LES SANS-PAPIERS DE SAINT- BERNARD Tél. : 06 85 28 05 48 / 06 13 89 43 84
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18 février 1999 | [pajol] |
Actuellement, nous sommes encore plusieurs dizaines de milliers de personnes en Europe à vivre dans une situation d'absence totale de droits. Livrés à un patronat sans scrupules, nous travaillons durement, femmes et hommes, dans divers secteurs, de la confection à la restauration, en passant par la manutention ou le gros uvre de chantiers où, affrontant quotidiennement le danger, nous n'avons aucune couverture sociale. Cette situation, si nous laissons faire, deviendra l'ordinaire de l'Europe de Schengen, encore aggravée par Amsterdam.
Des milliers d'entre nous ont été abusés par la circulaire cynique de M. Chevènement, outil politique destiné à diviser et affaiblir notre mouvement, en remettant une vignette d'un an à une partie d'entre nous et en laissant l'autre sur le carreau. M. Jospin, après ses promesses de campagne, a tourné le dos depuis des mois à ses velléités de rompre avec une politique que l'on a cru de droite. La réalité nous oblige à voir qu'un large consensus politicien en rupture avec les volontés populaires existe contre les étrangers, en particulier avec la question des papiers, et largement au-delà contre les couches les plus exploitées de la population.
Notre lutte se poursuit. Elle se poursuivra avec la même détermination et selon les mêmes modalités tant que les raisons qui nous ont mobilisés le 18 mars 1996 demeurent. Nous nous retrouverons pour une grande
MANIFESTATIONdevant l'église Saint-Ambroisele 18 mars 1999 à 18 heures |
Il y a un an, c'est dans le même esprit que le 18 mars, d'autres sans papiers, après l'occupation de l'église Notre-Dame de la Gare, ont occupé l'église Saint-Jean de Montmartre, pour dénoncer l'arbitraire des préfectures dans le traitement des dossiers. Par la répression qui s'en est suivie, hargneuse et féroce, le gouvernement a cherché à réprimer toute contestation de sa politique de courte vue à notre égard. Les passagers des vols sur lesquels l'on a voulu déporter nos camarades en mars 98 ont refusé de se faire les complices d'un drame tel que celui qui a conduit à l'assassinat de Sémira Adamu. C'est ainsi qu'en nous pourchassant avec une telle obsession, les pays européens font reculer progressivement les droits de leurs propres citoyens.
En France, des militants sont poursuivis devant les tribunaux à Paris, Clermont-Ferrand, Toulouse, Strasbourg pour avoir lutté pour le respect des droits de l'être humain et défendu les sans-papiers. Aujourd'hui, des sans-papiers qui s'étaient engagés avec nous dans la lutte sont encore en prison, victimes de condamnations de toute évidence politiques tant elles sont excessives : Cheikhné DIAWARA a été condamné pour l'exemple à un an d'emprisonnement pour des faits qu'on ne peut même pas lui reprocher. Nous sommes solidaires de lui ainsi que de Chérifi MONCEF, Mme LIN et de tous les autres sans-papiers qui sont dans les prisons françaises. Neuf des camarades de Diawara sont encore aujourd'hui traînés devant les tribunaux pour avoir osé réclamer leur droit ; le verdict de leur procès en appel sera prononcé le 18 mars, à 9 heures, par la 12e cour d'appel de Paris : soyons nombreux à venir les soutenir !
Le 18 mars est une grande date pour nous et pour tous les démocrates qui nous soutiennent dans notre lutte pour l'égalité des droits. Le 18 mars est, au-delà d'un symbole, un jour de retrouvailles, de lutte et de relance. Le 18 mars reste dans nos esprits un grand jour que nous célébrerons dans l'unité retrouvée de tout notre mouvement par une grande manifestation reliant deux lieux qui nous ont marqués et que nous voulons encore marquer.
Avant le rendez-vous européen du 27 mars à Paris, marchons tous ensemble pour célébrer le
3e anniversaire |
Renforçons la mobilisation pour obtenir :