COLLECTIF DE SANS-PAPIERS D'ILE DE FRANCE
Maison des ensembles, 3/5 rue d'Aligre, 75012 Paris
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COMMUNIQUÉ [pajol]

Dans un commuiqué signé "secretariat national" (http://bok.net/pajol/sanspap/coordination/co24-01-99.html) , en date du 24 janvier, des membres du collectif Ile-de-France des sans-papiers sont accusés de faits graves, fallacieux et diffamatoires. Dans un projet de pétition provenant de Montreuil, en date du 27 janvier et non signé, reprenant les mêmes accusations, il est demandé aux organisations de ne plus prêter assistance au collectif régional Ile-de-France, animé par Madjiguène Cissé.

Injuriés et calomniés par des gens qui cherchent à discréditer ceux parmi les sans-papiers qui continuent à organiser la résistance et qui refusent de se ranger dans le consensus avec le gouvernement de Lionel Jospin, nous tenons à réagir et à apporter des clarifications, tout en rappelant que ces événements rentrent dans le cadre des contradictions qui existent au sein de la lutte des sans-papiers, confrontés à la gestion de la nouvelle situation qu'entraînait le retour au pouvoir de la gauche.

En effet, les contradictions dans le mouvement des sans-papiers se sont ainsi exacerbées, car une partie des forces politiques, plus soucieuse de ménager le nouveau gouvernement de gauche plurielle que de porter les véritables revendications des sans-papiers (régularisationde tous les sans-papiers, y compris ceux n'ayant pas déposé une demande, par une carte de dix ans, abrogation de la loi Chevènement et de toutes les lois anti-immigrés, fermeture des centres de rétention, libération des sans-papiers emprisonnés, abolition de la double-peine, l'arrêt des expulsions et le retour des expulsés), ont cherché alors à contrôler la lutte des sans-papiers, surtout sa direction nationale.

Pour ce faire, il falait tout d'abord "neutraliser" ceux parmi les sans-papiers qui continuaient à défendre les revendications légitimes de tous leurs camarades, qui réaffirmaient leur volonté de préserver l'automnomie qu'ils avait conquise de haute lutte, déjà sous le gouvernement Juppé-Debré, et qui poursuivaient, sous le gouvernement de gauche, leur combat selon les mêmes modalités, étant persuadés que seul un rapport de force bien construit et une pression continue pouvaient leur donner des papiers.

Toutes les méthodes ont été expérimentées par ces organisations pour atteindre leurs objectifs:

Que s'est-il passé le vendredi 22 janvier?

Venons-en maintenant à la nouveauté du jour, le projet de pétition datée du 27 janvier et cité plus haut :

Aussi margré toutes les tentatives de divisions, de récupération, nous continuerons la lutte que nous avons commencée voilà près de trois ans, pour la régularisation de tous les sans-papiers. Les embûches sur ce chemin ne feront que nous renforcer dans notre détermination et nous confortent dans l'idée que nous sommes sur la bonne voie. Nous continuerons à aller de l'avant et rien, ni personne ne pourra nous faire renoncer à nos objectifs.

Paris le 28 janvier 1999

Le collectif Ile-de-France des sans-papiers