Collectif de sans-papiers Maison des Ensembles 3-5 rue d'Aligre 75012 Paris Métro : Faidherbes Tél : 01.46.28.26.44
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27 août 2000 | [bok.net/pajol] |
Le 28 Août 1999 nous étions 2000 sans papiers à nous installer à la Maison des Ensembles. Le 1er Septembre, une trentaine de nos camarades occupaient pacifiquement le siège des Verts. Il s'agissait de les interpeller, ainsi que les autres partis politiques de la gauche, sur notre situation. Trois mois après, un protocole a été signé : les verts s'engageaient à soutenir jusqu'à terme la régularisation des 352 membres permanents du collectif des sans papiers de la MdE. Cette logique ne consistait pas à sacrifier le restant de nos camarades mais plutôt de compter sur ceux qui ont réellement envie de se battre.
En janvier 2000 nous avons décidé d'envoyer une équipe de 20 personnes, d'entre nous, participer au nettoyage d'une des plages polluée par l'Erika. Pour nous, cela correspondait à un devoir de citoyen en France. Après ces épisodes, nous avons été reçu, à plusieurs reprises, à l'Assemblée Nationale. Malgré le soutien de plusieurs groupes parlementaires ( Communiste, RCV, Socialiste, UDF et Verts ) nous étions, de nouveau, confrontés à une situation de blocage. Par ailleurs, nous avons été victimes de plusieurs attaques de manigances politiciennes qui essayent de dresser le quartier d'Aligre, du moins dans ses représentants les plus extrémistes et les moins tolérants et incompréhensifs, contre notre présence dans la Maison des Ensembles. Nous reconnaissons que, quelquefois, en partant à nos rassemblements bi-hebdomadaires, les jeudi et samedi, nous faisons beaucoup d'animation donc, beaucoup de bruit, dans le quartier. Mais, on ne peut pas faire d'omelette sans casser des oeufs !
Aujourd'hui, tous nos dossiers sont bloqués au Ministère de l'intérieur sous de fallacieux prétextes : vacances, insuffisances de matériels ou de personnels, transmissions de services à services, ... Nous sommes déterminé à nous battre jusqu'à la régularisation de tous nos camarades car il s'agit, pour nous comme tout le monde, de pouvoir travailler et vivre comme tout le monde.
Nous continuerons à lutter, à notre manière, en nous rassemblant tous les jeudi et samedi de 17 à 19 heures place du Châtelet. Nous espérons ainsi attirer l'attention de l'opinion publique, souvent mal informée sur notre situation, et briser la fausse image que certains(nes) journalistes transmettent de nous.
Nous sommes conscients de l'importance des très prochaines échéances électorales et c'est pourquoi nous nous organisons avec tous les sans papiers des autres collectifs, de France et de Navarre, pour utiliser ceux qui veulent nous utiliser. Quand l'intérêt individuel ou partisan s'oppose à l'intérêt collectif, l'arbitraire se révèle en opprimant, encore plus, les plus fragiles de notre société : les sans papiers, les chômeurs, les sans logis, les sdf, ...
L'heure est à la mobilisation ! La victoire des victimes, sans papiers en tête, triomphera malgré les actions des mal-intentionnés.