Historique
Octobre 1996
- Mercredi 30 octobre 1996
Parmi les manifestants de la veille, douze personnes sont toujours en garde à vue, et huit autres en rétention.
Cinq des neuf Turcs interpelés ont été expulsé vers Istanbul (l'un d'eux est un kurde déserteur de l'armée, incarcéré dès son arrivée...)
Vingt-neuvième charter de Jean-Louis Debré, pour le Maroc et le Zaïre (alors même que la France envisage d'envoyer des forces militaires au Zaïre...)
- Mardi 29 octobre 1996
À 9h, à l'initiative du « Troisième collectif », deux cents sans-papiers ont occupé le centre de réception des étrangers de la préfecture de police de Paris, bd Sébastopol. Les CRS ont fait évacuer les lieux, et interpelé hommes, femmes et enfants.
- Vendredi 25 octobre 1996
18h. Rassemblement place de la République à Paris, avec environ 1.500 personnes, puis veillée avec lecture du coran au 32 r Faubourg-Poissonnière jusqu'à 23 heures.
- Dimanche 20 octobre 1996
Une trentaine de sans-papiers, conduits par Camara Hamady (ex-porte-parole des grévistes de la faim du mois d'août), s'est rendue à la messe à Saint-Bernard, à la mémoire d'Amara Fofana, et a ensuite occupé symboliquement l'église pendant quelques heures. Incidents avec le cordon de CRS qui monte la garde à Saint-Bernard depuis l'assaut policier du 23 août.
- Jeudi 17 octobre 1996
Les sans-papiers, en deuil, participent à la grande manifestation nationale des fonctionnaires.
- Mercredi 16 octobre 1996
MORT D'AMARA FOFANA. Amara Fofana, malien, est décédé l'après-midi dans un hopital de Saint-Denis, des suites d'un cancer du foie. Il avait 35 ans, était marié et père de trois enfants, dont l'un né durant l'occupation de Saint-Bernard. Amara avait participé à la grève de la faim du mois de mai, qui avait duré 21 jours. Le 16 septembre dernier, la Préfecture de police avait délivré à lui et sa femme une carte de séjour d'un an avec autorisation de travailler.
- Dimanche 13 octobre 1996
19h. Projection de La ballade des sans-papiers, r du Faubourg-Poissonnière.
- Samedi 12 octobre 1996
16h. Au 32 r Faubourg-Poissonnière à Paris (métro : Bonne-Nouvelle), forum des sans-papiers, suivi d'une projection d'images tournées au Mali et de « rushes » de La ballade des sans-papiers.
- Jeudi 10 octobre 1996
18h. Manifestation organisée par le collectif Ile-de-France des sans-papiers place de la République.
À l'initiative de la Coordination nationale, des sans-papiers parmi lesquels Madjiguène Cissé manifestent devant le commissariat du 14ème arrondissement où sont retenus certains « de Saint-Bernard ». Interpellation de police. Madjiguène se retrouve au dépot où elle est enfermée pour la nuit. Elle devait être jugée en correctionnelle le lendemain matin. Mais condamnée à deux mois avec sursis le 24 août dernier, elle risquait la prison ferme. Elle a finalement été relachée à 16h le vendredi après-midi, sans passer en jugement. D'après Ababacar Diop, les autoritées ont reculé devant les risques de médiatisation (les sans-papiers ont fait courir la rumeur d'une nouvelle occupation d'église...), et ont préféré la libérer en fermant les yeux.
- Mercredi 9 octobre 1996
19h-21h. Réunion publique d'information organisée par le collectif des intellectuels « de septembre », à Paris 1 pl Valhubert (métro : Gare d'Austerlitz).
Avant-projet de loi de Jean-Louis Debré visant à renforcer les lois Pasqua. Entre autres nouveautés : limitations des délivrances de certificats d'hébergement.
- Mardi 8 octobre 1996
Les délégués des sans-papiers se rendent à Bruxelles au Conseil de l'Europe.
- Samedi 5 octobre 1996
Des délégués des familles, parmi lesquels Ababacar Diop, sont invités à une « journée des sans-papiers » à Achère.
- Mercredi 2 octobre 1996
Les sans-papiers se rendent au Sénat à l'invitation du groupe communiste.
Manifestation devant le Palais de justice en solidarité avec Alassane Traoré, condamné à quatre mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris pour séjour irrégulier.
Dix adultes et sept enfants sans-papiers chinois (troisième collectif) ont été interpelés alors qu'ils se rendaient à la préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis), sur les conseils de fonctionnaires qui leur avaient dit de venir accompagnés de leur famille. Cette forme d'interpellation « par paquets » tend à se généraliser. De façon illégale, des enfants passent la nuit en centre de retention : les « cafouillages » contraires à la loi se multiplient...
Départ en Seine-Saint-Denis de la « caravane des sans-papiers » qui va parcourir la région parisienne pendant deux mois, à l'initiative de la Coordination Île-de-France.