Coordination 93 de lutte pour les sans papiers
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93200 Saint-Denis
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130 SANS PAPIERS
OCCUPENT LA BASILIQUE DE SAINT DENIS
Saint Denis le 17 août 2002
Les Sans papiers de la Coordination 93 occupent depuis samedi 17 août 2002 à 15 heures la Basilique de Saint Denis. Ils entendent par là mobiliser l'opinion publique pour obtenir de la Préfecture de la Seine Saint Denis qu'elle applique réellement toutes les possibilités de régularisation qu'offre la loi de mai 1998 :
- en acceptant « tout moyen » de preuve de séjour (« attestations, documents administratifs ou privés, ou toute autre pièce justificative »), sans pratiquer ni rejet arbitraire ni suspicion systématique sur les documents présentés ;
- en étendant la notion de « liens familiaux » en France au-delà de la stricte famille nucléaire ;
- en prenant en compte les « liens personnels » que les célibataires tissent quotidiennement avec des citoyens français sur leurs lieux de résidence et de travail, au sein des associations, dans leurs rapports d'amitié, etc. ;
- en examinant avec humanité la situation des femmes qui ont dû fuir outrages et violences dans leurs pays d'origine ;
- en mettant en uvre un droit d'asile (politique ou territorial) digne des traditions de la France et sensible aux persécutions de tous ordres subies par les demandeurs ;
- en anticipant largement le nouvel accord franco-algérien (signé en juillet 2001 et pas encore ratifié par le Parlement), qui fait bénéficier les Algériens des mêmes droits à la régularisation que les autres ressortissant étrangers.
Ils veulent aussi faire partager leurs vives inquiétudes devant les orientations annoncées par le nouveau gouvernement Raffarin-Sarkozy-Perben sous couvert de la politique du « tout sécuritaire » : multiplication des contrôles (y compris par les GIR), expulsions groupées (= charters), installation d'une Chambre du Tribunal de Bobigny en zône d'attente de Roissy (c'est-à-dire une zône de non-droit, interdite au public).
Les étrangers sont plus que jamais condamnés à la double menace de l'expulsion et de l'exploitation : les négriers les traitent comme des esclaves, les policiers les traquent comme des criminels.
Les Sans papiers du 93 attendent de la population de la Seine Saint Denis, au sein de laquelle ils vivent, travaillent, se marient, élèvent leurs enfants, qu'elle rejette à leurs côtés cette complicité inacceptable entre politique et esclavagisme.
Ils lui demandent de leur rendre visite à la Basilique et de les aider matériellement et politiquement dans les initiatives qu'ils vont prendre au cours de cette occupation, en particulier de les accompagner massivement à la Manifestation nationale qui commémorera le 24 août à Paris le sixième anniversaire du sinistre « coup de hache » de l'église Saint Bernard.
L'été 1996, les « clandestins » sont devenus des Sans papiers.
Il faut, cet été 2002, qu'ils soient reconnus comme des Citoyens.
La Coordination 93 de lutte pour les sans papiers