Le 27 mars prochain, nous manifesterons dans les rues de Paris pour exiger la liberté de circulation et l'ouverture des frontières.
Nous manifesterons pour rappeler les pratiques discriminatoires et racistes de l'État français à l'égard des sans-papiers, l'hypocrisie du gouvernement Jospin et de son ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement.
Nous manifesterons contre les logiques sécuritaires et répressives des États membres de l'Union Européenne.
Nous manifesterons pour la régularisation, sans critères, de tous les sans-papiers de l'Union Européenne.
Parce que pour nous l'accès aux traitements des personnes atteintes par le VIH et d'autres pathologies graves (virus de l'Hépatite C par exemple) est un principe essentiel, nous considérons que toute expulsion d'étranger est peut-être celle d'un malade qui s'ignore. En effet c'est parmi les étrangers en situation irrégulière que se trouve la plus forte proportion de personnes découvrant leur séropositivité en même temps que se déclare la maladie, parce que la clandestinité dans laquelle l'État les confine rend impossible tout accès aux soins et a la prévention.
Le projet actuel de réforme de la protection sociale (création de la Couverture Maladie Universelle) vise d'ailleurs à renforcer cette précarité, au mépris de la santé de tous : en excluant les sans-papiers de la CMU, le gouvernement met en danger la santé publique en abandonnant des critères cliniques pour des considérations sécuritaires et répressives. Parmi les expulsés, il y aura toujours des malades que l'on envoie mourir là où il n'y a pas de traitements. Justement parce qu'il n'y a pas accès aux traitements hors des pays occidentaux, et qu'il n'y a pas de différence entre un malade ivoirien et un malade européen, la liberté de circulation et d'entrée dans l'Union Européenne serait la condition minimale pour permettre de soigner le plus grand nombre.
Par ailleurs, une discrimination aussi flagrante que la double peine, qui frappe d'expulsion les étrangers après une peine de prison en France, tourne à l'absurde pour les anciens détenus séropositifs : inexpulsables mais non-régularisables, ils sont assignés à résidence dans les limites d'un département d'où ils ne peuvent sortir quand bien même leur médecin, leur famille, leurs proches se trouvent à l'extérieur. Interdiction de travailler, interdiction d'aller et venir, interdiction d'avoir des conditions de vie décentes : à défaut de pouvoir les expulser, l'État français leur interdit de vivre librement.
La liberté de circulation est pour nous un principe intangible qu'il n'y a pas lieu de justifier. Tous les sans-papiers doivent être régularisés, au nom de ce seul principe, qui implique que la France comme l'Europe doivent ouvrir leurs frontières internes et externes. Force est de constater que ces principes sont bafoués, tant par des pratiques honteuses et discrètes, parfois meurtrières, que par des règlements et des lois discriminatoires. Au delà des pratiques françaises, c'est la mise en place de l'Europe de Schengen que nous refusons. Sous couvert d'une harmonisation des législations, les gouvernements européens de droite comme de gauche tentent d'organiser un nivellement par le bas des politiques migratoires.
Au moment même où débute la campagne électorale pour les élections européennes, nous réaffirmons notre opposition à une Europe forteresse, qui clandestinise les étrangers et poursuit leurs soutiens.
Nous exigeons :
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pour Act Up-Paris Emmanuelle Cosse
Act Up-Paris
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