transferts. Elle a été directement mise en cellule d'isolement.

    Pour montrer sa déssaprobation face à cette tentative d'expulsion ainsi que pour lui exprimer sa solidarité, des membres du collectif décidèrent de manifester pacifiquement, flambeau à la main, devant le centre 127Bis. A 22H30, une cinquantaine de personne s'alignaient, flambeau à la main, devant le centre au cris de « Liberté » pour les sans-papiers. Les détenus se mirent à chanter, crier pendant quelques minutes. A partir de ce moment, des « molosses » du centre arrivèrent et commencèrent à tabasser tout le monde : femmes et enfants compris. Les détenus ne se laissèrent pas faire et bloquèrent les portes des cellules. Cet acte de barbarie mit le feu aux poudres : les détenus commencèrent à casser les fenêtres et s'évadèrent par dizaine. Nous avons été les témoins de ces faits qui durèrent quelques minutes. Ces évasions appelent plusieurs commentaires.

    1. Les personnes incarcérés dans les centres fermés n'ont commis aucun délit si ce n'est de vouloir fuir les persécutions ou la misère. Ils sont pourtant incarcérés dans de véritables camps de concentration pendant des période pouvant aller jusqu'à 8 mois. Le tout dans des conditions qu'on croyait d' un autre âge.

    2. La politique du gouvernement belge est une véritable politique de déportation » (c'est d'ailleurs le terme offiel).

      Chaque demandeur d'asile est considéré comme un fraudeur en puissance; les demandes d'asile sont traités de manière arbitraire et inique par une administration au service de la politique de son Ministre. L'objectif annoncé de « 15.000 expulsions par an » par le ministre Tobback ne fait que renforcer ce phénomène.

    3. Vouloir s'évader de l'horreur que constitue ces camps est tout à fait légitime d'autant plus quand au bout du terme de la détention ce sera le retour à la persécution ou à la misère.

    Nous soutenons donc moralement les évasions de la trentaine de sans-papiers qui se sont évadés.

    17 personnes présentes ont été arrêtées et enfermé d'abord au centre 127Bis puis à la Gendarmerie de Zaventem. Elle passeront ce mercredi 22 Juillet à 9H00 devant le substitut du Procureur du Roi. Nous demandons leur libération immédiate.

    Jeudi 23/7 à 11H00 Manifestation pour la régularisation des sans-papiers à la Place Rogier. Org : collectif contre les expulsions, komité tegen uitwizzingen, Aktiegroep recht op vluchten.)

    Contacts :
    Collectif Contre les Expulsions.
    2-4 Avenue de la Porte de Hal
    1060 Bruxelles.
    Tel : 02/544.18.18. (exceptionnelement aujourd'hui 02/503.39.98.)
    Fax : 02/779.59.00.


  • 4 août 1998 : URGENT: Soutien aux inculpés de la manifestation du 21 juillet à Steenokerzeel

    ccle@altern.org

    URGENT

    Objet: Soutien aux inculpés de la manifestation du 21 juillet au Centre fermé de Steenokerzeel

    Madame, Monsieur,

    Ce 21 juillet, vers 22 heures, le Collectif contre les expulsions organisait une marche aux flambeaux pour attirer l'attention sur le cas de Sémira Adamu, menacée d'expulsion et maintenue depuis le matin en cellule d'isolement; et ce malgré qu'elle ait subit des mauvais traitements. En effet, le matin même, profitant de la fête nationale, l'Office des étrangers tentait d'expulser Sémira; mais ce plan échoua suite au refus d'une passagère et du pilote de l'avion de se rendre complice de cette expulsion. Pour rappel, Sémira Adamu a fuit le Nigéria où l'on tentait de la marier de force à un homme de 65 ans qui a déjà plusieurs femmes. Elle est arrivée en Belgique il y a quelques mois et a été directement transférée au centre fermé de Steenokkerzeel. Sa demande d'asile a été refusée, son avocat a introduit un recours en vue d'une régularisation pour raisons humanitaires, mais celui-ci n'est pas suspensif. 400 signatures d'organisations internationales et de personnalités (Vincent Decroly, Anne Marie Lisin, W Taminiaux, Jean Pierre Brilmaker) ont été rassemblées par un comité de soutien, ce qui n'a pas empêché les mesures d'isolement et de répression. Lise Thiry, virologue de renom et ancienne sénatrice, est sa marraine.

    La marche avait pour objectif de demander que Sémira puisse consulter un médecin et sortir de sa cellule d'isolement. Les faits qui ont suivis n'était nullement, contrairement à ce qui est affirmé dans les médias et par la gendarmerie, prévus par les manifestants: en l'occurrence, l'évasion d'une trentaine de réfugiés. Cet événement résulte d'après nous d'une excitation compréhensible de la part des personnes enfermées, augmentée par la réaction des gardiens.

    Dix sept personnes ont été arrêtées et sont présentées comme un commando. Elles sont actuellement détenues et risquent des inculpations graves alors qu'elles venaient simplement manifester pacifiquement leur soutien.

    Ce pourquoi, nous faisons appel à votre solidarité vis-à-vis des personnes arrêtées. Nous insistons sur le fait que la réaction doit être rapide et massive.

    Nous joignons à ce fax une lettre type à envoyer au Procureur du Roi De Jemeppe et au Juge d'Instruction Vandermeersch aux numéros suivants: 02/508.72.04. et 02/508.71.61.

    Contact: 539.04.55.


    A l'attention du Procureur du Roi de Jemeppe,
    ainsi qu'au Juge d'Instruction Vandermeersch,

    Bruxelles, le 23 juillet 1998.

    Le Collectif contre les expulsions d'étrangers avait décidé de mettre sur pied une marche aux flambeaux pacifique ce 22 juillet 1998 à Stenokkerzeel au centre 127bis en vue d'apporter un soutien notamment à Sémira Adému, actuellement mise au cachot vu son refus d'être expulsé. Cette jeune fille de 20 ans avait également signalé avoir été victime de mauvais traitements.

    Cette manifestation a cependant donné lieu à une réaction à l'intérieur du 127bis suite à l'intervention des gardiens. Des vitres ont volé en éclats et des étrangers ont fui. En aucun cas, les manifestants ne peuvent être déclarés responsables d'un quelconque acte de participation.

    Nous nous étonnons dès lors d'apprendre que des inculpations, voire des mandats d'arrêts seraient envisagés. Nous vous demandons de bien vouloir considérer au contraire que le droit de manifester ses opinions doit être garanti en Belgique, surtout lorsque des personnes en danger comme Semira demandent assistance. Ce devoir de secours à l'égard de personnes dont la voix n'est plus entendue par les instances chargées du séjour des étrangers nous paraît un devoir citoyen.

    Il appartient à l'Etat et particulièrement au moment du rapport critique de la commission sénatoriale de s'interroger sur les motifs qui poussent les étrangers détenus au centres 127bis à des actions désespérées.

    Nous vous remercions dès lors de bien vouloir nous informer des suites qui seront données.

    Veuillez agréer, Monsieur le Procureur, Monsieur le Juge, l'expression de nos sentiments distingués,

    Association:
    Nom du responsable:
    Signature: