Historique
Janvier 1997
- Mercredi 29 janvier 1997
Les « folles de mars ». 11h, rassemblement hebdomadaire devant l'Élysée avec les « sans-papières ». Celles-ci sont parties en car du 32 r Faubourg-Poissonnière, ont été bloquées par les forces de l'ordre à proximité de l'Elysée, puis ont été escortées par celles-ci pour leur retour au 32 !
- Mardi 28 janvier 1997
20h. Réunion publique au 2 r Archereau à Paris (métro Riquet). Projection de La ballade des sans-papiers, rencontre avec les délégués dont Madjiguène.
Démission de Jean-Claude Barreau, conseiller chargé de l'immigration auprès de Debré. Son conseil pendant l'occupation de Saint-Bernard (Le Figaro du 28 janvier 1997) : « Expulser immédiatement en charter le tiers des occupants, quitte à en régulariser discètement les deux tiers ». Sympa, non ?
- Jeudi 22 janvier 1997
Le parquet ayant fait appel du jugement du 24 août dernier (deux mois avec sursis), Madjiguène se retrouve devant la 12ème chambre de la cour d'appel de Paris, qui confirme ses deux mois avec sursis, et la condamne en supplément à une interdiction du territoire français de trois ans ! Ses avocats introduisent un pourvoi en cassation.
18h, cycle de conférences publiques "contre le racisme et la xénophobie" organisées par l'Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne (amphi Richelieu) : Science et racisme. La question anthropologique des "races", par Jean-Paul Demoule.
- Mercredi 22 janvier 1997
Les « folles de mars ». 11h, rassemblement hebdomadaire devant l'Élysée avec les « sans-papières », qui ne réunit cette semaine qu'une petite vingtaine de personnes. Les forces de l'ordre bloquent l'accés au métro Saint-Philippe-du-Roule.
- Mardi 21 janvier 1997
9h. Madjiguène passe devant la 24ème chambre du tribunal correctionnel de Paris (métro Cité), suite à son interpellation le 10 octobre dernier. Elle est relaxée.
- Dimanche 19 janvier 1997
À la tombée de la nuit, Ababacar organise un banquet républicain au 32 r Faubourg-Poissonnière à Paris (métro Bonne Nouvelle), pour la sortie de son livre. Au menu : thiebou dieune sénégalais. Participation aux frais : 10F.
- Samedi 18 janvier 1997
14h30. Manifestation à Paris contre le projet de loi Debré, de la place d'Italie au Sénat. Environ 5.000 personnes ont défilé jusqu'au barrage des CRS, place du Luxembourg. Lors de la dispersion, la station de métro Cité est fermée au public...
- Vendredi 17 janvier 1997
Sortie du livre d'Ababacar Diop Dans la peau d'un sans-papiers aux éditions du Seuil.
Arrestation de Koné Diadié dans la soirée, emmené au centre de rétention de Vincennes, puis libéré trois jours après.
- Mercredi 15 janvier 1997
Les « folles de mars ». 11h, rassemblement devant l'Élysée avec les « sans-papières ». Après le rassemblement, la centaine de personnes présentes se fait raccompagner au métro St-Philippe-du-Roule par deux rangées de CRS...
- Lundi 13 janvier 1997
13h30. Procès de Brehma Kante devant la 12ème chambre de la cour d'appel de Paris (escalier A, métro Cité).
- Samedi 11 janvier 1997
15h30. À l'appel de la coordination nationale, environ deux cents personnes se sont rassemblées à Paris devant la fontaine des Innocents en signe de protestation, parmi lesquelles Alain Krivine, Ariane Mnouchkine, des médiateurs. Le groupe a obtenu une salle à Beaubourg pour un meeting improvisé. Intervention d'un des ex-grévistes de Saint-Bernard dont l'expulsion avait échoué la veille.
- Vendredi 10 janvier 1997
Les cinq ex-grévistes de Saint-Bernard arrêtés la veille sont conduits à Roissy pour être expulsés vers Bamako par le vol AF 7260 de 11h. Ils ont les mains et les pieds liés. Dans l'avion, trois d'entre eux sont chloroformés... et renvoyés vers Bamako :
- Sidy Diara
- Karounga Diagouraga
- Moussa Sissoko
Mais les deux autres se sont débattus avant d'avoir pu être endormis :
- Sema Camara
- Lamine Dembele
et le commandant de bord a refusé de les embarquer. Ils ont été libérés dans la soirée après être passés au 35bis.
Une vingtaine de soutiens, principalement JRE, avaient pu se rendre à temps à l'aéroport. Affrontements avec les forces de l'ordre.
À Colombes, au vingt-et-unième jour de la grève de la faim menée par quatre femmes, deux d'entre elles acceptent d'être hospitalisées : Nadai et Karima. Les deux autres, Jeanne et Lamia, poursuivent le jeûne.
Départ d'une nouvelle caravane de sans-papiers :
- 11 janvier : Larzac
- 12 janvier : Montpellier
- 13 janvier : Grenoble
- 14 janvier : Chambéry
- 15 janvier : Lons-le-Saunier
- 16 janvier : Annecy
- 17 janvier : Besançon
- 18 janvier : Dijon
- Jeudi 9 janvier 1997
Arrestation de cinq ex-grévistes de la faim de Saint-Bernard qui s'étaient rendus à la Préfecture de police. Rassemblement de protestation à 18h devant la Préfecture. À 20h, des manifestants occupent les locaux de France 2 pour réclamer un temps de parole au journal télévisé.
- Mercredi 8 janvier 1997
Les « folles de mars ». Rassemblement à 10h45 métro St-Philippe-du-Roule pour accompagner les « sans-papières » qui manifestent devant l'Élysée.
Le soutien français qui participait à la grève de la faim au 32 r Faubourg-Poissonnière est contraint d'arrêter après hospitalisation. Les deux autres grévistes, une Africaine et un Africain, interrompent leur jeûne pour une trève durant le ramadan.
- Vendredi 3 janvier 1997
Expulsion vers Bamako de Mamadou Kanté, Malien, débouté du droit d'asile. Échauffourées avec les militants rassemblés à Roissy. Embarquement de force assez louche : Mamadou s'est laissé faire, alors qu'il avait annoncé qu'il refuserait d'embarquer.
Nouvelle arrestation au 32 rue du Faubourg-Poissonnière : à minuit moins le quart, Baradji Braima sortait pour téléphoner à une amie. Arrivé à la cabine téléphonique, une voiture de police l'attendait. Contrôle, direction Cité, dépôt des étrangers. Samedi 22h, centre de rétention de Vincennes. Passage au tribunal de Grande Instance de Paris (métro Cité) au 35bis (procédure de reconduite à la frontière) dimanche 5 janvier, 10 h du matin. Il sera finalement libéré.
- Jeudi 2 janvier 1997
Les « folles de mars ». Nouvelle action des sans-papiers : les épouses d'Africains expulsés se sont rendues à 11h devant l'Élysée, accompagnées de sympathisants, pour réclamer le retour de leurs maris. Elles annoncent une manifestation hebdomadaire, sur le modèle des « folles de mai » en Argentine.
Expulsion vers Nouakchott de Diadé Diarra, Mauritanien, célibataire et débouté du droit d'asile, arrêté lors de l'évacuation de Saint-Bernard. Rassemblement à Roissy d'une centaine de personnes, mais l'avion a décollé d'Orly à 12h45, où seuls quelques militants de JRE ont pu se rendre pour tenter de s'y opposer.