Les Sans Papiers de Saint Bernard 32 rue du Faubourg Poissonnière - 75009 PARIS - Tél. 06.60.42.46.27
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17 septembre 1996 : Cap sur l'Europe | [sans-papiers] |
Nous sommes en France depuis fort longtemps. Nous avons travaillé pendant plusieurs années en France, et avons par conséquent cotisé aux différentes caisses de la Sécurité Sociale et d'assurance vieillesse.Certains d'entre nous ont des enfants nés en France et scolarisés dans ce pays.
Notre objectif, en y allant, est d'informer et de sensibiliser les
députés européens sur la réalité de nos
situations aussi diverses que complexes.
Les situations dans lesquelles nous vivons résultent d'une
législation répressive, progressive depuis 1974, qui
rétrécit de plus en plus le champ de droit des immigrés
tout les mettant à la merci d'une évolution rapide des lois qui
les régissent, surtout depuis de l'application des lois Pasqua.
Par conséquent, venir au Parlement revêt un caractère symbolique car ce qui se passe en France n'est pas un phénomène isolé. Les « charters de la honte » ont fait leur apparition un peu partout en Europe.
Mais, au-delà de ce caractère symbolique, nous souhaitons que soit inscrit dans le cadre des débats d'urgence la question des Sans Papiers car, comme le disait Gaston Bachelard, « l'instant est tragique » pour des milliers de Sans Papiers sur le continent.
Lorsqu'on refuse aux Sans Papiers la régularisation de leurs situations administratives, on leur oppose un possible « appel d'air », c'est à dire que d'autres populations pourraient se ruer pour entrer dans le pays d'accueil.
En avril 1996 l'Espagne, pendant quatre mois, a procédé à
une régularisation exceptionnelle pour les étrangers en situation
irrégulière. Le Portugal et l'Italie ont fait de même.
Nous ne comprenons pas pourquoi la France ne suivrait pas leur exemple,
d'autant plus qu'elle se considère comme la championne des droits de
l'Homme et le quatrième pays le plus riche du monde. Ce ne sont pas
quelques régularisations qui lui feraient perdre sa superbe, mais, au delà de ces considérations politiciennes, ce qu'il faut surtout retenir, c'est que le droit d'asile n'existe plus en France. De plus en plus de personnes ne peuvent plus obtenir le statut de réfugié politique car les autorités gouvernementales interprètent de la manière la plus restrictive les dispositions de la Convention de Genève. L'immense
majorité des Sans Papiers de Saint Bernard sont des déboutés du droit d'asile.
Pour la sauvegarde du droit d'asile