Date: Wed, 28 Aug 1996 00:15:05 +0200 (MET DST)
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To: pajol@bok.net
From: patrice.deramaix@infoboard.be (Patrice Deramaix)
En réaction à l'intervention des forces de police , je vous communique le
texte de la lettre ouverte que j'ai adressée ce dimanche 25 août au
président Chirac et au ministre Juppé.
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A Monsieur Jacques Chirac
President de la Republique Francaise
Palais de l'Elysee
75008 Paris
A Monsieur Alain Juppe
Premier Ministre de la Republique Francaise
Hotel Matignon
rue de Varenne
75007 Paris
Monsieur le président
Monsieur le ministre
Honte, indignation, colère... tels sont les sentiments que j'ai éprouvés en
voyant, ce soir, les images télévisées de l'expulsion des Africains de
St-Bernard.
Leur volonté n'était autre que de vivre dignement, de travailler dans la
légalité et en jouissant de leurs droits sociaux, d'être reconnus comme
partie intégrante d'une société qui se réclame des droits de l'homme et de
la liberté. A ces hommes et ses femmes qui sont entrés légalement et on vécu
paisiblement en France, mais que les effets rétroactifs d'une législation
pour le moins maladroite ont rejeté dans l'irrégularité administrative, vous
n'avez trouvé d'autre recours que la violence.
Sans doute est-il du devoir de l'exécutif de faire respecter la loi, mais il
est du devoir du législateur d'établir une législation cohérente et humaine.
A ce devoir vous avez failli.
Dans une nation démocratique, l'Etat ne peut légiférer que dans le respect
de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Ces derniers viennent
d'être gravement bafoués.
Il ne m'appartient pas de spéculer sur les raisons politiques de votre
geste, je constate toutefois que les mouvements les plus antidémocratiques
de votre pays - comme le Front national - se réjouissent des expulsions à
lesquelles vous avez procédé... Est-ce en flattant l'électorat de
l'extrême-droite que vous comptez défendre la démocratie en Europe ?
En raison de la richesse de sa culture, de sa tradition d'humanisme
philosophique et social, la France compte beaucoup d'admirateurs et d'amis,
dont j'en suis... En persistant dans la voie que vous lui avez fait
emprunter, la France pourrait perdre beaucoup de ses amis dans le monde, en
Afrique ou ailleurs...
Veuillez accepter l'assurance de toute ma considération
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fin de la lettre
J'aimerai vous exprimer toute ma sympathie et ma solidarité quant à votre
action.
Patrice Deramaix, de Bruxelles