Les Sans Papiers de Saint Bernard
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Appel à la manifestation du 25 février 97 [sans-papiers]

Tous ensemble

pour faire échec au projet de loi Debré

Le 25 février, le projet de loi Debré revient en deuxième lecture à l'Assemblée nationale. Ce projet de loi prétendu "équilibré" est ségrégationniste et xénophobe, comme l'ensemble de la législation réservée aux étrangers. Comme le déclarait la coordination des sans papiers devant l'Assemblée nationale, "cet équilibre obéit à la règle du pâté d'alouettes : une alouette de générosité, un cheval de répression" (cf. Tract du 17 décembre). Le projet de loi Debré porte atteinte aux libertés publiques et individuelles et s'immisce dans la vie de toutes et de tous.

En jetant le soupçon sur tout immigré, en faisant l'amalgame entre l'immigration et les "difficultés à vivre en banlieue" (comme vient de le faire Raoult dans sa réponse aux cinéastes), ou entre le travail illégal et les sans papiers (alors que les travailleurs clandestins sont en majorité des Français), le gouvernement continue de faire peser sur les étrangers les responsabilités d'une crise qu'il n'arrive pas à résoudre et amplifie l'esprit de racisme et d'exclusion que nous combattons.

Empêcher le projet de loi Debré de passer est une nécessité : à l'heure où l'extrême-droite marque des points, dans les élections mais aussi dans les esprits, il est urgent de combattre les lois d'exception qui font la part belle aux idées xénophobes, des lois destinées à persécuter les immigrés et à miner la démocratie.

Empêcher le projet de loi Debré de passer est aujourd'hui un devoir : les maires, les associations, les cinéastes, les artistes, les écrivains, les universitaires, les médecins, les metteurs en scène, les architectes... ont lancé un appel à la désobéissance civile face à la dérive de l'état de droit qui, sous couvert de la chasse aux "clandestins", lamine les libertés. Nous nous félicitons de cette mobilisation et de ces initiatives par lesquelles la résistance de la société civile s'étoffe. L'opposition au projet de loi Debré ne saurait toutefois se limiter à la lutte contre l'instauration d'un fichier des hébergeants et l'obligation de délation.

Le projet de loi Debré bafoue gravement les droits des étrangers :

Ainsi, pour s'attaquer aux étrangers, le gouvernement porte atteinte aux droits et libertés de tous. Le sursaut des démocrates est désormais une réalité. Le gouvernement ne peut faire passer "en douce" et en silence son projet de loi, comme il le souhaitait. C'est déjà notre première victoire.

Il est désormais possible d'arracher la victoire décisive : "le projet de loi Debré ne passera pas" si nous renforçons le mouvement de colère et de protestation, et surtout si nous sommes nombreux, français et étrangers, au

RASSEMBLEMENT DEVANT L'ASSEMBLEE NATIONALE
MARDI 25 FEVRIER 1997 A 18 HEURES

Retrait du projet Debré et abrogation des lois anti-immigrés
Régularisation des sans papiers
>Arrêt des expulsions et retour des expulsés
Libération des sans papiers emprisonnés

Premiers signataires : Coordination Nationale des Sans Papiers, GISTI, SUD, ...