Nous, les sans-papiers, nous adressons à vous, manifestants du 17 Octobre.

NOUS SOMMES ICI, NOUS SOMMES D'ICI !

Vous manifestez aujourd'hui pour défendre et améliorer les services publics,
c'est à dire pour défendre l'égalité d'accés de tous, même du plus pauvre,
à des choses aussi fondamentales que par exemple, l'éducation ou la santé.
Votre combat nous touche car, même pour nous qui sommes sans-papiers et donc
privés de la plupart des droits, nous bénéficions ne serait-ce que par nos
proches de
l'existence de ces services publics. Certains d'entre-nous ont un conjoint
français ou
étranger en situation régulière. Plusieurs d'entre-nous ont des enfants qui
sont
nés ici et y ont grandi. Ils ont la chance de pouvoir aller à l'école, à
égalité
avec tous les autres, ils y apprennent à devenir les citoyens de la France
de demain.

Ce droit d'envoyer nos enfants à l'école est le seul droit que nous
ayons aujourd'hui. Il est d'ailleurs remis en cause par une commission
parlementaire.

Nous sommes en France depuis plusieurs années. Nous avons choisi de rester
parce que
nous avons fait notre vie ici. Mais les durcissements successifs des lois
nous font
vivre aujourd'hui dans la peur et la misère, nous privant de tout droit.
Nous avons tous multiplié les démarches en Préfecture. Nous nous sommes chaque
fois heurtés aux refus de l'administration.

Aujourd'hui, nous avons décidé de mettre fin à notre silence à nos angoisses
et à
notre détresse.

Nous avons constitué un collectif toulousain de sans-papiers pour
affirmer au grand jour que nous existons et que nous voulons voir
reconnaitre notre
droit de vivre en toute légalité en France.

Nous demandons le droit de continuer à vivre en France, individuellement ou
en famille, dans des conditions décentes humaines et légales.

Nous ne voulons plus vivre cachés à cause de lois complexes et injustes
dont l'application est souvent arbitraire.

Les parents étrangers d'enfants français, par leur grève de la faim à
l'église du Sacré
Coeur, ont obtenu à Toulouse leur régularisation, en mai dernier.
Comme eux et avec ceux de Saint Bernard et tous ceux qui, comme nous,
s'organisent collectivement
dans beaucoup de villes, nous demandons la régularisation de nos situations
avec
des titres de séjour durables afin de ne pas être condamnés à une précarité
désespérante
et humiliante.

Nous, les sans-papiers, avons pris la parole, aidez nous pour qu'on ne nous
la reprenne pas.

Le Préfet de la Haute-Garonne n'a toujours pas répondu à notre demande de
rencontre,
le gouvernement multiplie les provocations contre ceux de Saint Bernard.
Face à cette intransigeance, nous sommes plus que jamais convaincu de la
nécessité de continuer notre combat. Nous ne nous laisserons pas priver de
parole.

Le Collectif Toulousain des Sans-Papiers.

Notre Collectif est soutenu par : AEFTI, APIAF, Ayda, CCFD, CIDES, Cimade,
Comité de
coordination (ATS, AMIS, CMSSM), CSF, DAL, Droit pour tous, Enseignants pour la
Paix, JRE, MRAP, Le Cri, LDH, Le Manifeste, Partenia, Pastorale des Migrants,
Ramonville Citoyenne, Ras le Front, Réseau de Solidarité avec les Femmes
Algériennes,
SOS Racisme, Survie,TO7, Vivre Mieux, AGET-UNEF, FSU (SNUIPP-SNES), SAF, SM,
SUD (PTT,
CRAM, CRC santé, ƒducation, ƒtudiants, Rail, Service Public, Trésor),
UD-CFDT, UD-CGT,
UNEF-ID. AREV, CAP, JC, JCR, LCR, Les Verts31, MJS, Mouvement des citoyens,
Partisan,
PCF, PS, UEC, Union des écologistes.

Vous pouvez nous contacter et nous soutenir :

Collectif Toulousain des Sans-Papiers , 3, Cheminement Auriacombe, 31100
Toulouse

Tel: 05 61 43 02 18, Fax: 05 62 14 61 57
Chéques à l'ordre de :SOS Racisme (mention Collectif Sans-Papier)

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