Sans-papiers: l'archaïsme fatal

par Etienne Balibar, Monique Chemillier-Gendreau, Jacqueline Costa-Lascoux, Emmanuel Terray [bok.net/pajol]


Editions La Découverte
mai 1999
125 pages, 42 F.

UN petit livre pédagogique et lucide sur l'hypocrisie jospinienne vis-à-vis des sans-papiers, écrit par quatre intellectuels directement impliqués dans leur lutte depuis Saint-Ambroise (2 ont fait partie du "College des médiateurs" des sans-papiers de Saint-Bernard, 1 autre (Emmanuel Terray) a fait la grève de la faim du temple des Batignoles).

AU SOMMAIRE:

  • Introduction: Rien n'est fini...
  • Le travail des étrangers en situation irrégulière ou la délocalisation sur place, par Emmanuel TERRAY
  • L'illusion de la maîtrise, la politique migratoire en trompe-l'oeil, par Jacqueline COSTA-LASCOUX
  • Droit international ignoré, relations internationales de la France compromises, par Monique CHEMILLIER-GENDREAU
  • Le droit de cité ou l'apartheid ?, par Etienne BALIBAR
  • Conclusion: Les sept contrevérités du gouvernement

L'une des perles du livre est la conclusion, démolissant méthodiquement avec des idées simples et claires, sept inepties du discours xénophobe ambiant colportées par le gouvernement Jospin.


  • Les sept contrevérités du gouvernement Jospin

    
    
    1. Le gouvernement prétend que, pour procéder à la régularisation, il a repris les critères proposés en mai 1996 par le "collège des médiateurs" de Saint-Bernard et en septembre 1996 par la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH).

    2. Le gouvernement prétend que sa politique est respectueuse des droits et de la dignité des personnes.

    3. Le gouvernement prétend que, si la période de régularisation ouverte par la circulaire Chevènement est désormais close, de nouvelles possibilités de régularisation sont ouvertes par la loi RESEDA.

    4. Le gouvernement prétend que la véritable solution au "problème de l'immigration" passe par ue politique de codéveloppement permettant aux candidats à l'émigration de rester chez eux.

    5. Le gouvernement prétend qu'une régularisation globale provoquerait un "appel d'air" et le déferlement d'un raz-de-marée de nouveaux migrants.

    6. Le gouvernement prétend qu'une régularisation globale ferait le jeu du Front national.

    7. Le gouvernement prétend appliquer une politique d'équilibre.