Juillet 1998

Vendredi 31 juillet 1998

Le Ministère de l'Intérieur tombe le masque : l'"accord" passé le 16 juillet avec le Troisième collectif pour mettre fin à la grève de la faim n'est qu'un leurre. Sept des vingt-neuf grévistes, ainsi que trois de leurs conjoints, ne sont pas régularisés.

Mercredi 29 juillet 1998

15h, à Paris, la coordination nationale des sans-papiers organise un méga-rassemblement devant l'hôtel Matignon. Contact coordination nationale 94, rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris, tél./fax: 01 49 23 15 43, compte bancaire: CMDP 801 87 841. Environ 3.000 personnes sont venues interpeller Jospin, plus que jamais barricadé dans sa politique d'allégeance au lobby xénophobe. Une délégation de dix sans-papier-e-s a été reçue pour déposer des listes de gens à régulariser. Matignon a proposé de collecter sur place les refus reçus par les sans-papiers présents, les sans-papier-e-s ont répondu que ce genre de chose ne se traite pas dans la rue (Thomas.Giry@ens.fr).
Le Troisième collectif a rejoint la manif sur ces entrefaites, après avoir manifesté à environ 1.000 (dixit E. Terray) devant le Ministère de l'Intérieur, après un défilé du temple des Batignolles à la Place Beauveau, pour dénoncer la félonnerie du Ministère de l'Intérieur.

Du 24 juillet au 2 août 1998

Campement d'été à la frontière Allemagne-Pologne. En Allemagne, "Kein Mensch ist illegal" organise une super-méga-semaine d'agitation totale à la frontière du pays vers l'est, dans un campement près de Görlitz :
• du vendredi 24 au dimanche 26 : big rave organisée par Radical rave, des spécialistes du genre...
• lundi 27 juillet : première journée d'information, distribution de tracts, caravane circulant dans la ville
• mardi 28 juillet : inauguration d'un monument à la gloire des militants engagés dans la lutte contre les expulsions, campagne contre les "Bürgerwehren" qui dénoncent des réfugiés auprès de la police
• mercredi 29 juillet : action de soutien aux chauffeurs de taxi poursuivis pour avoir transporté des réfugiés
• jeudi 30 juillet : journée anti-fasciste (les groupes néo-nazis prospèrent dans la région de Görlitz)
• vendredi 31 juillet : action contre la police des frontières allemande, blocage de l'héliport
• samedi 1er août : final, jeu-sans-frontière près de la rivière Neisse, cinéma en plein air, avec la partitipation de Mogniss et l'agence IM'média, etc.

Contact [ueber die grenze], grenze@crg.net. Site Web : http://www.contrast.org/borders/kein.

Samedi 25 juillet 1998

OCCUPATION A ORLÉANS. Occupation de la cathédrale par des sans-papiers qui constituent 164 dossiers de demande de régularisation à la préfecture du Loiret.
Grande manifestation à Paris. 14h, place Clichy, pour la régularisation de tous les sans-papiers, à l'appel du 6ème collectif de sans-papiers, c/o Gruppe - 45, rue Censier, 75005 Paris, Tel : 06 81 09 13 03, Fax : 01 45 87 02 08. Environ 1.500 manifestants ont crié leur colère : "des papiers pour tous !" dans une longue marche de 4 heures entre la place de Clichy et la Place de St. Augustin. Aux sans-papiers et aux soutiens en lutte depuis longtemps s'est joint un nouvau collectif qui vient d'être formé : le 8eme collectif. Il regroupe 2.000 travailleurs (euses) de Chine. Ils demandent des papiers, mais aussi ils dénoncent leur double esclavage. Ils doivent se contenter des salaires de misère... sur lequel les passeurs prélèvent encore leur rançon (jb@hol.fr).
Les sans-papiers de l'église Saint-Paul à Nanterre vous invitent à un repas-partage à l'église Saint Paul, 55, avenue Emile Zola, 92000 Nanterre, tél.: 06.60.09.78.96 / 06.60.74.41.15 (contact romain.treppoz@ac-versailles.fr).

Vendredi 24 juillet 1998

Urgence!!! 19h30, au 32, rue du Fbg. Poissoniere, métro Montmartre ou Bonne Nouvelle, une réunion soutiens/sans-papiers est organisée. En effet il y a URGENCE !!! Il y a encore 16 sans-papiers de Saint-Bernard non-régularisés, ils veulent agir, ils ont besoin de notre soutien (syndicats, assocs, organisations, individus...), pour préparer la manifestation de la place Clichy le lendemain. Alors il faut VENIR ABSOLUMENT (parlez en autour de vous !)
De 16h à 17h, manifestation comme tous les vendredis devant la préfecture des Hauts de Seine à Nanterre, organisée par les sans-papiers de l'église Saint-Paul, tél.: 06.60.09.78.96 / 06.60.74.41.15 (contact romain.treppoz@ac-versailles.fr).

Vendredi 17 juillet 1998

À la demande du comité central d'entreprise de la BNP, et par décision de "justice", les derniers Saint-Bernard seront expulsés du "32". Le collectif appelle à la mobilisation de tous. Le "32" héberge les 20 célibataires que le pouvoir refuse de régulariser ainsi que plusieurs familles (qui, avec des cartes de 1 an, ont évidemment beaucoup de mal à trouver un logement). Le "32" est aussi un point de rencontre et de débats essentiel pour la lutte. Le pouvoir et ses alliés veulent en finir avec les sans-papiers, ne les laissons pas faire ! (contact kwadneuf@club-internet.fr). Envoyez les protestations contre la menace d'expulsion des St. Bernard au fax du CCE de la BNP : 01 40 14 87 07, avec copie au fax suivant : 01 43 52 38 59.
18h, AG à la cathédrale d'Evry pour faire le point sur la suite.


Jeudi 16 juillet 1998

Le rassemblement du 3ème collectif, place Denfert-Rochereau, est annulé, because négotiation en cours avec le gouvernement. AG le soir à 19 heures au Temple des Batignolles, métro Rome ou Place de Clichy (contact jb@hol.fr). Au 30ème jour de la grève de la faim, les grévistes mettent un terme à leur action. Les représentants du 3ème collectif ont signé dans la soirée un protocole d'accord avec le Ministère de l'intérieur portant sur une ré-interprétation des critères applicables pour la régularisation. La quasi-totalité des sans-papiers du 3ème collectif vont être régularisés et la brèche ouverte va permettre la régularisation de plusieurs dizaine de milliers de sans-papiers. Des scènes de liesse ont eu lieu au temple des Batignolles jusqu'à très très tard dans la soirée.
Dans Le Monde, Pasqua demande la régularisation de tous les sans-papiers qui en ont fait la demande...(rires!)

Mercredi 15 juillet 1998

18h, marche du 3ème collectif, de Saint-Michel aux Invalides. Environ 1500 à 2000 personnes, des banderoles, une ambiance de lutte et détermination. Surtout des sans-papiers, peu de soutiens. A l'arrivée aux Invalides, dispositif policier remarquable de parano dans les rues adjacentes. Belle exposition du matériel tout neuf : jambières et genouillères impeccables... fusil accroché dans le dos !

Mardi 14 juillet 1998

PARRAINAGE GÉANT PLACE DE LA BASTILLE. De 14h à 18h, place de la Bastille à Paris, soyez nombreux pour parrainer les sans-papiers déboutés de la circulaire Chevènement qui vont se débattre avec la commission de recours. Renseignements : 01 42 58 82 28. Près de 2000 sans-papiers ont trouvé un parrain, mais il n'y en avait pas assez pour tous les sans-papiers présents.
21h, projection en plein air du film de Jacques Kebadjian "D'une brousse à l'autre", devant le Temple des Batignolles (métro Rome). Près de 300 personnes étaient venues pour cette soirée sympa.

Lundi 13 juillet 1998

Bal chez les sans-papiers de Saint-Bernard. 20h. Venez passer la soirée avec eux au 32, rue du faubourg Poissonnière : bal, buffet, enveloppes surprises, etc. (métro Bonne Nouvelle ou Poissonnière). Tél. 06 85 28 05 48 ou 06 85 18 14 48. C'est peut-être l'une de leurs dernières soirées là-bas, ils doivent être evacués le 17 juillet...
18h, rassemblement place de la Bastille organisé par le 3ème collectif.

Samedi 11 juillet 1998

Fin de l'occupation de la cathédrale d'Evry. A 11h, les soutiens de l'Essonne et les sans-papiers avaient rendez-vous devant la cathédrale afin d'assister un des soutiens pour empêcher qu'il ne soit poursuivi pour les feux rouges qu'il avait grillése en suivant les voitures de la police qui emmenaient Riza. En arrivant à la cathédrale, PLUS PERSONNE..... ou presque. Les Sans-Papiers étaient partis.

Vendredi 10 juillet 1998

18h, une AG était prévue à la cathédrale. Conscients que cette réunion était importante (tournant dans la lutte dans l'Essonne, APRF qui dégringolent, etc.) de nombreux SP et soutiens (environ une centaine de personnes) étaient présents. C'est à ce moment-là que Riza, complétement désespéré a tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant par le feu sur le parvis. Il a été maîtrisé (par les forces de police assistées des pompiers) et emmené à l'hôpital d'Evry. La réunion du coup a été interrompue par les délégués qui ont décidé de la reporter à une date ultérieure.

Du 9 au 12 juillet 1998

Festival de cinéma Résistance de Tarascon. Les sans-papiers sont invités, en particulier Madjiguène.

Mercredi 8 juillet 1998

A 15h (précises), manif du 3ème collectif partant des Batignolles, direction République.

Dimanche 5 juillet 1998

A Evry, les Sans-Papiers organisent un gala de football qui les opposera à tous les jeunes qui le désireront (accès au lieu de rencontre situé dans le parc des Coquibus, en suivant le flèchage au départ de la cathédrale d'Evry, proche de la gare Evry-Coucouronnes)
• 11 h 00 : kermesse (nombreux lots à gagner)
• 13 h 00 : repas (apporter un dessert)
• 15 h 00 : Match de Football
• 17 h 00 : Musique (au rythme des Percuterreux de la Beauce)
• 20 h 00 : Assemblée générale
En Belgique, à 20h, concerts (Intifafa,...) + soirée pour financer le collectif bruxellois contre les expulsions (contact occupation@infonie.be).

Samedi 4 juillet 1998

De 9h à 12h, nouveaux parrainages organisés par le collectif des sans-papiers du Val-de-Marne à la Maison des Syndicats, 11/13 rue des Archives, 94000 Céteil, tél :01 49 80 31 79, fax: 01 43 77 25 12 (contact chdaum@club-internet.fr).

Vendredi 3 juillet 1998

18h. Rassemblement au Temple des Batignolles à Paris, métro Rome, en solidarité avec les grévistes de la faim.
Le gouvernement annonce la création d'une commission d'appel, présidée par Jean-Michel Galabert, pour examiner les recours des sans-papiers déboutés de la circulaire de régularisation.
La commission consultative des droits de l'homme rend son avis critiquant l'application restrictive des critères.

Jeudi 2 juillet 1998

Libération publie un appel Ne jouez pas avec la vie des hommes signé par 80 intellectuels dont Etienne Balibar, Pierre Bourdieu, etc. en soutien aux grèvistes de la faim.