[textes de la coordination]

• Signez la pétition!!!

Romain Binazon, membre du Secrétariat de la Coordination Nationale des Sans-Papiers est écroué à la prison de Fleury-Merogis depuis vendredi 9 juillet. Le dossier de Romain était à la Préfecture de Police de Paris en attente d'un jugement du Tribunal de Bobigny. Ce jugement a eu lieu lundi 5 juillet et le Président a prononcé une peine de 6 mois avec sursis. Romain s'est donc présenté à la convocation de la Préfecture de police de Paris mardi 6 juillet. On lui a retiré son passeport et demandé de revenir le lendemain mercredi 7 juillet avec un document du greffe du Tribunal de Bobigny attestant qu'il a demandé une copie de son jugement. Romain s'est presenté ce jour à la Préfecture à13 h 00 accompagné d'amis et de personnalités comme le Professeur Schwartzenberg et Monseigneur Gaillot. Après la femeture des bureaux à 17 h 00, alors que les personnalités étaient parties, une dizaine de policiers des renseignements généraux se sont présentés à 18 h 00 pour arrêter Romain. Il a été placé en garde à vue à la 12ème section de la police judiciaire. Dès le lendemain matin, jeudi 8 juillet, Romain a été transféré à Roissy pour être expulsé. Devant son refus d'embarquer, il a été placé en garde à vue et présenté en comparution immédiate vendredi 9 juillet à 13 h 00 devant la 17ème chambre du Tribunal. Outre le délit de "refus d'embarquement", le Procureur de la République a chargé comme d'habitude le dossier des accusions de "rebellion, outrage à agent, violence", etc. Romain a rapporté ces propos devant le tribunal "les policiers m'ont dit : Si tu refuses d'embarquer, tu vas voir, on va te charger un max". Le Tribunal a condamné Romain à 3 mois de prison et 3 ans d'interdiction de territoire.

Quelques conclusions s'imposent à l'évidence :

• Romain est victime d'un règlement de compte et d'un obsessionnel acharnement de la police contre sa personne, il a purgé déjà une peine de 13 mois de prison, assortie d'une interdiction de territoire (I.T.F.) pour "délit de défaut de papiers". C'était en 1997. C'est cette ITF que la Préfecture de Police de Paris a ressorti de son sac pour justifier l'arrrestation du mercredi 7 juillet. Visiblement, la Préfecture de police et le Ministère de l'Intérieur n'ont pas accepté que le verdict du 5 juillet (6 mois de prison avec sursis) ne leur a pas donné un motif suffisant pour refuser la régularisation de Romain. Ils ont organisé un lamentable kidnapping, en sachant parfaitement qu'il refuserait d'embarquer, pour le faire juger à nouveau et condamner. Romain a été ainsi jugé 2 fois en 5 jours, pour des motifs liés à la lutte des Sans-Papiers ! Son avocat a élevé au procès du 9 juillet qu'un billet d'avion pour son expulsion avait été retenu dès le 8 juillet.

• Toute la suite des événements qui ont abouti à l'incarcération de Romain prouve qu'il s'agit d'une décision, prise en haut lieu, d'en finir avec le mouvement des Sans-Papiers. La méthode utilisée constitue une grave entorse aux droits et libertés des citoyens ; c'est une agression contre tout le mouvement démocratique de ce pays. En s'attaquant à Romain, c'est à une personnalité publique du mouvement démocratique que le Gouvernement s'attaque.

• Le procédé de kidnapping d'un Sans-Papiers venu répondre à une convocation pour sa régularisation est un avertissement à tous les Sans-Papiers. Se présenter en Préfecture pour faire valoir ses droits dans le cadre de la Loi est dangereux ! Que veut ce Gouvernement qui fait voter des Lois dont il prétend qu'elles ont pour objet de régulariser les Sans-Papiers, et les transforme en lettre morte par des agissements irresponsables couverts en haut lieu ?

Premiers signataires : Coordination Nationale des Sans-Papiers, CGT,
SUD-PTT, SUD-EDUCATION, FASTI, LCR, LO, Les Verts

Erratum : Le rendez-vous pour le rassemblement est au Square Boucicaut (Métro Sèvres-Babylone).