Paris, le mardi 29 septembre 1998

En lutte depuis le 18 mars 1996, nous avons toujours tenu à rester groupés afin de pouvoir nous organiser, faire valoir nos revendications et obtenir nos papiers. Après l'occupation de la Nonciature, 11 des 16 dossiers qui avaient été refusés par le ministère de l'Intérieur ont été régularisés. Les 5 autres sont toujours victimes de l'arbitraire de l'administration et servent d'otages politiques. 11 autres membres de notre collectif attendent le relèvement de leur interdiction du territoire français (interdiction qui les frappe pour défaut de papier) pour être régularisés.

Le gouvernement de Lionel Jospin, en faisant évacuer le 32 du Faubourg Poissonnière espère ainsi casser la lutte des sans-papiers. Mais la lutte continuera avec tous les autres sans-papiers déboutés de la circulaire Chevènement, victimes des lois xénophobes, qu'elles soient de gauche ou de droite.

Nous, sans-papiers de Saint-Bernard, avons décidé de rejoindre les sans-papiers occupant l'église Notre Dame de l'Espérance depuis le 26 septembre. Nous appelons tous les autres collectifs de sans-papiers, tous les autres sans - sans domicile, sans travail,... - et tous les travailleurs à redoubler de vigilance et à renforcer la mobilisation pour obtenir :

• la régularisation globale de tous les sans-papiers par une carte de 10 ans ;
  
• l'arrêt immédiat des expulsions et le retour des expulsés ;
  
• la fermeture des centres de rétention ;
  
• l'abolition de la double peine ;
  
• la libération des sans-papiers emprisonnés pour défaut de papiers ;
  
• l'abrogation des lois Pasqua-Méhaignerie-Debré-Chevènement.